Accompagnateur de bêtes sauvages

Je pourrai parler ce soir de ma journée d'hier. La sortie scolaire des maternelles de l'école de Pomponnette. J'accompagnai. Un grand moment d'héroïsme pour tous les parents accompagnateurs, qui ont commencé à comprendre leur douleur dès les premières minutes dans la classe. Franchement, je ne sais pas comment fait la maîtresse pour supporter cela toute une journée tout au long d'une année scolaire. Je lui tire mon chapeau. Tandis que nous nous interrogions sur ce sujet avec le papa de Pompon (l'ami du coeur de Pomponnette), une bande de 3 garçons se courraient après en jouant les indiens, et rien qu'à les voir, on a touché du doigt le phénomène de bande. Ces 3 là, on sent déjà qu'ils sont copains pour la vie et qu'ils vont en faire des plus grosses qu'eux si on ne les sépare pas très vite !

Ceci étant, moi, j'ai écopé de Pomponnette (forcément), d'un petit garçon tout mignon (le joli minoi), et ... d'un membre d'une paire de jumeaux (le p'tit jumeau, dixit Pomponnette) ! haahahahaha ! super farce de la maîtresse ! et comment je le reconnais moi, celui-là par rapport à son frère mono zygote ??? une vague histoire de grain de beauté dans le cou ... ben je sens le truc pas fastoche !

Les gamins ils étaient tout contents d'aller dans ce zoo avec tout un tas d'animaux, des plus domestiques au plus sauvages. Moi, personnellement, les plus dangereux des animaux, je les voyais surtout dans les allées. Parce que, lorsque nos deux cars sont arrivés devant le zoo, on a pu constater avec effroi que 4 cars de bambins de la même classe d'âge venaient tout juste de débarquer ! capharnaüm général quand tout ce beau monde a commencé la visite, dans un espace restreint qu'est la volière. Moi qui ne supporte pas les mouvements de foule, j'ai respiré profondément, fait ralentir le rythme à mes trois loustics (qui, heureusement, avait un point en commun, à savoir du orange sur eux, facile à repérer dans une foule : qui un tee-shirt, qui un bob). En moins de 5 minutes, après avoir cru perdre mes protégés 10 fois, la population des bambins hurleurs a finalement décliné ... pour laisser la place au calme et aux oiseaux. Que nous avons pu contempler tranquillement. Le p'tit jumeau m'a d'abord appelé "Hé ...", puis "Maman ..." puis "Maman de Pomponnette". Le joli minois, lui, ne m'a pas appelé. Apparemment, on m'avait filé les timides ! Et les peureux. Quand nous nous sommes approchés (à distance très raisonnable) d'une oie, j'ai dit à tout le monde de faire attention car elle pouvait pincer. J'ai cru que p'tit jumeau allait se carapater aussi sec en courant. Je l'ai d'ailleurs porté plusieurs fois car il n'osait pas s'approcher. En revanche, il voulait aller voir les serpents ...huhuhu ... moi non !! tout sauf ça !

Timides donc, peureux aussi, mais curieux. Ils voulaient savoir qui était qui dans toute cette foule d'animaux, et moi de me rendre compte au bout d'un moment que je confondais les pancartes quand je leur ai annoncé fièrement "et là ... c'est un épicéa voyez-vous ...." ... combien d'oiseaux avais-je déjà nommé du nom d'un arbre ou d'un arbuste environnant ?? hum, hum.

Le temps passant, la chaleur augmentant, la fatigue également, les enfants finissent toujours par en avoir marre. Et nous, pauvre accompagnateur, on scrute la montre pour ne pas être en retard au point de rendez-vous, qui se trouvait être, en plein cagnard, en haut d'une côte à pas piquer des hannetons ! évidemment !!! c'est à ce moment là, en général, qu'on se rend compte qu'on est le seul à avoir une (petite) bouteille d'eau. Le p'tit jumeau veut boire dans la sienne uniquement (mais il ne l'a pas), le joli minois ne veut pas boire de toute façon, et Pomponnette ne veut pas partager sa bouteille ... évidemment.

Et puis une fois qu'on arrive à faire boire tout le monde, arrive inévitablement le moment du pipi ... et là je découvre que je n'ai aucune idée de la façon dont on fait faire pipi à un petit garçon de cet âge ... hahaha !! marrant le jeu !!! heureusement, ils sont débrouillards les bambins, et je leur demande comment ils font d'habitude avec papa et maman ... et hop le tour est joué. Sauf que voilà Pomponnette qui veut désormais faire pipi debout ! aaaaaaaaaaaarrghhhhh ! NON Pomponnette, j'ai pas pris de change moi !!!

Arrive le point de rendez- vous, sorte de parc à jeux pour enfants ... de toboggans brûlants, de mini mur d'escalade casse-gueule et de bac à sable pleins de .... sable et de poussière ! génial !!!

Le repas met tout le monde à peu près d'accord et entre ceux qui ont 4 sandwichs dans leur sac ou bien 4 gourdes de pom pot ... ou encore 4 paquets de gateaux ... on arrive quand même à faire manger tout le monde.

Et là, on se dit que la visite pourrait se terminer, et qu'on emmenerait bien tout le monde faire la sieste. Sauf que non ! on a payé pour la journée, alors on reste la journée. Et à 13H00, on doit repartir vaillamment à l'assaut des loups, ours et autres tigres, en pleine chaleur, avec des gamins moyennement motivés .Et une Pomponnette qui, fatigue aidant, commence ses pomponneries "je veux rentrer à la maison, je veux ma tétine ... maman, j'ai dit que JE VEUX" ! "ok Pomponnette, reçu 5 sur 5, sauf que j'ai pas les clés du bus, ce n'est pas moi qui décide ... tu suis la troupe et c'est tout" "non, non non, je veux pas voir les ours, les loups, les chevaux ... non" ! C'est là qu'on est content d'accompagner son enfant chéri !!!

Alors, oui, oserai-je l'avouer, nous avons squizzé quelques mamifères des plus sauvages qui comme nous étaient d'ailleurs terrassés par la chaleur et se cachaient à l'ombre, pour aller nous détendre dans un petit parc d'ombre ... en attendant l'heure de retrouver le bus.

ET franchement, pour être honnête, les plus sauvages ... on les a ramené avec nous dans le bus !

Le spectacle de l'année

ENNFIN LES VACANCES !!!

Dimanche 28 juin, 13H45 ! soleil de plomb, chaleur de boeuf. En plein soleil avec Natourelle, j'attends le début du Spectacle de l'année. Celui que tout un chacun a attendu avec impatience pendant des jours, semaines ... mois ! LA fête de l'école de Pomponnette !!!

