dimanche 31 mai 2009

Je ne veux pas qu'on m'aide !

Parmi les multiples manies dont je suis affublée, il en est une bien anodine mais à laquelle je tiens. Je n'aime pas faire les courses et la seule satisfaction que j'y trouve consiste à aligner, sur le tapis des caisses de supermarché, mes achats selon un ordre particulier et à trouver la façon la plus rationnelle de le faire. Du plus lourd au plus léger (ceci permettant qu'à la sortie mes fraises ne soient pas écrabouillées par 18 gourdes de pomme pots rustres à souhait), du pas frais au frais, le tout devant, par ailleurs s'aligner de façon parfaitement géométrique, carré. C'est un travail de précision, de repérages des achats dans le caddie, des places disponibles sur le tapis et de la façon la plus rigoureuse de les y placer. Ça n'a l'air de rien, mais c'est hyper prenant. Une amie très chère m'avait signalé un jour que ma compulsive logique ne prenait pas en compte l'usage qui serait fait des achats à la sortie. Autrement dit, il aurait été plus logique d'opter pour une organisation par placard. Certes, certes. N'ayant pu me résoudre à abandonner complètement la logique rectangulaire, j'ai toutefois concédé à isoler les aliments frais à part, ce qui permet, effectivement, un déballage plus rapide.

Voilà, rien de bien méchant donc, et a priori rien de sensationnel derrière ma petite manie. Sauf que vendredi dernier, ce bien inoffensif passe-temps a bien failli causer une grosse douleur à une salariée de Carrouf. Je faisais comme tous les vendredis mes courses de la semaine. Légèrement à la bourre, toujours aussi excédée de faire encore les courses, j'alignais avec compulsion mes achats sur le tapis de la caisse, apportant toujours la même attention à respecter la ligne épurée du rectangle. J'étais presque au bout de mes peines et pouvait constater avec satisfaction le résultat qui défilait lentement vers la caissière.

Et tout d'un coup, pour une raison qui m'échappe encore, une caissière est arrivée pour m'annoncer que la caisse derrière moi allait ouvrir, et que celle à laquelle j'étais allait fermer. Avant que j'ai eu le temps d'ouvrir la bouche, elle a ajouté "vous allez passer avec moi, si vous le voulez bien". " heu, ben .... c'est que j'ai déjà bien déchargé là" bafouillais-je en jetant des regards inquiets à mes achats si bien organisés ..." pas de problème, on va vous aider ..." ! et en deux temps trois mouvements, elle s'est précipité sur mes affaires avec une collègue et elle se sont empressées de "m'aider" en transbahutant le tout d'un tapis à l'autre, sans ordre ni logique, dans un capharnaüm affolant !!!
Coincé entre le tapis, le caddie et les deux folles furieuses, au bord de l'hystérie, j'ai bien failli écraser mon poing sur le nez de la caissière qui me regardait avec un air bonasse l'air de dire "vous voyez, c'est plus facile avec de l'aide non ????"


AAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRGGGHHHHH !!! JE VEUX PAS QU'ON M'AIIIIIDE !!!

Vite dit

Au repos dans le jardin, je viens de voir arriver Pomponnette affublée d'une sorte de cerceau sur la tête. Elle vient de s'approcher de moi et de me déclamer :"Odette brille sur le lac des cygnes ... Annika sauve son royaume" !! et elle est repartie aussi vite ! comprenne qui pourra !!
Pendant ce temps là, Natourelle étale de la terre avec mon peigne ... AVEC MON QUOI ????

samedi 30 mai 2009

Suuuuuuurprise !!!

Hier soir, la fatigue m'a terrassée. Journée harassante au cours de laquelle j'ai converti des megawatts méthane en megawatts électrique et/ou thermique, où j'ai appris le fonctionnement succinct d'une turbine à gaz et d'une chaudière de cogénération ainsi que la difficulté de mesurer le débit du biogaz au bout d'un tube sécheur. Pour une responsable du reporting Groupe c'était pas triste !
Du coup, le cerveau en marmelade, je n'ai pas eu la force de retranscrire les progrès linguistiques de la belle Natourelle que j'ai pu constater hier. C'est fascinant ce que le cerveau d'un bambin de 20 mois est actif. Hier soir, en venant jusqu'à moi pour aller se coucher, je vois Natourelle, très concentrée, qui se tient le menton de ses deux mains en marmonnant. On aurait dit un professeur Nimbus en proie à une réflexion intense sur un sujet épineux. Je lui demande alors ce qu'elle fabrique. Et elle, de me répondre avec un large sourire, comme ça, de bout en bout : "je me tiens par la barbichette !!". Le "me" a peut-être été avalé, mais tous les autres mots y étaient !!! Hahaahahaaaa !!! mais bien sûr ! quoi de plus normal en allant se coucher que de se tenir par la barbichette !!! Quelle belle phrase ceci étant ! Soit-dit en passant, pour avoir essayer, ce n'est pas très marrant de jouer à la "barbichette" avec Natourelle. Elle vous regarde droit dans les yeux, en chantant la chanson avec un petit air sérieux ... et attend de vous voir pouffer de rire pour vous coller une tapette ... elle ne rit pas elle. Jamais. Elle a un truc imparable : Elle n'est pas chatouilleuse de la barbichette !!!
Du coup, donc, hier soir, assommée par la fatigue et par la découverte de cette si longue phrase dans la bouche de ma si petite Natourelle, je me suis écroulée dans les bras de Morphée.
Et franchement, je ne suis pas loin de penser que, pendant que je dormais du sommeil du juste, un truc important s'est passé dans le monde. Je ne regarde plus vraiment la télévision, encore moins les informations .... mais il va falloir que je vérifie. Probablement une météorite tombée sur le Menez Hom, une onde d'iode qui pa poussé jusque dans nos prairies des Pays de Loire, un truc bizarre en tout cas. Parce ce que ce midi, Pomponnette m'a surprise !! J'avais préparé à manger du vomi de dinosaure et des crottes de faucon. Pomponnette, informée du menu s'est alors écrié "ooooooh, non, j'aime pas CA" !!! Etonnée mais compréhensive , je me suis donc rabattue sur le plan b en quatrième vitesse : "saumon vapeur et poilée de légumes, Pomponnette, allez, vite à table, c'est chaud". Un truc à la faire tomber à la renverse !!
Et bien croyez le ou non, Pomponnette s'est assise, a demandé un peu de ketchup et de mayonnaise (faite maison), et a mangé toute son assiette, à grand renfort de "c'est délicieuuuuuuux, huuuuuum, tu as fait de la très bonne cuisine maman" !! J'ai failli m'étrangler avec mon excrément de faucon moi !!!!
Quand je vous dis qu'il y a un truc pas normal dans le secteur ...

jeudi 28 mai 2009

Pomponnette 007

Hahahahaaaa ! j'arrive petit à petit à recomposer le puzzle des activités de Pomponnette à l'école (comme de savoir qu'elle a donné à manger au poisson Bulle aujourd'hui et qu'elle était contente ... mais qu'hier ce n'était pas elle ... alors elle a fait son "pompon" ...). Pour arriver à ce résultat, il faut biaiser, feinter ...prêcher le faux pour savoir le vrai ... Dit comme ça, cela donne l'impression que je suis une maman sadique ... mais non, pas du tout ... juste un tyran tout à fait ordinaire, faut pas croire !!!
Remarquez, l'intimidation, avec Pomponnette, ça ne marche pas des masses (RACONTE ou tu auras une fessée, ce genre de choses, faut oublier) J'en veux pour preuve notre discussion de ce soir :
Je ne sais pour quelle raison, à la fin du repas qu'elle a mangé sans difficulté (étrange, étrange) elle m'a demandé si j'avais des glaces dans le congélateur. Encore plus étrange, il se trouve que j'en avais. De plus en plus bizarre, j'accepte d'en faire notre dessert. J'en sors donc deux, une pour elle et une pour moi. Bien sûr, j'ai une plus grande bouche, alors je mange plus vite qu'elle ! arrivée à la fin de ma glace, pour m'amuser et crédibiliser mon image de tyran sanguinaire, je la menace de manger sa glace : AAAArrrrmm !
Par réflexe, elle cache sa glace et me regarde bien dans les yeux "nonnnn" !.
Je m'empare de son doudou, ce copain chéri sans qui rien n'est possible, celui qui devrait la faire craquer (en tout cas, dans les films, c'est toujours comme ça qu'on fait pression sur le héros, et le héros s'écroule sous la pression, laisse tomber son arme, bref ... même James Bond n'y résisterait pas !).
- "hinhinhinnnnnn - si tu ne me donnes pas ta glace, je garde douudouuuu prisonnier, hinhinhinnnnn"
-"rends moi doudou !!!
-"ta glace d'abord !!!"
-"NON" !
-" Je garde doudou alors ! hahahahahaaaaaaaa !"
- " NON, je viendrai le délivrer VILAINE !! ... je finis ma glace d'abord".
Voilà !! pas une sueur froide, pas un instant de panique, rien ...et en plus j'écope d'un Vilaine en pleine poire !!! ou bien je ne fais absolument pas crédible dans le rôle de la vieille sorcière démoniaque, ou bien, j'ai trouvé quelqu'un qui pouvait faire le boulot de 2 James Bond ! Pomponnette !!!

mercredi 27 mai 2009

Amour, gloire et beauté

Je ne voudrai pas cafter, mais ma Pomponnette est amoureuse. Je ne sais pas exactement ce que revêt dans son esprit de petite fille le terme, mais elle a déjà bien compris que si elle était amoureuse de son Pompon, c'est avec lui qu'elle se marierait. Comme quoi, consciemment ou non, on transmet à nos enfants la signification des rites sociaux, et cela dès leur plus jeune âge.