Pour en arriver là, à une heure où normalement les filles font la sieste, il a fallu un peu chambouler nos horaires. Il a donc fallu coucher Pomponnette une heure plus tôt ... dans la douleur. Il a fallu la réveiller une heure après ... dans la douleur. C'est une Pomponnette hurlante que j'ai habillée en costume de ... en costume quoi, et que j'ai menacé des pires maux si elle refusait de se rendre à l'école. Déjà qu'aller à l'école c'est pas un truc vendeur pour elle, mais alors un dimanche, je vous dis pas comment c'est galère ! Il a fallu aller réveiller une Natourelle enfiévrée (39°C au compteur) et coller tout ce monde, grognon en diable, dans la voiture. Arrivée à l'école et dans la classe de Pomponnette, j'ai pu constater que les enfants se partagaient en deux groupes : ceului dont Pomponnette faisait indéniablement partie : les pleureurs ! accrochés à leur maman, doudou ou autre, ils semblaient perdus au milieu d'un univers hostile et deversaient des torrents de larmes avec fracas. Et celui des casses-cous qui sortaient les jouets pourtant protégés par des barrières de chaise. Au milieu, la maitresse un peu énervée, qui vivait là sa dernière fête de l'école (dans 4 jours, pour elle, c'est la quille pour la vie ... elle part à la retraite).

J'ai donc fait comme tous les autres parents : j'ai largué ma bombe et je me suis carapatée avec Natourelle. J'ai cherché un petit coin d'ombre et de fraîcheur (autant vous dire que c'était mission impossible) en attendant le défilé, collant biberons d'eau sur biberons d'eau à Natourelle.

Et nous voilà donc, appareil au point comme toute une ribambelle de parents, attendant le grand départ ! ET paaaf, voilà que ça démarre ... tous les enfants se mettent en marche avec, dans cette foule, ma petite Pomponnette nous cherchant des yeux ... avec son doudou à la main ... le seul de la procession .... aaaaaaaaaaarrrggghhh !

S'en est suivi un parcours du combattant pour slaloomer entre les parents, grands-parents et autres individus apparentés, afin de trouver le moyen de photographier Pomponnette ... sans lâcher des yeux et des mains la poussette de Natourelle (oué, sur ce coup, j'ai joué le pratique ... Natourelle a eu droit à la poussette). Puis un autre parcours du combattant pour trouver un place dans la salle de spectacle. Pour se rendre compte qu'on était situer bien trop loin de la scène et du mauvais côté de la salle (hein ! forcément). Abandonnant la poussette, Natourelle et moi avons crapahuté jusque devant l'estrade, où nous avons décidé de camper accroupies. On fait vite fi de son confort et de ses scrupules quand il s'agit de voler une photo de sa star en action. Pire que des paparazzi, nous avons fait le siège de l'estrade, assises par terre, en attendant le passage de notre minette ... Passage qui a eu lieu et qui a duré ... allez ... tout compris ... 1 minute 30 !

Déjà que dehors il faisait chaud, dans la salle on commençait à cuire comme des petits pains briochés ! Natourelle qui avait, en plus, de la fièvre, me tenait encore plus chaud !! Faut le meriter son spectacle de l'année !! Dire que j'ai failli rater ça pour assister au mariage d'un fils de millionnaire, dans un sublissime chateau des pays de loire, où le champagne coulait à flot et où le beau monde croisait le beau monde.

Moarf, on ne rate la fête de l'école de sa Pomponnette pour rien au monde ! Même si on transpire comme des fous et qu'on se damnerait pour un verre d'eau fraîche !

On a terminé cette belle journée par une tournée des attractions : petit manège manuel, chamboultout, peche aux cadeaux, peche aux canards ... grignotage de gateaux et pour Poufpouf, une bolée de cidre frais !!!!!!!!!!

RAAAAAAAAAAAAAHHH, c'est bon les vacances !!!!

Un esprit sain dans un corps sain

Bon, je sens qu'on remonte toutes la pente là. Moi, avec les vacances qui approchent, qui reussit mieux à relativiser certains événements récents. Pomponnette car elle semble fatiguée mais plus joyeuse. Et Natourelle ... mais Natourelle n'avait pas vraiment descendu la pente !

Aujourd'hui, donc, les filles en forme olympique :

• Pomponnette avant de partir à l'école a fait le tri de ses dessins. Tout d'un coup, elle en a vu un, une sorte de grosse patate informe, avec un gribouilli pour les yeux et une sorte de larve pour la bouche. Elle s'est écrié "Maman, regarde, c'est toi là, il te ressemble beaucoup" ! Ben voilà ! hop ! habillée pour l'hiver !


• Natourelle, joyeuse dans l'opposition : "tu es fatiguée Natourelle ?" "Oué !" "On ne dit pas oué mais oui" "... oué !" "tu es toujours fatiguée ?" "oué !" "tu vas aller au dodo alors ?" "NON" !! Comment voulez-vous avoir un dialogue constructif dans ces conditions ?
  

En fin d'après-midi, nous avons eu un sacré orage ici. Nanny a commencé à expliquer à Pomponnette l'origine du tonnerre. Les masses d'air froides, les masses d'air chaudes, le choc des nuages ... tout ça ! Ce soir, comme le tonnere grondait encore, elle m'a demandé de lui en reparler "et bien il y a les masses d'air chaud en haut, les masses d'air froid en bas et alors quand elles se rencontrent ..." - "maiiiiiiiis nan ! l'air chaud il est en bas et le froid en haut" " .... .... ..... aaaaaaaaaah, ne commence pas hein !!!!

Pourquoi faut-il qu'elle se rappelle ce genre de détail ... franchement !! ce qui est rigolo dans l'histoire, ce sont les nuages qui se bagarrent en grondant ... non ? m'enfinnnn !

Age tendre et tête de bois

20 mois .... presque 21. On y est presque. On a le pied dedans.

Dans quoi ? mais dans la période d'opposition pardi !!! fini les longues heures où Natourelle me regardait avec un air béat d'admiration. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'elle qui compte "parlez moi de moi, il n'y a que cela qui m'intéresse !" Et surtout "faites ce que je dis et surtout tout ce que je dis". Hahahaha !!! Ils sont marrants les mômes !!!

Le grand jeu de Natourelle en ce moment, c'est de patouiller dans les soucoupes des pots de fleurs du jardin. Oui, moi, "Poufpouf les pouces rouges" (en gros, Tistou les pouces verts, c'est pas ici qu'il crèche), je retente pour la nième fois de fleurir mon jardin, et j'essaye de m'astreindre à arroser régulièrement ! Sauf que Natourelle a trouvé un jeu super sympa consistant à faire mumuse avec l'eau en rétention sous les pots de fleurs, à s'essuyer sur ses tee-shirts et à déplacer les boules d'argile recouvrant la terre (boules positionnées stratégiquement pour l'empécher de manger la terre et également dissuadant Ulf le chat de nous laisser des petits trésors aromatiques). Je pourrai dire aux plantes "démerdez vous, c'est struggle for life, donc l'eau, vous faites comme vous voulez, mais je m'en occupe plus ...sinon ça fait des rétentions". Ou bien, je pourrai faire comprendre à ma tête de bois que c'est maaaal, très maaal de me chauffer les oreilles avec ce sujet !! J'ai opté (pour l'instant) pour l'option 2.

Ce midi, pendant que je préparais mon café, Natourelle remet ça ! aaaaaaaaaaaaaargh !

"-NON, NON et RE-NON ! Natourelle tu arrêtes touuuuuuuuut de suite. Regarde maman dans les yeux (et oui, je prends des cours chez Super Nanny), WAaaalllla, c'est INTERDIT !!!"

"-pfuiiiiiiiiiiiiiiiiiit" me répond-elle avec crânerie !!