J'ai mis un temps certain à connaître le nom du Pompon, un ami de maternelle ... petite section siouplé ! Pomponnette qui est une pipelette de catégorie internationale est avare en détail dès qu'il s'agit de raconter l'école :
- "c'était bien à l'école aujourd'hui ?"
- "non, c'était paaaaas bien"
- 'ooh ? pourquoi ?"
- "je sais pas"
- "hum, vous avez fait quoi ?"
- "rien" (variante possible : "c'est un secret")
-"tu as joué avec tes amis ?"
-"non"
Bref, il n'est, dans ces conditions, pas extrêmement facile d'apprécier sa sociabilité, de connaître les personnes qu'elle fréquente (sans même parler de ce qu'elle y apprend). Heureusement, il y a encore des maîtresses dans les écoles, qui parlent aux parents d'élèves (sisi !!!) ... et des parents d'élèves qui parlent aux autres parents d'élèves ... internet n'a pas tout phagocyté !!!

La maman de Pompon (appelons le comme cela) m'a abordé un jour pour m'expliquer que son Pompon avait un copain à l'école : "Pomponnette" ! ah oué, moi jamais entendu parler de Pompon "il ne parle que d'elle, Pomponnette, c'est son meilleur copain". bon, amitié virile donc ! J'ai alors lorgné avec attention les photos de classe, observé les gamins à l'entrée en classe, histoire de repérer le Pompon quoi !!! et ben je l'ai vu ! une bonne tête de premier de la classe, petites lunettes, bonne bouille !! Un ga' qui a une tête à se laisser bouffer par ma Pomponnette-la-commandeuse !

Mais qu'il soit amoureux d'elle était une chose, ça ne voulait pas dire que ma filoute était intéressée ! J'ai donc questionné, creusé la question comme on dit ... "alors, Pompon, tout ça, tout ça ????" ... Au bout de quelques semaines de palabres, elle a fini par cracher le morceau !!! oui, d'accord, effectivement, Pompon était "l'ami de son coeur" !!!

L'ami du coeur ? Cooooooooool, il veut être cardiologue !!! ça c'est un bon parti, fonce Pomponnette !!!

mardi 26 mai 2009

Que d'ordre, que d'ordre

Natourelle aime que les choses soient carrées : les placards fermés, les chaises bien alignées autour de la table. Une goutte de soupe sur la table quand elle mange et aussitôt elle pousse des cris d'orfraix "partout, partout ..." et s'arrête de manger jusqu'à ce qu'"ON" vienne nettoyer sa paillasse. Je ne compte plus les fois où elle m'a claqué le lave-vaisselle sur les doigts ou qu'elle a voulu fermer un placard dans lequel j'oeuvrais. Essayer de lui faire comprendre au mieux l'inutilité de son geste, au pire la dangerosité pour nos mains, est peine perdue apparemment. Aussitôt qu'elle repère un alignement disgracieux, elle se met en marche ... et rien n'arrête Natourelle quand elle se met en marche.
c'est assez amusant de noter que, malgré ces beaux principes s'agissant des placards de la cuisine, elle n'a pas d'états d'ames quans il s'agit d'étaler ses jouets partout dans le salon. D'un petit geste rapide, hop, et tous les petits personnages que maman range compulsivement dans une boite se retrouve éparpillés sur le tapis. Idem pour le sac de dinette dont sa soeur sortait chaque pièce avec minutie. Point de minutie pour Natourelle qui renverse le sac en secouant vigoureusement.
Mais, quand il s'agit de les ranger, elle fait preuve alors, inexpliquablement, de beaucoup moins d'enthousiame. C'est marrant ça !! et c'est donc maman qui, avec ses petits doigts meurtris par une Natourelle trop zelée qui se coltine les basses oeuvres.
Vivement l'adolescence, que je n'ai plus le droit de mettre un pied dans leur chambre !!!!

lundi 25 mai 2009

de tes erreurs tu te repentiras

Qu'est ce qui s'est passé ce soir pour que la situation m'échappe si vite ? peut-être de l'électricité dans l'air, je ne sais pas.

Tout commençait relativement bien pourtant, je ne ne peux pas dire. On avait tous bien mangé. J'avais même fait le repas favori de Pomponnette : coquillette, knacki, désamorceur de bombe. Même pas de quoi râler ! Natourelle, après avoir exigé son lait, son babybel (non, pas celui là, un ôt ..) et son bout de banane, avait demandé péremptoirement à aller se coucher. quand les bonnes volontés s'y mettent, je ne me porte pas en faux. Je suis donc allée la coucher, avec force bisous et "o rovoir, à demain".

La situation a commencé à déraper quand Pomponnette a demandé à faire un dessin. Je n'étais pas contre, et l'ayant équipé du matériel requis (stylo rouge, feuille blanche), je me suis absorbée dans la rédaction d'un mail qui requérait toute mon attention. Quand j'ai enfin levé les yeux, bien sûr, le stylo rouge n'avait pas pu se contenter de l'espace étriqué et restreint que représentait la feuille blanche. Il était donc aller s'épancher, dans un silence de plomb, sur les genoux et les mains de Pomponnette, ravie de cette soudaine liberté d'agir.

S'en est donc suivi un long débat (pardon, monologue) houleux dont le thème principal était la désobéissance ainsi que les multiples plaies d'Egypte qui allaient s'abattre sur elle si je découvrais du stylo sur le canapé. A commencer par le fait d'aller se coucher sans histoire lue par maman, voilà, ça, c'était dit ! De là sont montées des larmes d'enfant fatigué, doublé de la lancinante question consistant à savoir si j'étais fâchée (allez donc ! qu'est ce qui peut bien lui faire penser un truc pareil). Ne ratant pas une occasion de faire un peu de psychologie, je me suis donc lancée dans la conversation :

-"pourquoi tu veux que je ne sois plus fâchée ?"
-"paaaaaaaaaaaaarce que, bouuuuhouuuuhouuuu"
-"ça te fait quoi quand maman elle est fâchée, hum ?"
-"maaaaalll"
haha, on est sur la bonne voie, celle de la repentance, de la culpabilité qui taraude...
-"haaaaaa ! mal où ?"
-"aux fesses !"

OK, à cet endroit, ce n'est manifestement pas la repentance, autant pour moi. La fessée peut-être ?

dimanche 24 mai 2009

Problème ? vous avez dit problème ?

Alors quoi ? ben oui, le soleil est revenu. humilié certainement par mon dernier message, il est revenu la queue entre les jambes pour briller de tous ses feux ce dimanche. Je n'étais pas fâchée, et les filles aussi. Natourelle a pu travailler sa technique de l'ascension de l'Anapurna. Pomponnette celle de la distribution des rôles et de chef d'orchestre : "Natourelle fait çi, nannnnnnnnnn, fait ça ...alllez, s'iiiiil te plait".
Moi, j'avais fixé mon QG sur une des fauteuils de jardin et je jouais mollement mon rôle de modérateur : "Pomponnette, lâche les baskets de Natourelle, laisse-là entrer dans la cabane" " Natourelle, lâche la poupée de ta soeur, lâche sa poussette ... et lâche moi la grappe aussi, je lis ".
A midi 1/2, Natourelle couchée à sa demande (oué, elle est comme ça ma Natourelle, elle demande même à aller se coucher ... que du bonheur je vous dis), je sirotais tranquillement mon café et Pomponnette oeuvrait dans les parages. J'ai tenté un petit exercice de relaxation comme je les aime : yeux fermés, introspection de la pointe des cheveux jusqu'au bout des orteils. Là, à 50 millimètres de mon oreille, une sirène s'est mise à hurler "MAdaaaaaaaaaaammme, vous avez un problème ??? si vous avez un problème, vous me dites et je viens vous aider" !!
OK ! la pointe de mes cheveux s'est éloignée d'un bond.
- "Ben .... Pomponnette, je n'avais pas particulièrement de problème là ..."
- "aaaaaaah, bon, vous me dites alors quand vous avez un problème hein ???"
- " d'accord"
Le calme revenu, je me replonge en moi-même et repars à l'assaut de la pointe de mes cheveux. Quand je crois y être arrivée, la sirène se remet à hurler pas loin de mon tympan :
- "Maaaaadammmmmmmmme, un problème ????????"
- "NAAAAAAAANNNN .... bon, enfin, si, disons que j'ai mal au doigt"
- "ouuuuuuuuuuuéééé, d'accord, je vais vous soigner"
... et la voilà à m'ausculter le doigt, pendant que je pense à mes cheveux. Une fois le doigt soigné par doudou, le médecin-Pomponnette s'éloigne en me faisant promettre de la prévenir au moindre problème ... oui, oui ...
Fermant à nouveau les yeux, je tente une nouvelle fois d'éprouver ma petite expérience sensorielle positive en repensant à mes cheveux et à leurs satanés pointes. A peine ai-je le temps de les envisager que la sirène revient à la charge
-"MMADDDDDDDDDDAME ? un problème ????".
"ggggggggggggggrrrrrrrrrrrrrrrrrrbbbbbbbbbrrr ! Bon, Pomponnette, je crois que c'est l'heure de la sieste là"
- "oooooooooooooooooooh nonnnnn, je veux pas, j'ai pas envie, j'ai encore des choses à faire"
Et bien tu vois Pomponnette, LA, j'ai un problème ! comme quoi, tu vois, en cherchant bien ...

samedi 23 mai 2009

Natourelle et le grand frisson

Aujourd'hui Natourelle a fait fort. Très fort. Dans le style cascadeur, c'est la Bebel du bac à sable ma louloute. Je ne sais pas si son ange gardien est en forme, mais j'espère qu'il est affuté car il va avoir un peu de boulot avec elle. Et je ne parle pas du pharmacien de garde dont j'espère qu'il dispose d'un stock d'arnica digne d'un état de siège.