Nan, je sens que la période d'opposition, ça va être aussi sport qu'avec Pomponnette ! Avec, en plus, comme cadeau bonux, ladite Pomponnette collée à l'image "hein ? elle a fait quoi ? pourquoi tu la grondes .... allleeeeez, dit moi, j'ai pas vu, j'étais pas là ....". Mais de quoi je me mêle, hein, franchement ... dans le domaine elle n'a pas trop de leçons à recevoir de sa soeur pourtant ... elle est au top !!!

Je vais peut être prendre 15 jours de vacances toute seule finalement ....

Wake up

Huhu ! après être go to bed to sleep ... bref, après une bonne nuit de sommeil pour tous, le reveil fut comme presque tous les reveils de l'année : hétéroclite ! Je ne parle pas du mien, un peu plus difficile chaque jour, les yeux retrouvant avec peine les trous en face desquels se positionner.

Natourelle, bondissante, joyeuse : "Bonyour Maman, Bonyour Bébé, Bonyour Pomponnette, Bonyour, bonyour ... la foule en délire, les amis de passage, les petits oiseaux ... ". Bonyour et, bien sûr la question à deux sous "du LAIT ?". On ne sait jamais, si d'aventure j'oubliais de les nourrir, hein .... "On ira prendre le petit déjeuner quand Pomponnette sera debout, d'accord Natourelle ?". Ni une, ni deux, à peine ai-je fini ma phrase que la voilà qui court dans la chambre de sa soeur :"debouuuuuuuuuut" ! On a rien trouvé de mieux comme réveil matin qu'une Natourelle affamée !

Sauf qu'on a rien trouvé de mieux non plus, comme mauvaise tête de bois, qu' une Pomponnette mal réveillée !!!

-"nannnnnnnn, je veux pas me lever, je veux pas aller à l'école ... et je veux pas de bisous ni dire bonjour ... et puis ..."

-"OK, OK, je connais cette chanson là ... laisse moi juste me rappeler mon texte ... ah oui, voilà, moi je réponds ... DEBOUT ma belle, on va s'habiller quand même, pas d'histoires, pas de plaintes (le bureau n'est pas ouvert) ... pour les réclamations s'adresser à ... quelqu'un d'autre !"

-"je veux une robe et un collant"

-"nan, le 22 juin, même ici, on ne met plus de collants. C'est donc une robe (sans collants) ou un pantalon. Tu choisis quoi ?"

-"une robe ET mes collants Dora"

-"je vois ...". On va passer directement en alerte 3 du plan tyrania.

Elle a fini en robe et sans collants. Telle Sarah Bernard, vaincue mais digne, elle a snobé tout le monde pour descendre l'escalier la première. Elle a au moins gagné cela.

Mais ce soir, cette sacrée Pomponnette a eu sa vengeance ! Après lui avoir lu une histoire, fait des câlins, bordée et tout et tout, la voilà qui me dit :

-"maman, j'ai soif"

-"OK, et on fait quoi alors ?"

-"DE L'EAU"

-"hum, et qui va s'en occuper à ton avis ?"

-"c'est qui la plus grande de nous ?"

-"ben ... heu ... c'est moi .. pourquoi ?"

-"ben c'est toi alors !!!!"

Yooooo ! belle répartie ! Je ne viens pas de me faire moucher là ?

Go to sleep

Riche Journée aujourd'hui pour les Poufpouf little girls !

Pomponnette a eu un gros chagrin et a beaucoup pleuré son papa avec Nanny pour la consoler. Peut-être que tous ces préparatifs pour la fête des pères ont fini par avoir raison d'elle. Elle avait besoin de vider son petit coeur tout gros : pourquoi je ne peux pas voir mon papa ? maman elle va nourrir aussi ? et il me manque papa ... Nanny a été là pour lui parler. La rassurer. Et moi, le soir, je lui ai montré des photos de son papa, de nous. Je lui ai parlé de son papa, de son sourire, de la faculté qu'elle a de le retrouver dans ses rêves. De son petit coeur qui renferme toujours un peu de lui quand elle y pense. Je lui ai proposé de mettre des photos de lui dans sa chambre, mais elle veut aussi des photos de sa maman et de Natourelle. J'ai promis qu'on ferait ça pendant les vacances. Un petit panneau sympa pour lui rappeler que tout le monde est autour d'elle. J'ai déjà mis une photo de son papa la tenant dans ses bras sur sa table de nuit. Elle a eu l'air contente.

Vous ai-je dit ce qu'était le cadeau de la fête des pères ? un très joli cadre d'un dessin du visage de Pomponnette. Je suis très jalouse de Grand-père car Pomponnette ne veut pas que je l'affiche dans le salon. Elle veut qu'il soit dans la chambre de Mamoune et Grand-père ! Il sera pour Grand-père a-t-elle dit et répété. Mouarf, il a de la chance Grand-père !

Natourelle n'a pas eu de gros chagrin. Elle a plutôt l'humeur joyeuse, voire très joyeuse. Ce sont des cris de joie qu'elle pousse toute la journée. C'est ressourçant. Cet après-midi elle a appris le mot "camping-car". C'est très rigolo la façon dont elle le prononce. Ce matin, en se promenant dans le parc avec Nanny, elle a croisé sa soeur qui était avec sa classe dans le même parc. Pomponnette a fait sa grande "c'est ma soeuuuuuuuuur, attention !! ne la bousculait pas" !

Ce soir, Pomponnette regardait la télé (apprend l'anglais avec oui-oui). Elle vient me voir en me disant :

- "go to chipppp ça veut dire au dodo" !! "

-"non, c'est go to sleeeeeeeeeeep, je pense"

-"go to sleeeeeeeeep, go to sleeeeeeeeep".

-"c'est ça, c'est très bien"

La voilà repartie dans le salon en marmonant. Je la retrouve collée à sa soeur lui susurrant "Natourelle, goooo to sleeeeeeeeeep". Comme il était effectivement l'heure, je répète à Natourelle "et oui !! it's time to go to sleep". Elle m'a regardé. Je l'ai prise dans les bras. Elle m'a encore regardé. J'ai dit à nouveau "go to sleep". Et elle m'a répondu : "nonnnnn, pas dodo".

OK ! Faire comme si tout cela était tout à fait normal. Toutes les petites filles de son âge parlent courament anglais. C'est sûr. Pourquoi devrais-je être surprise. quoiqu'il en soit, elle ne parle certainement pas anglais (il ne faut pas rêver), mais elle a néanmoins bien compris le film !

Bêtes ou méchants ?

C'est déjà dimanche soir. le week-end est passé vite. Ce matin, j'envisageais d'écrire un petit texte sur le privilège que j'ai, en tant que veuve pensionnée (donc touchant la retraite de mon mari), de recevoir un mensuel m'indiquant les milles et une façons de bien vivre ma retraite. A 37 ans, cela ne manque jamais de me laisser perplexe. Peut-être que dans 30 ans, je serai tip top au point, quand je prendrai cette fameuse retraite !

Sauf que, non. Je n'ai plus envie de parler de cela. J'ai vécu une journée qui m'a mise profondément en colère. Tellement en colère que j'ai beaucoup de mal à me calmer et à évacuer le sujet de mon esprit.