Déjà hier elle a fait deux chutes de sa chaise de cuisine. A force de faire le dindon et de tenter l'extension maximum pour ravir un bout de pain à l'insu de tous, on se ramasse ... Bon, là, elle s'est ramassée contre le pied de la table de la cuisine. Pleurs, calins, doudou, explication de texte, decryptage des scènes au ralenti, lourde insistance sur la notion de conséquences, de danger, de prudence et de précaution. Il n'y a rien à faire ... elle recommence sitôt la frayeur passée. Je ne vois pas trop de solution, à part mettre une clôture électrique autour de sa chaise haute, peut-être ...

Aujourd'hui, donc :
  • elle a chu par deux fois d'une petite chaise en plastique sur laquelle elle se hisse pour faire comme Pomponnette. Sauf que, pour qui, pour quoi, sa chaise à elle n'a pas voulu rester bien plantée sur ses 4 pieds. Le bain que j'étais en train de prendre a vite pris une tournure expéditive ;

  • De sa chaise de cuisine, je l' ai rattrapé deux fois au vol, un réflexe de maman certainement, un mouvement que l'inconscient trouve suspect et qui nous conduit à nous jeter en avant pour rattraper le gamin plongeant à la suite de son bout de brioche et à le rattraper par le fond de la culotte. Comme si cela avait un sens de se tordre le cou pour un bout de brioche !!!
  • Et puis pendant que je lisais un livre dans le jardin, profitant d'une arrivée inopinée et inespérée du soleil et de ces longues minutes précédant le feu du 18-20, Natourelle s'est mise en tête de faire du toboggan toute seule. Pas le petit, celui qui arrive aux genoux de maman ... naaaaaaaann, pensez-vous. Le grand, celui qui fait 1m80 et qu'on doit escalader marche après marche avec une échelle raide comme la justice ! tant qu'à faire, hein ...Je ne sais pas ce qui, à ce moment là, m'a poussé à lever les yeux de mon livre pour porter mon attention sur le toboggan face à moi. Vous croyez votre petite puce de 20 mois si petite, si "bébé" et vous vous attendrissez à l'évocation de ce petit ange lovée contre son doudou ... et vous la retrouvez, brioche entre les dents sur les dernières marches de l'Anapurna, sans aucune protection contre le saut de l'ange et ne faisant, au cours de son ascension, absolument aucun bruit ... hein, forcément, à croire qu'ils le sentent ça, que ce n'est pas le moment de faire rappliquer ces rabats-joies de parents qui seraient bien capables de les empêcher de tenter le double-salto-arrière-réception-dos !!! Je ne sais pas comment lui expliquer la signification du mot "DANGER" et "ATTENTION". Il semble que, contrairement à "caca-boudin" elle n'imprime pas ce concept là. Étrange !!
  • Et pour finir en beauté la journée, madame a décidé, pendant que nous rangions avec Pomponnette les jouets du jardin, d'aller faire un tour à l'étage, sans prévenir personne. Quand j'ai appelé pour savoir où elle était, j'ai eu des sueurs froides en entendant son doux filet de voix provenant de sa chambre et se précipitant vers l'escalier pour nous rejoindre, prête à refaire l'ascension en sens inverse, sans conscience du danger.
Partagée entre la colère de ne pas avoir su prévenir ces moments, la frayeur rétrospective de ce qui aurait pu se passer ... et l'admiration devant cette petite boule d'équilibre qui finalement ne se débrouille pas si mal, je me demandais encore quelle attitude adopter. jusqu'à ce que je tombe sur le contenu de la poubelle de la salle de bain qu'elle avait répandue dans le salon, je suppose pour tenter une décoration "fashion".

Il est possible que ce soit à ce moment là que j'ai perdu mon légendaire sang-froid ...

doudou et compagnies

Bon. Voilà. L'été est passé. On a rentré les chaises longues, remisé les crèmes solaires. Pas fichu de tenir deux jours d'affiler ce fichu beau temps. Pourtant hier, on y a cru ... je ne sais pas comment, prise dans le feu du moment, j'ai vraiment, vraiment cru qu'on allait pouvoir passer deux jours dehors, manger sur la terrasse, bronzer, se prélasser ...
Mais non, je me suis emballée. Là, je regarde la pluie tambouriner sur les carreaux en pensant rêveusement à toutes les petites activités que je me prévoyais dans le jardin. Allez, l'année prochaine ... peut-être ...

Pour me distraire, je repense aux dernières activités des petites perles et de leurs âmes damnées : les doudous ! Je ne sais pas si je suis la seule mère à maudire ces bebêtes, mais je dois dire que comme boulet aux pieds, ils se posent là.

Au départ, c'est vrai, on ne fait pas gaffe. c'est mimi. On passerait des heures dans les magasins pour choisir LE doudou dont on voudrait que notre enfant tombe amoureux. Ils sont tous à croquer, il faut choisir ... c'est dur. Mais on dit que c'est bon pour l'enfant, que cela l'aidera dans sa séparation d'avec la maman ... alors on veut le meilleur pour son enfant, rien n'est trop beau.

Ensuite, si on a de la chance, beaucoup de chance, notre enfant choisit, parmi la multitude des peluches à sa disposition, ce doudou là ! Si vous pensez ne pas avoir de chance dans la vie, faites comme moi : Mettez votre progéniture en contact avec un seul et unique doudou ... soyez ferme, tenez bon ... ça marche !

Au début, il s'en fiche le petit monstre. C'est même vexant quand on pense au temps et à l'énergie qu'on déploie pour trouver la perle rare : alors, pour ne pas commencer sur un échec, on lui colle dans les bras, on dort avec pour l'enduire de notre odeur ... on le vante en toute occasion, bref, on lui impose sa présence.

Et puis, petit à petit, sans vraiment que vous vous en rendiez compte, la magie opère, l'enfant s'attache, le doudou aussi ... et ces deux petits bougres tissent en douceur les liens qui vont vous pourrir la vie ! Car évidemment arrive le moment où le doudou doit suivre les mouvements de l'être animé qui lui sert de meilleur ami. toute séparation semble impossible. Pour lui apprendre la séparation d'avec nous, les mamans, on leur apprend la dépendance avec un autre. Pas bête hein ? Mais nous, maman, on n'a pas vraiment demandé à s'attacher au doudou. Après tout, c'est pour notre liberté qu'on trime !

Mais une fois le doudou dans vos quartiers, vous pouvez dire adieu à votre tranquillité : qui court partout dans les magasins pour retrouver le doudou qui a malencontreusement fait une chute discrète dans un rayon anonyme un samedi de grande foule ? VOUS. Qui se lève la nuit en courant pour chercher à tâtons et en pestant le petit copain espiègle qui est tombé du lit ou s'est fourré sous le coussin ? c'est toujours vous. Qui passe sa soirée du samedi 30 décembre au téléphone pour rappeler le magasin JOUETLAND où manifestement s'est perdu LE copain de tous les instants mais que votre chère tête blonde a lâché fissa devant tous les joujoux qui s'étalaient devant ses yeux ? C'est encore vous.

Et je ne compte pas le nombre de matin d'école où vous revenez dare-dare à la maison en rouspétant à qui mieux-mieux car votre bambin a oublié de prendre son pote qui devient tout à coup indispensable au moment de passer la grille de l'école. Et ces minutes angoissantes qui précèdent sieste ou nuitée pendant lesquelles votre Pomponnette hurle à la mort "douuuuuuuuuuuudouuu" pendant que vous retournez votre maison de fond en comble à la recherche de l'être aimé en maudissant les fabricants qui n'ont pas pensé à équiper ces bêtes là d'une puce GPS ou à tout le moins d'une balise argos ! parce que, évidemment, votre Pomponnette n'a pas la moindre idée de la dernière fois qu'elle a aperçu ce tas de fourrure dont l'odeur même est repoussante à tous sauf à votre enfant. Et hurler avec elle que c'est LA DERNIÈRE FOIS QUE VOUS CHERCHEZ et que la prochaine fois elle se débrouille ne change rien à l'affaire. Si vous ne remettez pas la main sur le doudou, vous SAVEZ que vous vous préparez un nervous breakdown aux petits oignons. Je me rappelle d'un jour où Pomponnette l'avait déposé dans le coffre d'un de ses porteurs rangés au garage. Comment ai-je réussi à mettre la main dessus au bout de 3 jours ? ça tient du miracle, de la chance insolente ...

Alors bon, il faut s'organiser. Il faut blinder vos armoires de doudou-clônes, avoir en rechange le doudou-propre-et-qui-sent-bon que vous allez pouvoir sortir rapidement, en cas de défaillance extrême de votre système de repérage des doudous égarés. Ou bien quand Natourelle lance le sien dans le bain ... ou celui de sa soeur dans les toilettes .. pour voir s'ils savent nager probablement. Ou bien quand votre bambin, malade, répand le contenu de son estomac sur sa douce fourrure (après tout, les amis, cela sert aussi à vous soutenir pendant les coups durs).

En plus donc de vérifier constamment la présence de vos enfants auprès de vous, il vous faut désormais passer une partie de votre journée à repérer les doudous en service, s'assurer de la présence du contingent de réserves dans les placards appropriés. Compter et recompter, ranger, repérer, rappeler à l'ordre maître et doudou. C'est sûr, on n'avait pas assez de problèmes comme ça dans la vie ...


C'est quand déjà que les enfants deviennent grands ?

vendredi 22 mai 2009

Let the sun shine


AAAAAAAAAAAAAAARRRGGGHHH ! il fait BÖÖÖÖ !!! IIICIIII ! LLLAAA !!! CHEZ NOUS !! L'été est là ... profitons-en, il ne reste que le temps d'un week-end ! c'est déjà sympa d'être passé, et qui plus est, pas un jour de boulot !!!!
Je peux vous le dire, je me suis ruée dans mon jardin, et c'est avec une rallonge électrique que j'alimente mon ordinateur et que je pianote les idées farfelues qui me passent par la tête. Bref passage dans mon univers de gaulois où j'ai pu constater avec satisfaction que ma boulangerie est enfin construire "au bon Poufpouf chaud" vient d'ouvrir ! mes guerriers sont désormais nourris aux croissants !!! grande émotion ... Une semaine de boulot intense !!!

Après cette victoire sur moi-même, je profite du jardin. L'herbe mériterait un coup de tonte, mais j'ai un peu la flemme. La haie devrait peut-être être taillée également, mais quoi, je ne sais jamais vraiment quand le faire. Alors j'observe les voisins dont je reste convaincue qu'ils sont forcément passés experts dans l'art subtil de gérer la pousse des haies. Du coup, s'ils taillent je me dis que c'est le bon moment. A supposer qu'ils soient tous comme moi (c'est à dire ignare du sujet), je présume que le premier couillon venu qui taillerait sa haie parce qu'il en a envie nous conduirait tous à massacrer la notre comme un seul homme le week-end suivant. C'est beau les croyances !

Notez que je pourrai également aller me renseigner auprès d'une jardinerie ... mais là c'est la flemme qui me reprend. Mon doux choupinou disait toujours qu'il fallait tailler à la Toussaint. 4 jours avant, il m'indiquait que ce n'était pas le moment. Le jour J il n'avait pas le temps ... et le week-end suivant, c'était trop tard. Hum, ai-je eu tort de le soupçonner de flemite aiguë ?

Tout le monde me propose de m'aider à tailler ma haie. Comme si une femme ne savait pas le faire. Pour être franche, je ne sais pas ce que s'imagine les gens,, mais je ne vais pas me coltiner la haie avec une simple pince et à la force de mes biceps ... nannnnnnn, j' ai investi dans un taille-haie électrique que mon choupinou avait toujours refusé d'acheter (la haie c'est à la main, on n'est pas des flemasses !!!). Mouais .. moi je l'avoue, je suis une flemasse, et la haie ce sera au taille-haie. C'est physique certes, mais en même temps, je n'ai pas trop le temps de faire du sport en salle moa. Il faut ramasser les bouts taillés, et ça c'est pénible, mais je suis aidée !! Le plus dur dans l'utilisation de l'engin, c'est de gérer Natourelle et Pomponnette. Pomponnette, collée à vos baskets et insistant "je te aide, je te aide, s'il te plait maman, je veux essayer" ... et Natourelle qui ne dit rien mais qui a les doigts sur la prise électrique pour voir comment ça marche !
Je pourrai éventuellement envisager de faire cela aux heures des siestes ... mais étant nouvellement arrivante dans mon quartier, je ne voudrai pas me mettre à dos la population locale ...

mouaiiiiiiiis, ben la haie elle va attendre encore un peu .... il serait bon que je réfléchisse d'abord au modus operandi le plus approprié... oui d'accord, au soleil et avec un bon bouquin ... mais quoi, la précipitation serait de toute façon mauvaise conseillère, autant donc se donner les meilleurs atouts dans la réflexion ! d'autant que dans moins d'une heure, Pomponnette et Natourelle vont jaillir de leurs chambres, fraîches et disposes, à l'assaut des milles et une idées loufoques que leurs petits cerveaux bouillonnants auront concoctés ! et là, mon fessier n'est pas prêt de retrouver le moelleux du fauteuil de jardin avant un moment !! et je sens déjà poindre la question fatale de Pomponnette "maman, il fait beau aujourd'hui, on peut la sortir ma piscine gonflable ????" Ca fait 2 mois qu'elle me harcèle au moindre rayon de soleil, avec une piscine qu'on a sorti une fois ou deux ... et encore, il a quasiment fallu la jeter dedans ! Le jour où je l'ai acheté, j'ai raté une occasion de faire des économies moa !

mercredi 20 mai 2009

Quand je serai grande, je serai Pomponnette

Ma petite Natourelle est en admiration devant Pomponnette ! Tout ce que dit la grande est retenue par la petite. C'est marrant ça, d'ailleurs. Vous passez des mois à leur apprendre 'bonjour, s'il te plaît ou pardon" mais au premier "caca boudin" de la grande godiche qui leur sert de grande soeur, l'expression est enregistrée et reproduite à l'envie !
Enfin, bref, il est amusant d'observer le mimétisme auquel s'astreint Natourelle. Hier matin, Pomponnette, en allant aux toilettes, s'est heurté le bras sur un meuble qui - soit dit en passant - ne se trouvait même pas sur son passage. Il y aurait beaucoup à dire sur l'incroyable maladresse de la demoiselle et je suis sûre que mêmes les experts de Seattle y perdraient leur latin pour reconstituer sa façon toute particulière de passer d'un point A à un point B : cela défie tout logique humaine. Revenant dans sa chambre, en se tenant le bras, avec dans l'oeil ce petit pétillant annonçant qu'elle avait trouvé LE sujet de râlerie qui allait illuminer sa matinée, elle a commencé à geindre "mamaaaaaaannnn, ouiiiiiiiillllle j'ai malllllllllll".
Natourelle qui passait par là (Natourelle passe toujours par là si Pomponnette est dans le secteur) observait la scène avec attention. Sans rien dire, elle a quitté la pièce, et je l'ai observé aller jusqu'au meuble "cogneur". Intriguée, elle l'a regardé, puis a croisé les bras sur sa poitrine, et est revenue dans la chambre en rouspétant "ouiiiiillllle" !
Ben tiens !! toi aussi tu t'es fait mal Natourelle ??? on ne prendrait pas maman pour une perdrix là ???? Si c'est pas mignon ça un concert de râleries à 8h00 du matin !

mardi 19 mai 2009

Telle mère, telle fille

Il y a environ 32 ans, quelque part dans les landes, une discussion entre une petite fille et son père :
"Papa, je ne suis pas contente de toi"
"aaaah ? pourquoi ?"
"Lili ne veut pas ranger la chambre de nous"
"tu sais que si tu n'es pas contente de moi, le Père noël ne viendra pas t'apporter de cadeau ?"
" .... .... mais je suis trèèèèèèèès contente de toi Papa"
Il y a quelques jours, quelque part dans l'ouest, une discussion entre cette petite fille devenue maman et sa Pomponnette :
"Pomponnette, mets tes pantoufles maintenant !!!"
"JE N'AI PAS ENVIE de mettre mes pantoufles d'abord "
"Pomponnette, si tu ne mets pas tes pantoufles, il n'y aura pas de télé ce soir"
"... ... J'AI ENVIE de mettre mes pantoufles maman !"
"J'en suis convaincue"
Huhu, les gènes, ça parle malgré nous !!!

lundi 18 mai 2009

Voyelles, consonnes ..


Ce week-end, nous recevions Mamie … enfin la mamie de Natourelle et Pomponnette, la maman de leur papa. Vu que nous étions à quelques encablures de son anniversaire, j’ai proposé à Pomponnette de lui faire un joli dessin. L’idée a eu l’air de lui convenir et elle s’est lancée promptement dans une de ses picasseries habituelles, le fameux bonhomme qui a les jambes qui rentrent dans la gorge, le nombril sous la bouche, des épaules collées aux oreilles et des râteaux en guise de mains. Moi, bien sûr, je trouve cela génial et très beau et j’apprécie surtout les commentaires qui sont associés au dessin. Sans les enfants pour décrypter, nous ne verrions pas le millième de la richesse contenue dans leurs dessins : « la gommette qui fait pipi dans l’herbe, et là la protection si jamais tu tombes du ciel, et alors là … ».