L'année dernière, plusieurs amis avaient organisés, pour un couple d'amis, un vrai faux mariage. L'organisation ayant été réalisée dans le plus grand secret, le couple concerné a eu une surprise totale. Je participais à ladite fête, poussée par des amis qui ne voulaient pas me voir me renfermer en ce mois sinistrement anniversaire. Et de fait, c'était très sympathique. Les filles étaient restées à la maison, il faisait beau et je regrettai presque de ne pas les avoir amenés.

Ce couple d'amis a décidé, cette année, d'organiser le retour. Bref d'organiser la fête sans le mariage, avec les mêmes amis. Ils ont donc loués un gîte aux alentours, du samedi au dimanche soir. Poussés par les mêmes amis, et malgré quelques réticences, j'ai accepté de me joindre à nouveau à la fine équipe. Mais, comme je prenais Natourelle et Pomponnette, j'avais indiqué que je ne viendrai que le samedi jusqu'à 20H00 et que je reviendrai le dimanche.

Le samedi s'est bien passé, et les premiers moments passés (qui me sont toujours pénibles car je n'ai pas un naturel très ouvert et sans mon Choupinou, cela me paraît encore plus insurmontable), j'ai bien discuté avec plusieurs amis et j'ai même regretté au moment de partir, de ne pas m'être organisée différemment, et d'avoir absolument voulu emmener les filles et de ne pas les faire garder.

Ce dimanche, après une bonne nuit de sommeil, nous sommes reparties à la fête, toutes guillerettes. Les filles ont refusé de faire la sieste, et, pour ne pas passer mon après-midi à me battre, j'ai laissé filé. Je voulais profiter un peu.

Et profiter de quoi finalement ? du spectacle affligeant d'une dizaine de mecs, quasiment tous pères de famille et professionnellement bien lotis (entrepreneurs, professions liberales), se jetant à qui mieux mieux dans la boisson, en riant gras et en se tapant dans le dos. Certainement que l'alcoolisme est le comble de la coolitude dans le milieu select bourgeois de ma petite bourgade. Mais personnellement, j'ai trouvé cela écoeurant. Aucune des conjointes n'a rien dit, riant même de voir l'un de leur conjoint s'écrouler beurré en cassant une chaise. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé la moindre raison de rire. Je me suis sentie tellement décalée, tellement à côté de la plaque que j'ai cru que j'allais pleurer devant eux. Voir ma Natourelle regarder ces types parlant fort sans vraiment comprendre ce qui se passait et étudiant leur visage ...

Jusqu'à ce que je me rappelle que Choupinou n'était plus là pour me retenir en m'expliquant que j'était vraiment pas drôle. Alors, aussi douloureux que cette prise de conscience soit, j'ai pris mes filles, ai dit au-revoir à quelques personnes, et me suis littéralement échappée de ce petit enfer pour moi. Et depuis, je rumine douloureusement cette sinistre journée, en me demandant ce qui déconne chez moi pour être aussi mal.

Je ne suis personne pour donner des leçons de morale et d'ailleurs je n'en donne pas. Je ne crache pas sur un petit verre, je prends des apéritifs seule parfois, parce que je considère que ce n'est pas un privilège des personnes en couple que de pouvoir prendre un peu de bon temps et de se détendre raisonnablement.

Que ces hommes (ou même que les hommes) aient besoin de ces moments de pure descente, soit. Je ne cherche ni à comprendre ni à expliquer. Mais le faire devant leurs femmes (qui semblent trouver cela normal apparemment) et leurs enfants, j'ai plus de mal. Le pire c'est qu'ils l'ont fait devant les miens et là, je n'accepte pas. C'est ça l'image que mes filles vont avoir des hommes ? des individus immatures qui pensent que se "lâcher" plus que son copain c'est cool. Que bégayer et tituber c'est top et rigolo ? et que tout cela ne porte pas à conséquence parce que "maman" est là pour ranger, s'occuper des enfants et les ramener à la maison ? Quel goût peut bien avoir la 20ième coupe de champagne ? le 10ième verre de ricard ? Et quand bien même ils en apprécient le goût, avaient-ils besoin de nous comme spectatrices ?

Si c'est cela les hommes (car ne nous y trompons pas, je sais bien comment mon Choupinou se serait comporté dans une telle situation), alors je crois que je vais m'en passer. Si les femmes ne sont pas assez importantes à leurs yeux que de se montrer à elles sous un jour aussi minable ne les gènent pas, alors je ne crois pas avoir envie de les cotoyer.

Heureusement, j'ai d'autres amis ... qui me récupèrent chaque fois à la petite cuillère sans rien dire... qui me montre que ma présence a de l'importance ... qui se respectent et qui me respecte ... moi, mes filles. Qui savent profiter de l'alcool sans en faire un déshinibiteur brutal.

Ce soir, cette mauvaise bande m'a fait détester les hommes et douter de l'amitié.

Vite dit

Ça y est ! c'est vendredi ! je l'ai attendu celui-ci ! semaine fatiguante, on tire sur les réserves (enfin, pour ce qu'il en reste), on s'épuise, on s'énerve, on se démoralise.

Mais voilà, enfin, vendredi ! super ! demain, pas d'école ! on ne l'a pas volé !

Ce soir Pomponnette m'a demandé s'il y avait école demain ! j'ai dit "non" bien sûr. Sauf qu'elle a eu l'air déçue ! si elle avait dit "ooooooooh non" je crois bien qu'elle aurait eu droit à un coup de pied qui l'aurait propulsé dans son lit ! Mais non (elle a dû le sentir), elle m'a juste signalé qu'elle a déjà préparé son cartable au pied du lit ... pour lundi !!! à une semaine des grandes vacances, elle commence à préparer son cartable et attendre avec impatience l'école !!!

Elle m'épuiiiiiiiiiise !

Crimes et chatiments

Ce soir, j'ai voulu passer du temps avec Pomponnette car la semaine avait vu resurgir quelques poussées de caprices qui me laissaient à penser qu'elle avait besoin de réassurance.

Une fois Natourelle couchée (toujours aussi facilement, bisous-calins, à demain) j'ai donc pris le temps de jouer avec elle au jeu "vis ma vie" ou chacun change de rôle. Devenue une petite fille malade, je me suis retrouvée face à docteur Pomponnette qui m'a ausculté sur toutes les coutures et m'a prescrit, pour guérir mon imaginaire mal de ventre une bonne nuit avec son doudou !! aaaaaaaah, les vertus thérapeutiques ignorées des doudous machouillés !

Changement de décor et de costumes, nous nous sommes retrouvées dans la classe de Maîtresse Pomponnette. "je suis la maîtresse" m'a-t-elle assenée les mains sur les hanches "et c'est moi qui décide !!!". je vois qu'elle a bien intégré le contenu exact de la mission de la maîtresse ... en tout cas celui qui lui plaît le plus !!!

Sous les ordres de Herr Général Maîtresse Pomponnette je me suis donc rapidement trouvé catapultée au dortoir, avec obligation de fermer les yeux et de ne pas faire de bruit "ici c'est le dortoir ... et au dortoir, on dort" !!! Rigoloooooooooooo !

Et pendant que je gloussais est venu de la part de ma nouvelle maîtresse une phrase surprenante pour une petite fille de 3 ans 1/2. "si tu n'es pas sage, je t'envois chez Monsieur M. !! attention" !

Monsieur M, dans la vraie vie est le directeur de l'école de Pomponnette. Et moi de m'interroger sur ce qu'une petite fille de petite section de maternelle peut savoir de ce genre de sanctions : quelle maîtresse de maternelle envoie les enfants chez le directeur pour une leçon de morale s'ils ne sont pas sages ???? m'ennnnnnnnfin !

En même temps elle ne l'a pas inventé son croquemitaine de chair et d'os !!!

Ben dis, ça rigole pas dans les écoles privées !!!

In english dans le texte

Ce matin, Pomponnette s'est levée de fort bonne humeur. Elle a décidé de monter une tour (genre réplique de Pise), pour avoir "la joie de rire quand elle tombera" ! "Joie" et "rire" dans une même phrase à même pas 8h00 du matin ... elle commençait fort fort !!

Elle a enchaîné, ensuite en alignant des peluches d'animaux sur le sol de sa chambre. Elle s'est tourné vers moi et m'a dit :

- maman, tu sais comment on dit animaux en anglais ?"

- hum ? oui ... pourquoi"

- on dit ... WREG ..."

-...

- ouais ! WREEEEG

L'accent y était, le toupet aussi. Mais pour ce qui est de la définition ... je suis désolée Pomponnette, mais WREG, ça n'existe pas... ça marque des points au scrabble ... mais ça n'existe pas. En tout cas pas dans une langue que je parle.

Et toc !

Question de sécurité

La sécurité de ses enfants est le calvaire de tout parent. Trouver le juste milieu entre le risque acceptable, le danger absolu et ... la nécessaire constitution du capital "expérience" pour nos petites têtes blondes... fussent-elles douloureuses lesdites expériences.

Avec Pomponnette, je n'avais pas trop à me plaindre. Pas un placard ouvert, pas de saut à l'élastique du haut de l'escalier (en même temps, nous habitions un plain-pied), pas d'escalades vertigineuses pour attraper les gâteaux dans le placard ... (et les brocolis, je n'en parle même pas). Avec Natourelle, autre tempérament, on est plus dans le Rambo-roulé-boulé. Tout y passe et la bosse comme médaille pour un sommet durement gagné ... ça ne lui fait pas peur. Il a donc fallu revoir tous mes principes, tous mes réflexes. Réorienter les flux de produits ménagers, installer des barrières en haut ... et en bas de l'escalier. Des portes. Des clés.

Restait la terrasse. Cette maudite terrasse en léger surplomb, trois fois rien ... mais un petit a pic bien tranchant pour son front si tendre. Après moultes hésitations (budgétaires ... ben vi), étude de différentes formules et vu que pour l'instant, question LOTO, je n'étais pas servie la première au jackpot ... j'ai opté pour la solution "barrière". Élégante, en alu, horriblement chère (parce qu'en plus, là, j'ai demandé l'aide de professionnels), mais au moins protégeant la quasi-totalité de la terrasse et le risque qu'en se poussant, l'une ou l'autre ne bascule. Bref, un petit budget pour assurer mes arrières. Utile ou non, je reste encore dans l'indécision, mais j'ai préfèré regretter d'avoir construit une barrière pour rien que de regretter de ne pas avoir surveillé un drame éventuel. WALLA, j'investis dans la sécurité.

En même temps, je me demande si j'ai investi à bon escient. Parce que pendant que ces messieurs installaient la barrière, Natourelle (attachée dans sa chaise haute réputée ultra stable) était entraînée par sa soeur dans une chute impliquant la chaise et elle-même. Adultes absents moins d'une minute de la pièce, et tout le monde en larmes à notre retour : Natourelle car elle était toujours coincée dans sa chaise et Pomponnette, de frayeur, et probablement sentant venir la fessée !

Il n'y a pas eu de fessée ! mais des explications, une punition dans la chambre ... mais il y a de quoi vous démoraliser de casser le petit cochon pour une terrasse !!! Quand vous voyez l'imagination délirante des gamins quand il s'agit d'attenter à leur sécurité !!

Le bain des naîades

Il y a un truc formidable quand on a une garde d'enfants à domicile. Enfin, il y a pleins d'avantages à cette forme de garde, mais une en particulier que j'apprécie à sa juste valeur aujourd'hui : Nanny donne le bain aux filles. Quand je rentre, du lundi au jeudi, je retrouve des petites perles briquées, en pyjama, prêtes à attaquer le repas : Natourelle pour lui faire un sort ... et Pomponnette pour le faire reculer jusque dans la poubelle. Et moi ... en arbitre de ces joyeuses et divertissantes hostilités.

Vendredi, samedi et dimanche, je me charge du bain des filles. Normal, je reprends mon rôle de maman attentive et responsable. Ces jours-là, j'ai le loisir de constater les progrès incessants qu'elles font en mon absence. Du lancer de gant de toilette, à la toilette proprement dite. Nanny a admirablement manoeuvré, je dois le reconnaître et cela malgré une mauvaise volonté patente de Pomponnette (on la connait, mettre le frein à main à fond, c'est un truc qu'elle maîtrise : elle est passée mâitre dans l'art de faire l'étoile de mer au fond de la baignoire en signe de protestation). Nanny a reussi à entraîner les deux stroumpfettes dans un ballet de gants de toilettes qui les amène à se laver quasiment toutes seules. Chacune observant l'autre et voulant imiter ou montrer le bon exemple, tout ce petit monde se frotte à qui mieux mieux en dansant et chantonnant "frotti frotta, frotti frottons ..." ! très drôle à observer, peu consommateur d'énergie pour moi, que du bonheur !

Après les frotti-frotta, petite séance d'essorage des gants (Pomponnette appelle cela "étrangler le gant de toilette" mais pourtant, je vous assure, je suis très douce). Puis les filles, avachies en travers de la baignoire, les pieds surelevés, agitent les doigts de pied en rigolant !! De temps en temps, elles avalent l'eau du bain comme s'il s'agissait d'un nectar de choix.

Elle n'est pas belle la vie ???

Quand la perceuse va tout va ...

Un samedi donc qui se promettait d'être long et difficile. Le seul remède : l'action ! faire subir plutôt que subir. Quand rien ne va comme je veux il faut mettre en place les conditions propices à l'auto-satisfaction. Même minime, elle permet de se remettre en selle ! J'ai opté pour une bonne séance de bricolage.

Le petit déjeuner avalé, j'ai mis la démultiplié pour engouffrer les filles habillées et pimpantes dans la voiture .. direction leroy merlin. Cette fois-ci, pas de détours par le centre-ville, on a filé droit vers la zone industrielle. Briefing avant de descendre de la voiture sur le parking "on ne s'éloigne pas de maman, quand maman dit STOP on s'immobilise dans le quart de seconde, on ne râle pas, on ne touche à rien, on ne demande rien !!". Quand tous les protagonistes ont eu signé la charte susmentionnée, nous sommes parties à l'assaut du magasin, à la recherche de rails et d'équerres pour installer une étagère dans le garage. L'idée m'est venue comme ça, je voulais tenter. Je ne suis pas particulièrement habile de mes mains, ni même créative, mais quand vous ne pouvez pas confier la tâche à quelqu'un d'autre sans un coût exorbitant ... mieux vaut avoir de l'imagination ...