Le dessin étant fait, j’ai proposé, comme ça, pour voir, à Pomponnette de signer son dessin. J’avais repéré qu’elle savait écrire la première lettre de son prénom, je me suis dis que cela impressionnerai sa mamie de le voir ! ET là … quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que la belette savait écrire TOUT son prénom ! siiiiiiiiiii !!! À 3 ans ½, elle nous a écrit en grosses lettres capitales pas droites mais sans erreur, son prénom !! Avec un petit air modeste, et tout et tout !
OOOOOOOOOOOOH émotion ! Selon Pomponnette, tous les enfants de sa classe écrivent leur prénom !! Je n’ai vraiment pas suivi la réforme de l’éducation moi !!! Je croyais que cela faisait partie du programme de CP …

Disons qu’après enquête auprès de la maîtresse, il s’avère que seule Pomponnette écrit son prénom toute seule et sans aide ! La maîtresse a tenté l’expérience avec elle, car elle pensait qu’elle y arriverait ! Vin diou !!! Je vous raconte pas la fierté … je suis sortie de l’école gonflée à l’hélium moi !!! Ma Pomponnette qui écrit son prénom !!! Et qui ne nous disait rien … la timide !!!
Je ne suis pourtant pas une maman constamment à l’affût de son développement psychomoteur, prête à toutes les ingéniosités pour faire travailler son petit cerveau. Dans la répartition des tâches, j’ai pris en charge l’éducation et j’ai laissé à la maîtresse le soin de l’apprentissage. Non pas que je ne lui lis pas des histoires de temps en temps et que je ne réponds pas à ses demandes pour déchiffrer telle ou telle chose ou pour répondre aux multiples « pourquoi » … mais ce n’est pas un but en soi. ET bien, je ne sais pas si je remplis bien ma tâche « d’éducatrice » mais en tous les cas, je tire mon chapeau à la maîtresse qui sait remplir le sien ! Et qui a su voir dans ma petite Pomponnette un potentiel d’apprentissage !

Alors pensez donc comme je soupire quand cette petite punaise me demande « mais pourquoi je vais à l’école ???? » !

samedi 16 mai 2009

Du chocolat tu ne consommeras point

Tout le monde a des plaisirs dans la vie. Petits ou gros d’ailleurs, chacun en fonction de ses envies et/ou de ses moyens : sport, sexe, cuisine … N’ayant pas du tout envie de faire du sport pour arracher le meilleur de moi-même (après tout, si c’est le meilleur, autant le garder) et n’ayant pas les moyens immédiats de disposer d’un partenaire sexuel, je me contente d’un petit plaisir simple et sans prétention : la consommation de sucre et de chocolat sous toutes ses formes. Facile, pratique, s’inscrivant bien dans mon agenda.
D’aucun diront que ce petit plaisir confine chez moi à l’addiction pathologique et que ma consommation de chocolat relève de la médecine plus que de l’hédonisme. Huhu ! Je n’y peux rien moi si j’ai un foie à toute épreuve, prêt à me suivre, sans faillir sur cette longue et périlleuse route du plaisir !
J’avoue donc sans honte engouffrer les œufs de paques et les multiples cocottes de mes filles (oui, je les achète aussi, cela devrait peut-être être pris en considération au procès). Je cache plaquette, kinders et autres nutella pour les moments où Natourelle et Pomponette ne sont pas à portée de main. Alors seulement, je les sors de leurs cachettes et leur réserve le sort qu’ils méritent.
Mais quoi, il faut savoir être logique : et d’une, la gourmandise est un des 7 péchés capitaux. Si c’est capital, il n’était pas envisageable d’y déroger ! Et de deux, je suis une maman responsable et très consciencieuse. Je tiens mes enfants à l’abri des dangers qui les menacent, comme une addiction au sucre précoce. Sur ce point, on peut dire que je suis un professionnel du sujet, une sommité. C’est donc en toute conscience des menaces évitées que je subtilise tous les bonbons et autres gâteries que leur mamie inconsciente et irresponsable leur ramène régulièrement (et que j’ajoute à mes propres ressources, alimentées également par la même mamie). Moi, ce n’est pas pareil, je suis un cas condamnée, et je suis prête à tous les sacrifices pour mes petits anges innocents.
Condamnée ? Hum, pas si sûre. Comme certains rencontrent Dieu et trouve le courage de changer leur vie, j’ai également fait une rencontre qui … change ma vie sans mon consentement. Ce n’est donc pas Dieu que j’ai croisé (faut pas rêver, je vous en aurai déjà causé en prime), mais un « chocolate killer ».
Quoi qu’est-ce ? Peu ignore aujourd’hui l’existence au sein des entreprises modernes et dynamiques de ces mutants de contrôleur de gestion, chassant les gaspis comme le loup les petits cochons, Tom Jerry et Rominet … Titi : des individus surentraînés et testostéronés prêt à tout pour une économie et apprenant à se faire détester par l’ensemble de leurs collègues. Mais qui a la chance de travailler face à un « chocolate killer » et est capable de vous en rapporter tout le sadisme ? Huuummm ?
Un chocolate killer est également un mutant de la race des contrôleurs de gestion, mais avec une mutation qui aurait génétiquement mal tournée. Cet individu est doté de super pouvoirs à savoir d’une ouie et d’un odorat surdéveloppés : le moindre froissement de papier de bonbons, de feuille d’aluminium ou de paquet de gâteaux … le moindre claquement de carrés de chocolat est perçu par son sonar ultrasensible et induit une réaction en chaîne très désagréable et hautement culpabilisante : regard lourd, soupirs, remarques déplacées devant tous vos collègues, voire séquestration de votre drogue, sans autre forme de procès !! Dur, très dur.
J’ai tout essayé : charme, harcèlement, yeux de biche (manifestement, c’est un chasseur, ça n’a pas eu l’effet escompté). Pression hiérarchique (chui le chef, mince alors !!!), chantage (j’ai de grooooooooos problèmes dans la vie moa tu sais, alors c’est ça ou l’alcool) … rien n’y a fait. La mutation a été complète, il est resté de marbre et inflexible !

Alors j’en suis réduire à d’humiliantes extrémités : engouffrer autant de cookies bonne-maman qu’il est humainement possible de le faire pendant ses temps de pause (heureusement ce n’est pas un robot) avec des problèmes de digestion manifestes et d’élocution si par malheur un couillon essaye de me téléphoner au même moment (‘chroummnjfmfddlfghhnmmmt ?’ - ’quoi ? Je voudrais parler à Poufpouf moi’ – ‘CHRZSSCPOUFFSFCSFZPUF !!!’). Quémander des fraises tagada à Doudounnette, en vérifiant bien derrière moi qu’il n’est pas là. Bref, autant d’attitudes qui ne sont pas dignes de moi ! Le drame a pris un tour de vis supplémentaire quand cet énergumène a décidé de se lancer dans une carrière de marathonien. S’il était - avant - parfois (je dis bien parfois) possible de le soudoyer avec un paquet de fraises tagada, autant dire que l’exhiber aujourd’hui sous ses yeux est synonyme d’agression caractérisée. M’enfin, quoi, on n’a pas idée aussi de se lancer dans des activités aussi tordues !!!!

Ceci étant dit, ce qu’il y a de bien quand on travaille (à son corps défendant) avec un chocolate killer au bureau … c’est qu’il y a des week-ends ou chacun rentre chez soi : qui auprès de ses baskets … et qui auprès de ses placards ! Et ce qu’il y a de meilleur encore avec le mois de mai, c’est qu’il y a des ponts !!!! 3, voire 4 jours seule à seule, avec mes tablettes et ma conscience. En me débrouillant bien, je devrais bien trouver deux trois trucs à faire faire à ma conscience … à 150 bornes d’ici !!!
Mais ce que je n’avouerai jamais à ce sinistre individu, même sous la torture, c’est que depuis qu’il a endossé l’habit du rébarbatif « CK », j’ai perdu 4 kg !!! pfuiiiiiiiiiiiiit, un coup de chance ! Voilà tout !!!

jeudi 14 mai 2009

Vite fait

Les petites puces étaient de bonne humeur ce matin. Sitôt levée, Natourelle est allée dire bonjour à sa soeur et lui faire des bisous. Et puis elles se sont emparées de téléphones en plastique, et l'une en face de l'autre se sont téléphonées en ne se quittant pas des yeux :

"Alloooooooo, Natourelle ?

"alloooooooooooo, alloooooooooooooooo "

"ça va ?
"..."
"NATOURELLLLLE RÉPOND !!! ça va ???"
"ça va .... bon dodo "

"moi aussi j'ai bien dormi"

Et on n'en est pas encore aux téléphones portables ! Je sens qu'elles vont me coûter cher en forfait ...