Errant dans Leroy Merlin comme je le ferai de n'importe quel magasins de fringues, à la recherche de LA bonne idée, j'ai trouvé ... LA bonne idée ! je suis restée un bon moment à réfléchir, à quasiment monter une étagère dans le rayon pour être sûre de ne pas me tromper. Pendant ce temps, Pomponnette m'imitait, la main sur le menton "hum, hum, c'est difficile ... hum, je réfléchis ..." et Natourelle tentait de descendre du caddie et d'attraper les équerres !

Une fois sûre de mon coup (c'est à dire persuadée que je ne devrai pas revenir 3 fois), j'ai quand même limitée mes achats à une étagère ... partie comme je l'étais, vu comme ça avait l'air fastoche, j'en aurai bien tapissée tous les murs de la maison !

J'ai eu la force d'attendre la sieste des filles pour me lancer dans le bricolage ! pendant que Lili me montrait, par ordinateur interposé (le mien étant posé sur un meuble du garage) les photos de sa dernière soirée pétanque, je sortais la perceuse ! celle-là, je ne suis pas trop copine avec, mais il semble que je n'ai pas d'autres choix que d'en passer par elle pour la plupart des idées de bricolage qui me viennent ! dur ! une fois la mèche (choisie au pif) installée, j'ai fait les repères dans le mur (au doigt mouillé ... là-haut, Choupinou a dû s'étrangler "et le niveau à Bulle Poufpouf !!! ça sert à quoi ???") et j'ai lancé la machine ....

Aaaaaaaaaaargggh !!! impossible de faire le trou dans le parpaing !!! j'ai eu beau forcé, juré, crié, tempêté ... bidouillé tous les boutons au pif ... je n'ai pas réussi à faire ce satané premier trou !!! ça commençait hyper mal !! Ce qui était d'autant plus rageant, c'est qu'il y avait déjà des chevilles dans le mur ... chevilles sur lesquelles je me suis appuyée pour faire mes repères ... donc il y a bien quelqu'un qui a réussi, un jour, à faire un trou dans ce foutu mur !!! Alors pourquoi pas moi ??? je n'ai pas de force physique mais j'ai en général une rage qui compense ! mais là, non !

Finalement, je me suis calée sur un bout du mur qui semblait être un joint et j'ai pu fixer mes rails ... mais pas jusqu'au bout car le parpaing est resté de marbre. J'ai quand même réussi à fixer mes étagères, pas aussi bien que je voulais, mais quand même pas si mal ...disons que les étagères sont droites, couleurs alternées (rouge, blanc, rouge blanc ... ouéééé, j'aime bien les effets, même dans mon garage et ça coûtait pas plus cher). En haut, faut pas trop surcharger (rapport à cette vis que j'ai pas pu mettre), et les étagères, faut pas les changer de hauteur (rapport à ce que j'ai pas mis les rails tip-top droits ... ça a l'air de rien quelques millimètres ...mais au final, ça joue). Mais sinon, vous n'avez qu'à voir, ça ressemble à une étagère esthétique .... une étagère quoi !

Étagère qui prend bien moins de place que l'énorme armoire qui était à côté ... et que je me suis empressée de démonter une bonne fois pour toute avant qu'elle ne s'écroule d'elle même. Le démontage de cette armoire, c'était un peu la fin de quelque chose ... Je l'avais achetée avec mon premier salaire ... pour ranger mes affaires qui étaient stockées, pendant mon premier mois de travail, dans des cartons. Premier prix chez conforama, je l'avais ramené je ne sais trop comment dans ma 205, puis montée seule dans mon petit deux-pièces. Le plus dur fut de mettre le sommet en tenant 3 pans droits ! Croyez le ou pas, j'avais réussi ! ce fut long et douloureux, mais j'avais réussi !

Cette armoire m'a suivi tout au long de mes déménagements, témoin visible de mon indépendance, passant de la chambre au garage par petits bonds mesurés, ne tenant debout, au fil des déménagements que par l'opération du saint esprit.

Hier, j'ai pris une autre forme d'indépendance ! celle consistant à aller au bout de ses idées, mêmes bancales et à accepter de se débarrasser doucement des traces matérielles de notre passé. L'accumulation d'objets, témoins de la progression de notre maturité, nous alourdit l'âme et la vie. Nous encombre et nous empêche d'avancer.

Le changement comme thérapie, le mouvement comme art de vivre, l'acceptation de l'éternelle et constante évolution de soi.

Why me ???

Samedi. La journée a commencé par une très mauvaise nuit. Petite baisse de moral, difficultés à trouver des raisons d'être satisfaite de mes performances au bureau, fatigue un peu chronique ... bref, le cocktail idéal pour chasser le sommeil réparateur.

Mais dès 8H00, Hop, les poulettes étaient debout ! donc maman aussi. Avec un léger mal de crane à la clé.

- 8H01 : Petite danse du dindon devant la barrière pour savoir qui passerait la première "moi, moi, moi" "SUFFIT ! c'est maman qui passe la première, Natourelle dans les bras ! Pomponnette juste à côté ! en avant".

- 8H02, donc, tout le monde est au rez de chaussée.

- 8H03, Pomponnette attaque : "maman, maman, je veux des sous, j'ai pas de sous dans ma tirelire". Jusque là, qu'une petite fille de 3 ans 1/2 n'ait pas de sous dans sa tirelire ne me semblait pas particulièrement blasphématoire. Mais, en ce samedi 13 juin, ça l'est devenu pour Pomponnette. Il fallait instamment résoudre ce problème.

- 8H04, je trouve 50 cts à lui glisser dans la tirelire.

- 8H05, après avoir ouvert et fermé la tirelire 5 fois (et distribué les biberons), Hurlements de joie de Pomponnette et applaudissements de Natourelle : "j'ai gagné, j'ai gagné !!!! j'ai assez de sous pour m'acheter une voiture économique !! ouiiiiiiiiiiii yesssss ! regarde maman ! ma voiture économique ... elle fait broooouuummmm, elle est belle, REGAAAAARDE !! elle tient dans la main !!! vient Natourelle ..."

- 8H06, les filles tournent en hurlant autour du canapé ... je m'affale sur ma chaise, plus crevée qu'hier soir !! La journée va être lonnnnnnnnnngue !!!!

Les 3 poules

"Quand trois poules vont aux champs

La première va devant
La seconde suit la première

La troisième est la dernière

Quand trois poules vont aux champs ..."

Mignon hein ? Pomponnette la connaît par coeur. Moi, j'ai une autre version :

"Quand les poufpouf'Grils descendent l'escalier

Pomponnette passe la première

Mais qui se met à crier ?

Natourelle l'a poussé !!

"Moi première" a t elle crié

Pomponnette s'est énervée

Maintenant maman est fâchée

Tout le monde doit reculer

Devant ce sera la plus âgée

Les larmes commencent à couler

Car les petites veulent pas céder..."

J'aurai dû faire des poules. Elles semblent plus disciplinées.

S'il pleut à la Saint Médard ...

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais Barnabé, il s'est débrouillé comme un chef ! c'était pas gagné vu les tombereaux de pluie qu'on a eu hier, un bon vieux temps de fin octobre ...

Mais le Barnabé, boosté à l'adrenaline, il est venu en tenue de Rambo foutre sa patêe à Médard ! et toc ! c'est pas une bleusaille le Barnabé ! Il n'y va pas de main morte pour ratatiner Médard et ses 40 jours de pluie. Pour un peu je le recommanderai pour entrer chez les marav' girls !!!