Vite dit

Ce matin Pomponnette a commencé sa journée comme à son habitude ... en râlant. Passablement énervée je l'ai briefé rapidement "tu ne vas pas commencer à nous casser les oreilles pour un oui ou pour un non !!!"
Pomponnette a réfléchi, puis à répondu "pour un oui ... non, mais pour un non ... aaaaaaaah si !!"
Je rêve ou une morveuse de 3 ans 1/2 vient de me refaire la démonstration de la définition de l'expression "pour un oui et pour un non " ? la journée va être longue !!!!

mercredi 13 mai 2009

Natourelle et Pomponnette

Natourelle commence sa journée par un joyeux « Bonjouuuuuur … ça va ? » qu’elle lance à qui veut bien franchir la porte de sa chambre pour la sortir de son lit. Elle est patiente Natourelle. Elle appelle « maman ? maman ? …. Maman ? » et attend gentiment que sa voix fasse son chemin à travers la porte et l’esprit embrumé de sa maman. Parfois je suis endormie, parfois sous la douche, parfois occupée. Où bien, parfois je considère que ce n’est pas l’heure (même les mamans célibataires ont droit à une grasse matinée le week-end jusqu’à 8H00, sans dec !). Mais si maman n’arrive pas au quart de tour, elle sait bien que quelqu’un viendra forcément la chercher et qu’elle ne restera pas vissée à son lit pour la vie. D’où tient-elle cette certitude ? de la répétition certainement, et d’une bonne vieille sérénité chevillée au corps aussi. Alors elle attend. Et accueille son « libérateur » avec force sourire et politesse. Ça donne envie de lui faire des tonnes de bisous, et c’est tant mieux car elle aime ça. Et puis, Natourelle, une fois hors de son lit, va filer dans la chambre de Pomponnette. Sait-on jamais, un biberon d’eau pourrait y traîner…

Pomponnette commence sa journée par se poser des questions : Pourquoi maman ne répond pas quand j’appelle ? Pourquoi faut-il que je me lève ou que je ne me lève pas ? Pourquoi dois-je mettre mes pantoufles ? Est-ce qu’il y a école aujourd’hui ? Si je crie plus fort « MAMMMANNNNNNNNNNN » est-ce qu’elle arrivera plus vite ? Faut être au top le matin pour aller chercher Pomponnette. On n’est plus dans l’approximation là … la douche doit être prise, les neurones dépoussiérés. L’idéal est d’avoir estourbi deux trois villages germains avant, histoire de se sentir reposée et défoulée. La fête commence sans préambule … on n’a si peu de temps pour les loisirs !! Pomponnette ne veut pas de bisous si vous lui en proposez un. Elle n’est pas « votre trésor » « votre puce » « votre sucre d’orge ». Elle est « POMPONNETTE » (c’est vrai, c’est quoi ces débordements écœurants de mièvrerie ? mais pourquoi n’est-on pas déjà en train de se disputer, on perd du temps, là ?).

Et puis si par le plus grand des hasards vous arrivez à la sortir de sa logique de combattante (hum, faudra que je lui parle des mes gaulois … elle pourrait m’être utile tout compte fait), et que son imagination se met en route vers des horizons moins angoissants elle montre un tout autre visage. Quand le questionnement s’éloigne, cette petite perle (non, pas cette perle, cette Pomponnette) révèle sa richesse, son trésor à elle : sa fructueuse imagination !! Pas la peine de lui raconter des histoires, elle les invente, elle les structure, elle vous y invite et vous en rend acteur. Avec Natourelle dans son sillon, toute prête à imiter sa sœur en tout point et à la suivre où qu’elle aille, elle part dans un monde fou fou fou peuplé d’amis imaginaires, de gentils monstres et de peluches vivantes de tout poil et de tout gabarit. Nul besoin de maman dans ces moments-là, sauf parfois pour relancer le jeu ! Quand elle s’adresse à moi avec une petite voix aiguë en finissant chaque fin de phrase par « … hein, maman de Pomponnette ?» je sais que ce n’est pas Pomponnette qui me parle mais un de ces multiples joyeux drilles qui l’accompagne. Pomponnette, elle, aurait dit « maman », sans fioriture. Important de le savoir pour répondre à propos !

Natourelle répète, fait les mêmes gestes et suit sa sœur en rigolant tout en répétant à l’envie « pas drôle » (petite expression dont elle n’a, semble-t-il, pas bien compris le sens). Mais si elle imite, je ne lui sens pas un caractère de suiveuse. Vous ne lui ferez pas jouer le garde du château, planté comme un piquet pendant des heures à la porte de sa sœur. Elle veut aussi des premiers rôles et entend bien le faire savoir. Par la force s’il le faut. Elle donnera la réplique à la reine duchmole, pas moins !

Je me garde bien d’intervenir. Mais, si je n’y prenais pas garde, absorbée dans la contemplation de leurs élucubrations d’enfants, je pourrai presque oublier qu’il faut se préparer et qu’une deuxième journée commence, celle qui me confronte à des adultes, des vrais, des burinés … les collègues de bureau quoi …

mardi 12 mai 2009

Au menu

J'ai, je crois, tenté d'être une maman consciencieuse. J'ai bien pris le temps de lire les précis de puériculture et les traités de psychologie enfantines. Les bouquins de cuisine aussi : de Florence Pernoud à Marcel Ruffo, de Martine machin chose à Ginette Mathio, je me suis imprégnée du savoir de tous ces éminents spécialistes. Je me suis patiemment avalée les mensuels de "Parents" et plus particulièrement les pages sur la nutrition. Oui ! J'ai écouté à l'envie la danse des fruits et légumes, "le club des cinq-par-jour" ! j'ai arpenté les rayons des supermarchés à la recherche de tous les légumes ingurgitables disponibles. Je me suis même fait aidée par des personnes bien intentionnées qui m'ont indiqués des sites sympas pour des repas tout fait pour enfants de parents en manque d'inspiration.
voilà, voilà, voilà : à l'issue de ce long travail, j'avais une vision très précise du modus operandi : fermeté, joyeuseté, souplesse. Explication, éducation, nutrition. Faire partager à son enfant les joies des préparatifs, lui expliquer les vertus des bons légumes qui donnent des gros muscles. rester souriante mais didactique. Associer couleurs et gaieté, et que vivent les crudités ! Impossible de se louper en maîtrisant aussi parfaitement son sujet, aidée des conseils des plus grands.

Forte de cette certitude, je me suis lancée. Comme ma Pomponnette est une petite fille plutôt futée, j'ai tenté de lui expliquer les bases de la nutrition, blablabla, les vertus des bons légumes qui font devenir grande (et belle) comme maman. L'importance de manger éclectique, de goûter et de déguster, de mélanger les saveurs, et tout, et tout, et tout. Je n'ai pas jouer le côté effrayant "attention au scorbut ma fille" (dans mon enfance certains ont eu moins de scrupules) .... naaaaaaaaan, je n'ai même pas essayé de faire du chantage ... en tout cas pas au début.
Pomponnette a bien écouté. Elle maîtrise désormais parfaitement la théorie. Comme sa maman. Nous avons même fait une visite du marché avec l'école à la découverte de nos amis les fruits et légumes. Elle me parle de céleri branche et de betteraves, de carottes et de choux-fleurs. C'est beau !

Sauf que voilà, s'agissant de la pratique, là, c'est tout à fait autre chose. Je ne sais pas bien comment je m'y suis prise, mais elle n'a pas bien saisi le lien entre théorie et pratique ! c'est fou ça !! cuisiner avec maman, c'est rigolo ! mettre des noms derrière des formes vertes, rondes, rouges ou bariolées (heu, il y des légumes bariolés ?) c'est super : ça fait parler, et ça Pomponnette, elle aime. Mais au moment de passer à l'acte ... si je puis dire ... de transformer ces beaux légumes en milliers de petits nutriments répartis dans le corps, c'est une toute autre musique : Faisant fi de tous les beaux principes, elle se refuse à toute concession consistant à avaler benoîtement son repas. Tous les jours, donc je n'ai droit qu'à une longue litanie de "beuuuuuuuuuuuuuurk, mais j'aimmmmmmmmme pas ..."CA"" ... "je ne veux pas mannnnnnnger". Comme le "CA" générique s'applique à tous les aliments sans discernement (à l'exception notoire du biberon de lait, des coquillettes, des knackis et des fraises), autant vous dire qu'elle n'aime rien. J'ai beau faire, rien ne trouve grâce à ces yeux. J'ai laissé toutes mes forces dans la bataille et je n'ai plus que mes yeux pour pleurer en entendant 10 fois par jour le message désormais hautement culpabilisant des cinq fruits et légumes ...

J'ai certainement ... très certainement, une part de responsabilité dans l'affaire. J'avoue, je me suis braquée ... un peu ... beaucoup ... au début. Dans un combat très westernien, j'ai organisé des face à face dantesques au cours desquels Pomponnette a tenu sa place avec brio. Affamée mais digne, elle est plusieurs fois sortie de table sans manger parce que j'avais trop d'orgueil pour lui servir autre chose et qu'elle avait trop de caractère pour concéder une cuillère. Je me revois, à ma grande honte, dégustant des glaces au chocolat devant elle en lui en promettant une si elle acceptait de manger un peu de légumes. C'est bas, c'est très bas, mais croyez le où non, elle n'a jamais craqué, et moi j'en ai pleuré !

Alors maintenant, je sais, que Pomponnette ne sera jamais une grande gourmande. Nous négocions tous les soirs 3 cuillères du plat principal, avant de passer au fromage. Je n'écoute plus ses récriminations (mais c'est quoi CA ??? du caca d'ours pourquoi ? j'aimmmmmmme pas le caca d'ours maman ...... ah bon ? tu en prendras 3 cuillères quand même ... au jeu des devinettes idiotes mon imagination n'a pas de limites) ... elle se bat pour la forme. Dès que je dis trois, elle regarde sur ses doigts et dit "d'accord". Une fois je lui ai proposé deux cuillères et elle a refusé ... elle a dit "TROIS" maman ! héhéhé, elle sait peut-être compter jusqu'à 10 en français et en anglais, mais elle n'a pas encore intégrée la relativité ma petite Einstein !