Du coup, oups, aujourd'hui, soleil timide mais certain ... pas de pluie ... c'est tout bon pour un été chaud, Médard n'a qu'à aller se rasseoir (c'est pour la rime) !

Et en attendant l'été, le vrai, aujourd'hui, un peu de chaleur sur le visage, pour adoucir les bleus à l'âme ... avec ma Natourelle blottie dans mes bras. On ira chercher Pomponnette à l'école ... pour de vrai ... et on fera comme si de rien, comme si aujourd'hui était un jour normal ... en semblant ... même si on sait, qu'en vrai, on pensera surtout à lui ...

Attention ... Ecole

Hier, ... c'était mercredi !

Et comme tous les mercredis, il n'y avait pas école ! bieeeeeeennn sûr ! et c'est tant mieux car Pomponnette aime bien quand il n'y a pas école ... Natourelle elle, demande, mais c'est pour la forme ... elle fait comme sa soeur ...

Tout allait bien dans le meilleur des mondes donc ... Et devinez à quoi Pomponnette a voulu jouer hier quand je suis rentrée pour ma pause déjeuner ? hummmmmmmmmm ? allez, je vous aide ... c'est un endroit où il y a pleins d'enfants et d'adultes qui ont suivis une formation de choc pour driver les petits monstre 8 heures par jour ...

OUEEEEEEEEEE !!! à l'école !!! on a joué à l'école !!!!

D'abord, il a fallu aller chercher Pomponnette "à l'école en semblant" (c'est à dire, en gros, au pied du canapé) au moins 18 fois. Simulation des embrassades, la joie des retrouvailles on se saute dans les bras "comment ça va Pomponnette, comment c'était l'école" "super ! au-revoir maitresse ! on rentre à la maison" ... sur ce, direction la maison en semblant (c'est à dire la cuisine) ! et rebelotte, donc ... Vu que dans la vraie vie, je ne vais pas la chercher mais que c'est Nanny qui s'en occupe ... j'ai dû donner de ma personne pour montrer que j'étais à la hauteur de la situation.

Après ce petit échauffement, j'ai proposé une variante ! et si tu allais à l'école toute seule ... hum ??? et que tu revenais toute seule ??? "ouééééééééééé, allez, j'y vais, au revoir ... attends, on n'a pas fait le bisou-calin ... wallaaaaa ... allez, à plus tard" ... Emballée par la manip, Natourelle a suivi en mimant chaque étape "bizuuuuuu, calin ...au'voir" .... et les voilà se dandinant de la cuisine au canapé ... ça fait quoi ... ouuuuuuuuf, au moins 3 mètres .... aller ..... retouuuuuuuuuuur ... On a recommencé ça également une dizaine de fois ... que vous multipliez par deux car Pomponnette avait son ombre scottchée derrière elle (Natourelle quoi) !

Et pour finir, Pomponnette a décidé de prendre le rôle phare de l'école ... celui de la maîtresse ! Elle a donc pris les manettes et s'est occupé de ses joyeux drilles. Toute une bande de potos, qu'elle a passé son temps à encadrer de ses bras tendus (va là, ici, tu vas te mettre là-bas avec Quentin, Firmin, Romain, Marie et Nohlan .. attention, toi tu ne fais pas partie de ce groupe, allez, tu retournes, va voir maman. J'ai donc eu mon lot de gosses invisibles à gérer....déjà que les visibles c'est du boulot ...

Franchement, je ne sais pas ce qu'ils font à l'école, mais ils ont l'air de passer de mains en mains ... Pif paf, Firmin et ses copains ... en semblant, n'ont pas arrêté de se ballader. Mais j'ai réussi à driver tout le monde dans la chambre ... je ne dis pas qu'il n'y a pas un gamin ou deux (en semblant) qui ne s'est pas pris une porte dans la figure ou la barrière de l'escalier sur le pied (je ne suis pas aussi adroite que Pomponnette moi ....) mais finalement, c'est toute une troupe de joyeux potes qui est allé faire la sieste dans la chambre de Pomponnette transformée en dortoir ... pour semblant ... biennnnnnn sûr ....

Parce que dans la vraie vie, pas en semblant, l'école c'est nul .... biiiiiiiiiiennnnnnnn sûuuur !!!

Match nul ... mais pour qui

Un repas à trois en ce moment chez les Poufpouf 's grils, ça ressemble à un match PSG-Marseille dans lequel je serai un supporter neutre coincé entre les tribunes des enragés des deux bords. Dans le camp des rouges, à ma gauche, Natourelle et son bel appetit, qui me crie à l'oreille "là, là, ça, ça ... encooooore" en lorgnant sur mes courgettes alors qu'elle a déjà engloutie son biberon et ses deux filous. Dans le camp des bleus, collée à mon autre oreille droite, Pomponnette et sa mauvaise foi, criant "aaaah, j'aime pas les courgettes, je veux pas les courgetttttes, pas ça, non ... 3 cuillères, juste 3 cuillères" !

Le cerveau a un peu de mal à assimiler ces deux messages contradictoires, tous assénés sur un ton sans appel et le mal de crâne guette, tapi ...

J'ai bien envie, un jour, de m'eclipser et de laisser les rouges et les bleus en face l'un de l'autre ... je suis sure qu'ils auraient des trucs à se dire ...

La fête des pères

Je sais, je me suis un peu delectée de ce petit plaisir de la fête des mères ... je me suis attardée ... c'est le premier dont Pomponnette a conscience. Celui de l'année dernière, je ne m'en souviens pas .. que faisais-je ce jour là ? et celui de l'année d'avant encore, et bien ... j'en ai gardé le petit mot écrit de la main de Choupinou "à ma maman chérie - Pomponnette" et une orchidée qui s'épanouit chez Mamoune et Grand-père et elle est très bien là-bas avec des gens qui savent s'en occuper et lui faire donner le meilleur d'elle-même. C'était le 3 juin 2007. Le 11, Choupinou prenait l'express pour "l'autre côté", je n'ai même pas eu le temps de lui souhaiter la fête des pères !

La fête des pères, justement, qui arrive à grand pas. La maîtresse de Pomponnette m'a délicatement prise à part aujourd'hui pour me demander comment gérer la chose ... "avec naturel, tout simplement". Pomponnette parle librement de son papa qui est mort, qui est au ciel Alors elle lui a proposé de le faire pour son papi ... elle a dit qu'elle n'avait pas de papi .... huurrrgggg, oui, sémantiquement parlant ... Papi (le papi de mamie) est effectivement, lui aussi, avec son papa (il a pris l'express 27 ans auparavant) ... mais elle a un Grand-père !!! Donc Grand-père, prépare toi, le cadeau de la fête des pères ... c'est pour toi !! Ou pour moi, je verrai, en fonction ... J'ai déjà prévenu Pomponnette qu'elle pouvait quand même préparer quelque chose.

La maîtresse a été gentille car elle ne voulait pas me choquer et ne voulait pas paraître insensible. J'ai apprécié, mais forcément ... forcément ... de petites larmes ont failli surgir ...

Ca prend du temps, vindiou ... ça prend du temps ...

BONNE FETE

C'est encore plus beau récité par Pomponnette !