Et finalement, je me console de ce cuisant échec en regardant ma Natourelle ! 20 minutes avant sa soeur, elle piétine dans la cuisine et réclame son repas. D'ailleurs dès que je rentre du travail, elle escalade sa chaise, s'assoit, me regarde bien en face et crie "mannnnnnnnnger" ! Quoi que maman fasse, elle trouve que "c'est boooonn". Elle mangerait sans s'arrêter si je n'étais pas là pour arbitrer. Bien sûr, la période d'opposition n'est pas encore passée par là, mais néanmoins, je retrouve dans ce petit brin de fillette le bon vivant qu'était son père. Je m'inquiète de son poids comme je m'inquiète du poids de Pomponnette (comme quoi, quand on a un caractère à ça), mais je me délecte de la voir siphonner un petit pot fait maison avec une telle joie de vivre, à lorgner sur l'assiette de sa soeur avec concupiscence (un jour peut-être elles comprendont comment jouer la complémentarité et blouser maman ... mais je les laisse découvrir comment). C'est mon petit squale à moi, qui rode autour de la table de la cuisine à l'affût d'une miette qui tomberait ... je ne vois que ses yeux et le bout de son nez ... ce regard si scrutateur auquel rien n'échappe de ce qui se mange. Un jour, un ami a essayé de lui retirer un bout de babybel de la bouche et il a failli se faire mordre ... c'est qu'on ne lui ôtera pas le pain de la bouche à ma fillotte ! Pomponnette donnera son pain, mais Natourelle mangera celui destiné aux canards ... d'ailleurs elle l'a déjà fait !!!

Finalement, l'alimentation, ce n'est peut-être pas qu'une histoire de spécialistes ... ils auraient dû le dire, depuis le début, qu'il fallait AUSSI faire en fonction de la personnalité du bambin. C'est fou ça !

Vite dit

Ce matin, j'ai proposé à Pomponnette de jouer à un nouveau jeu jusqu'au départ pour l'école. Elle a été emballée : "le premier qui râle a perdu". Elle a tenu 20 secondes !!
Allez, promis, on rejoue demain !
Hier soir , Natourelle a eu 3 vaccins (mais 2 piqures uniquement ... car ils commencent à réfléchir les professionnels, sisi !!!). J'ai demandé comme ça, en passant s'il y avait des conséquences, style fièvre, tout ça. "non, non ...".
Ce matin Natourelle avait 39,3°C ! C'est fou ce que j'aime me sentir épaulée par le corps médical. On se sent tout de suite plus à l'aise pour les mesures de prévention.

lundi 11 mai 2009

On n'a que deux vies


Ce matin, la journée s'est ouverte sur un ciel bleu pur ... de quoi vous faire sauter du lit en courant de joie ... mais je ne m'étendrai pas sur la suite du programme météorologique, on sait ce qu'il en est aux portes de la Bretagne.
Moi, je ne me suis pas précipitée hors de mon lit ! naaaaaaaaaann, trop dangereux, trop rapide, trop violent et totalement vain. J'ai juste sorti un bras de la couette pour attraper mon ordinateur, je l'ai allumé et je me suis connectée à ma toute première activité de la journée ! avant même de m'occuper de Pomponnette et Natourelle, avant même de connecter mon cerveau en mode affichage-de-la-to-do-list, je m'autorise un petit plaisir enfantin, une expérience sensorielle 'achement positive (comme dirait mon sophrologue) : Virtuellement, j'enfile mes braies à rayures, je noue des tresses dans mes cheveux, je me couvre de mon casque à cornes, j'attrape ma lance et je file dans mon village gaulois ... que dis-je, dans mes villages gaulois !!! Et oui, si dans la vraie vie je suis une maman tout ce qu'il y a de plus classique, sur le net, je sévis comme une redoutable chef gaulois sur le jeu en ligne "TRAVIAN" ! attention les amis, ça en jette ! "Poufpouf Escapedörf" est le nouveau lieu à la mode !!!

Lili m'a fait découvrir ce jeu qu'au départ j'ai abordé avec une moue dubitative : encore un truc qui va me prendre un temps fou, temps que je n'ai pas, et pis c'est quoi d'abord cette idée débile ? les gaulois contre les romains ? ça date d'il y a des siècles, faut vivre avec son temps, mince ! Bon, bref, je suis allée voir, comme ça, pour m'informer : j'ai cliquouyé de çi, de là. Mouais, marrant. Ça prend pas trop de temps. faut d'abord choisir son camp : gaulois ? romains ? (ah, non sûrement pas après ce qu'ils ont fait à Zizou) ou germains ? (pfuit, trop débridés) ... bref gaulois quoi !

Poussée par Lili, j'ai continué, j'ai posé des questions. J'ai suivi les instructions du "gros gaulois". Oué, rigolo ! j'ai développé mes champs de céréales et mes mines de fer. J'ai exploité le bois et la terre en deux trois clics. J'ai patiemment attendu que les ouvriers travaillent : 2 minutes de clics, 3 heures d'attente ...(heureusement qu'il y a le boulot pour passer le temps entre deux actions) ... j'ai fait mes premières constructions, vu monter ma première palissade avec émotion, vu ma population grandir et s'épanouir dans mon petit village au coeur de la Gaule... et en 3 jours je suis devenue accro ! ouééééééééééééééé !!!

J'en ai aussitôt parlé à Doudounnette, qui a testé parce que c'est une fille bien qui aime découvrir des nouveaux trucs ! elle a accroché grave ! Ensembles, avec Lili, on a commencé par créer une alliance de gaulois : les MARAV girls ! histoire de faire comprendre au 40000 autres joueurs qu'il ne fallait pas venir nous chercher : nous sommes des mauvaises nous, des sanguinaires ... on a la cervoise hargneuse !!! Et nous voilà parties tout feu tout flammes à l'attaque du jeu ... échangeant nos impressions et nos ressources pour faire le plus beau village de commerçant du monde TRAVIAN !!

Au bureau, les collègues nous regardent bizarre quand on échange sur nos découvertes "tu sais quoi ? le moulin, pour qu'il produise mieux, il faut passer tes céréales au niveau 5 ?" " et les cavaliers-druides, pétard ce que ça consomme !! tu fais comment toi ?". Je crois que j'ai beaucoup perdu en crédibilité, et certains doivent déjà s'interroger sur ma santé mentale ("tu sais, depuis la mort de son mari ... elle a beaucoup décliné, je m'inquiète ... j'ai l'impression qu'elle craque là ... et je n'ai pas l'impression que Doudounette l'aide beaucoup").

Aaaaaaaaah, le plaisir de voir son petit village prospérer. de construire son moulin, son écurie, sa caserne et son académie. Échanger céréales et fer contre bois et terre en essayant de maximiser son profit (oué, on n'est pas non plus des quiches !!!) ! Oui, mais tout cela a failli être balayé par un petit détail du jeu que j'avais un peu occulté, toute à mes travaux de façade et d'embellissement : LA GUERRE !! pendant que j'étais en train d'accrocher mes tableaux dans ma petite bâtisse principale de chef gaulois, un couillon de germain venant de je ne sais a fondu à bras raccourcis sur mon village, m'a fichu la pâtée et est reparti avec mes ressources !!!!!!!!!!

Purrrrrréeee, ça m'a fichu un coup au moral ! pendant 24 heures, j'ai tourné et viré, j'avais perdu goût au jeu ... Comment avait-on pu me faire ça ... à moi !!! Le germain explique cela par son mode d'organisation ... c'est un pilleur né, il ne sait pas faire autrement ! ben il a qu'à se donner un coup de pied aux fesses !!! quoi !!!!
Heureusement, j'avais Lili et Doudounnette pour m'épauler, me comprendre : A peine leur en ai-je parlé qu'elles sont parties comme des dératées, qui pour essayer de ficher sa raclée au germain (sans se poser la question du nombre de ses troupes l'attendant benoîtement), qui pour piller les villages environnants, après tout, cette idée de pillage ça semblait excitant !!!

Et, c'est vrai que ça a un petit côté excitant ... partir battre la campagne à la petite pointe de l'aube, avec quelques frères d'armes, partager un café dans les buissons, fondre sur les voisins et les exterminer pour leurs piller leurs ressources ... en se forçant un peu ... on y arrive ... oué .... on y arrive .... mais faut s'organiser : travailler les défenses (palissades, pièges, troupes de défenses ... quand même). Et puis il faut organiser sa production, son armée, se concerter ... on se précipite pas comme ça, sans avoir espionné ... c'est du boulot d'être chef gaulois ... m'enfin quoi !!!
C'est quand même cool la vie virtuelle ... mais je m'égare .... Pomponnette et Natourelle m'appellent ... ah, oui, c'est vrai, j'ai une vie réelle aussi !!!

dimanche 10 mai 2009

Tommmmmmmmmbe la pluie

Il n'y a pas à dire, les week-ends de 3 jours c'est quand même super sympa ! ça vous donne de la latitude pour pouvoir faire toutes les tâches qui vous incombent et en plus, cerise sur le gâteau, profiter d'un peu de temps libre.
Tiens, il n'y à qu'à voir aujourd'hui : dimanche 10 mai, 15H00. Je range le fer à repasser avec lequel je suis venue à bout d'une montagne de linge. A cette heure, j'ai fait ma déclaration d'impôt (sans le fer à repasser qui n'y connaît que dalle en déductions fiscales), tondu la pelouse, planté des graines avec mes filles, commandé une barrière pour la terrasse du jardin, fait cuire petits pots et repas pour les grands pour quelques jours. Un gâteau au chocolat tout chaud vient de sortir du four. Après 2 jours 1/2 de week-end, je me suis même permis le luxe d'une petite attaque virale avec mal de gorge et fièvre qui m'a terrassée une soirée et une nuit entière.

Mais, voilà, c'est ça le miracle des week-ends de 3 jours, le dimanche, à 15H, il me reste ... 3 heures à occuper sans tâches ménagères avant de me lancer dans la deuxième partie de la journée : le marathon bain-repas-dodo ... le 18-20 comme je l'appelle !

Haaaaaaaaa, je vais donc pouvoir aller me sortir une petite chaise longue moelleuse, me mettre face au soleil qui me nargue depuis ce matin, et définir - pour Natourelle et Pomponnette - un périmètre de sécurité de 3m autour de moi qu'elles ne devront franchir SOUS aucun prétexte !!
Guilleri, guillera, je me précipite dans la garage, attrape la chaise, ouvre la porte d'un geste vif et enjoué, me précipite dehors ... et reviens en courant dans le garage : il commence à pleuvoir !
j'en crois pas mes yeux et oreilles !!! c'est quoi ce BINZ ! d'où vient cette pluie d'abord ? J'EXIGE DES EXPLICATIONS.
Cette région est profondément déroutante ... peut-être doit-on faire des sacrifices humains pour avoir droit à 24 heures de soleil sans nuages ... auquel cas, même en manque, je crois que je préfère encore changer de région. Non, parce que là, ça commence à devenir lourd ce temps ! tu te lèves, le soleil brille, les oiseaux chantent, les enfants piaillent .. tu commences guillerette ton petit déj sans te presser, tu as tout ton temps, il fait beau. Tu passes en revue avec délectation toutes les choses supers que tu vas pouvoir faire par ce temps, en essayant de choisir avec discernement ... faudrait pas gâcher ... Là, tu passes sous ta douche, tu t'habilles, tu attrapes les stroumpfettes que tu habilles comme tu peux, tu t'élances avec grâce à l'extérieur ... pour rentrer dare dare sous des torrents et pour le coup avec beaucoup moins de grâce ! Ces torrents-là, tu ne les as pas vu venir, tout à ta joie d'une journée de printemps. De toute façon, tu ne les vois jamais venir, mais ils sont là, tapis ... tu tournes la tête, et eux, ils bougent dans le ciel, ils attendent ... et dès que tu mets le nez dehors, HOOOOOOOOOP !!

Moi je comprends mieux pourquoi les gens du nord sont si pressés et ceux du sud si nonchalants. Ceux-là, au moins, ils n'ont pas cette pression du temps incessante, cette nécessité absolue de se précipiter dehors au moindre rayon, en pyjama s'il le faut mais quoi ... ça va pas durer alors.

Nannnnnnn, les gens du sud, eux, ils savent que le soleil va prendre son temps, qu'il va s'étirer, caresser maison, terrasses et peaux mates avec délectation pendant un temps qui paraîtra infini ...

Alors que nous, dans l'Ouest, on n'a pas cette chance ! il suffit de perdre le ciel deux secondes des yeux et c'est fini ! le soleil est parti ! moi je vais vous le dire : les bretons qui vous parlent de l'air vivifiant de la mer, ce qu'ils ne disent pas, c'est que l'air vivifiant, tu te le prends en paquet humide sur le coin du nez à tout bout de champs : quand tu sors de ta voiture sur le parking de carrouf : quand tu sors de carrouf pour revenir à ta voiture. Quand bien sûr tu débarques tes affaires de ton coffre vers ton garage ! aaaaaaaah, et quand tu arrives au travail pomponnée de frais et brushée au poil et que tu dois parcourir 25 m sur un chemin de terre si écologiquement merdique ! heureusement, moi, je me brushe jamais ! c'est toujours ça qu'ils n'auront pas !!!!

Non, moi je le répète, il faut que les bretons arrêtent de prendre nos vessies pour des lanternes. Au lieu de construire des éoliennes, il faudrait voir à ce qu'ils investissent dans des parapluies géants, des grands panneaux ou des grands ventilateurs qui pousseraient la pluie jusqu'à Paris et qui épargneraient le grand Ouest. Nan, je n'ai rien contre les parisiens, j'ai même été des leurs pendant quelques années, mais vu qu'ils ont déjà les embouteillages ...
Je sais pas moi ... faut faire quelque chose. Il faut penser à la veuve et à l'orpheline !!!!

Et le pire dans tout ça, c'est qu'administrativement, je ne suis pas en Bretagne ... du moins pas encore ...

samedi 9 mai 2009

Toi plus moi plus nous ...


Il y a de ces rencontres que l'on fait et qui vous change la vie sans qu'on y prenne garde. Je ne parle pas des rencontres amoureuses (je n'ai en la matière eu qu'à me prévaloir de ma rencontre avec mon mari, rencontre dont l'issue s'est achevée un peu trop rapidement ... d'une certaine manière, on peut dire que cette rencontre là aussi a changé ma vie). Non, je voulais parler des amitiés profondes qui se créé sans qu'on y pense, qui vous lie sans contrainte à d'autres et qui vous fortifie.
Ma meilleure amie du moment est de ces personnes avec lesquelles une telle amitié se créé. Quand je dis "du moment" cela ne veut pas dire que j'en change chaque semaine. Mais en 37 ans j'ai eu l'occasion d'en croiser plusieurs, d'autant que j'ai souvent déménagé.

Donc cette amie, je la connais depuis avril 2002 .. Cela ne date donc pas d'hier.
Je me rappelle le jour où je l'ai rencontré. Enfin, non, je devrais plutôt dire le jour où j'ai pris conscience de son existence. Je venais d'arriver dans une nouvelle entreprise, dans une nouvelle région où je ne connaissais personne à part mon mari (qui n'était pas encore mon mari à l'époque). Nous venions de quitter Brest poussés par un ras-le-bol de nos boulots respectifs et par les débuts de la maladie de mon mari. La semaine de cette fameuse rencontre, celui-ci n'était même pas encore arrivé dans la région et nous n'avions pas encore de logement. Je dormais à l'hôtel et me sentais complètement perdue dans cette nouvelle ville, dans cette entreprise. Comme d'habitude, je ne me sentais pas à la hauteur du défi que je venais de me fixer en me lançant dans cette nouvelle aventure et la panique n'était pas loin. J'essayais péniblement de me rappeler pourquoi j'avais pris cette décision idiote de changer de job pour débarquer dans ce bled que je ne savais même pas situer sur la carte 1 mois avant.

Cela devait être le deuxième ou le troisième jour de cette fameuse semaine. il devait être quelque chose comme 18H15. Elle est arrivée à l'étage où je travaillais, a lancé un regard circulaire sur les quelques personnes encore présentes. Elle m'a regardé et s'est exclamé, haut et fort :"Tu sais Poufpouf, pas la peine de faire des heures sup pour te faire bien voir ! ça ne marche pas ici, au contraire ... on n'aime pas ça " ... ou un truc du genre ... qui m'a littéralement pétrifié ou liquéfié ... ou bien les deux. J'ai commencé à bredouiller, à bafouiller pour finir par baisser la tête en n'osant plus regarder personne. Ça commençait sévère dans cette boite !!

A cet instant je me suis dit que cette fille était exactement le genre de fille que je détestais et avec laquelle je ne pourrais jamais, jamais m'entendre. Pas de bol pour moi c'était la personne me permettant d'accéder à mon supérieur hiérarchique, la cerbère de l'antre de l'ogre ! Je suis rentrée chez moi - disons dans ma chambre d'hôtel - le moral dans les chaussettes en me demandant ce que j'avais bien pu dire ou faire pour lui faire penser une telle chose ou pour me rendre assez désagréable à ses yeux pour qu'elle me dise une telle vacherie devant mes nouveaux collègues.

Parce que, bien évidemment, dans mon esprit tout bouleversifié et en mal d'assurances, il ne pouvait s'agir que d'un truc sérieux, un coup de couteau dans le dos, une déclaration de guerre ! Biieeeeeeeeeeen sûr ! Mais elle allait voir ce qu'elle allait voir ! je n'allais pas me laisser faire ! je saurai être aussi désagréable qu'elle et je lui ferai ravaler ses idioties !

On est bête quand on a 12 ans !! heu, à non, j'en avais 30 ! OK, bon, on peut avoir encore quelques accès de bêtises à 30 ans ... comme une poussée d'acné juvénile ... un dérèglement chimique soudain et passager ... enfin ... quoi ....

Bref, elle a vu ! Ah, ça, elle en a eu pour son argent !!! Cette fille que j'ai violemment détesté les premières secondes de nos échanges est devenue l'amie la plus fidèle que j'ai jamais eu. Celle sans qui la vie n'aurait pas été possible ici après la mort de mon mari : probablement que je serai parti d'ici pour revenir vers chez mes parents si elle n'avait pas été là. Parce que, sans que je comprenne vraiment pourquoi, ni que je me rappelle comment, elle est devenue une confidente sans concession (sans concession, c'est son truc et c'est finalement ce que j'aime aussi en elle), une personne constamment disponible sans aucune contrainte, un soutien sans faille dans mes moments fréquents de déprime. Elle et son mari "veille" sur moi à leur façon, et de les savoir là, à côté, ça me donne des forces pour avancer, la volonté de rester autonome et de m'en sortir.

Et en plus, cela ne s'invente pas ... sa maman habite à quelques kilomètres de mes parents, loin, là-bas, dans les montagnes ! c'est une expat' dans l'ouest, comme moi : c'est dire si on avait des choses en commun !!! Elle n'est pas belle la vie ?