Anti-depresseurs

Hier donc, belle-maman était là pour garder les enfants. Occasion rêvée pour aller faire une sortie shopping. Le shopping, rien, de tel pour rebooster un moral chancelant. Faire chauffer la carte bleue, accumuler dans des sacs de plus en plus grands tout un tas de petites choses vraiment sympas ... qui vous ramènent radieuse à la maison : "je dépense donc je suis" ! Un bon credo, a condition que vous ne soyez pas celle (ou celui) qui s'attellera, devant l'ordinateur, au décryptage de tous ces précieux petits bouts de papier remis par les vendeuses : les tickets de caisse ... là, bien sûr, le moral risque d'en prendre à nouveau un sale coup ... peut-être même celui de votre banquier également, mais lui, en même temps, on l'aime bien mais on s'en fout ! ils ont des cellules psychologiques, ils sont soutenus !

Quoiqu'il en soit, je n'en étais pas à cet état de la réflexion hier matin, quand j'ai décidé, toute guillerette, de me lancer à l'assaut du centre ville ! une petite promenade qui semblait contenter tout le monde : belle-maman qui voyait l'occasion de m'éloigner des filles et d'elle, et de pouvoir agir enfin comme bon lui semble avec mes deux tourterelles. Les tourterelles en question, qui voyaient l'occasion de se transformer en faucons capricieux et tenter toutes les pires comédies pour tester la résistance de Mamie ... et moi donc, qui pouvait aller me vider l'esprit en évitant de voir comment Mamie était en train de me gâcher cette belle portion technique d'éducation !!

Organisée comme je suis, et pour ne pas me disperser, je suis partie avec ma petite liste ... celle de la fille qui sait qu'elle va déraper et qui a trouvé la parade. Sur la liste était précisé : maillot de bain (ouééé, c'est les vacances dans 3 semaines !!!), chaussures, leroy merlin et jardiland ! Fastoche !

Sauf que voilà !! Tous les magasins précisés sur la fiche n'étaient pas cote cote ... donc forcément ... j'ai déambulé .. à pied (je pense à ma planète ... et à la rareté des places de parking en centre-ville aussi). Au bout d'une heure, je n'avais toujours pas abordé un seul des magasins de la liste, mais j'avais déjà les mains pleines de paquets ! ouéééééééééééééééé ! un petit haut par çi, une petite robe par là ... mais ça fait siiiiiii longtemps que je ne suis pas entrée là ... de fil en aiguilles, on rattrape en 2 heures une absence de shopping de 6 mois !!

Raaaaaaaaaah, ça fait du bien !!!

Et j'ai même pas eu le temps d'aller chez Leroy merlin et Jardiland !!!!!!!!!!! Quel dommage, faut que j'y retourne la semaine prochaine !

Action ... réaction

Sympa la petite fête ! Il faisait beau, suffisamment chaud, et des bottes de paille faisaient office de tables et de chaises. Apéritif dinatoire dansant jusqu'au bout de la nuit ... heu, disons jusqu'à 1H00 quoi ! Le temps de me rendre compte que je suis toujours aussi has been question musique mais que ça n'a pas grande importance pourvu qu'on s'amuse.

Ce matin, réveillée par les hurlements de Pomponnette qui jouait. La conception du "ne fait pas de bruit maman dort" de belle-maman ! huhuu !!

Je sors de ma douche à l'instant et entend .. encore ... les cris de Pomponnette ... et non, décidemment, ce n'est pas un écho de tout à l'heure qui se serait perdu en route. Belle-maman m'a dit hier que Ponponnette est TOUJOURS sage avec elle. Hum. Là, j'entends des hurlements "non, non, nonnnnnnnnnn, je veux pas, c'est NOOOONNNN". Je ferme les yeux et j'imagine parfaitement la scène .. peut-être qu'on va avoir droit à un trépignement et à une Ponponnette se roulant par terre pour mieux accentuer le discours (je ne vois d'ailleurs pas bien ce qu'il y à accentuer mais bon .. c'est Pomponnette ...) !

Je constate donc que la règle d'or s'applique toujours : belle-maman dans les parages = 1er effet kiscool : des gamines surexcitées qui se permettent tous les caprices et toutes les insolences.

Si j'interviens, Pomponnette va faire connaissance avec le deuxième effet kiscool !

Si j'interviens ...

On choisit ses copains ... mais pas sa belle-mère

Demain ... c'est vendredi ... et j'ai une petite soirée ... en fait La soirée de mon entreprise ... un truc pour lequel il faut avoir une excuse béton pour ne pas venir ... comme "mon mari vient de mourir, désolée". Bon, mais ça, ça ne marche qu'une fois ... plus, ça fait louche. Et puis c'est quand même sympa, faut pas dire. Pour une fois je connais du monde donc je fais moins plante verte dans le décor et puis surtout ... surtout ... il y a cop's Doudounette alors je ne vois pas comment ça pourrait se passer mal.

Donc ... c'est une bonne occasion de sortir la tête du sable (celui d'hier soir par exemple) et de prendre du bon temps. Il y a même mon chocolate killer préféré qui m'a proposé de faire le taxi pour me permettre de boire un peu ... il a du mérite d'ailleurs d'être gentil avec moi, car en ce moment, je suis un peu coriace avec lui ... mais bon, il doit savoir que je suis une fille ... et que les filles c'est comme ça ...

Le prix à payer pour cette petite soirée ? c'est belle-maman tout le week-end. Cher donc ... très cher. Parce que belle-maman ne fonctionne pas du tout comme moi (comme pratiquement toutes les belles-mères de la terre), parce qu'elle est étouffante pour ses petites filles (plus collées à elles, elles risqueraient l'asphyxie), parce qu'elle refuse de les voir grandir car cela voudrait signifier qu'elle ne sert plus à rien (? oui, je sais, c'est idiot, mais quoi ...), parce qu'elle est elle-même une petite fille déboussolée qui a fait des choix désastreux dans sa vie et qui voudrait que je la conforte dans ces choix, parce qu'elle ne comprend pas que j'ai un lave-vaisselle, un lave-linge, un aspirateur et un fer à vapeur, parce qu'elle ne mange que des pommes de terre et des carottes et ne sait pas s'ouvrir à autre chose ... bref, parce qu'elle est différente de moi autant que la lune du soleil, et que je me sens obligée d'en faire des tonnes pour lui donner le sentiment que j'assume parfaitement ce que je suis (ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas des doutes et que je ne me trompe jamais). Bref, demain, c'est la rencontre de deux planètes ... les météorites vont voler bas ...

On dit souvent ... "tu n'épouses pas une famille, mais ton conjoint". Certes mais le contrat devrait également stipuler ce qui arrive quand le conjoint s'éclipse pour l'éternité. Dans ce cas là, pour ceux qui se poserait la question, le mari disparaît dans les limbes ... mais pas la famille. On ne raye pas une famille d'un trait. on ne décrète pas qu'elle n'est plus là ..., car finalement, le mariage c'est un peu plus qu'une coupe de champagne et une valse avec le beau-père. Les maris ne sortent pas des choux et ils viennent souvent de quelque part. Le plus dur, c'est quand ils s'en sont beaucoup éloignés ... parce qu'on se rappelle avec précision, en voyant la famille, ce qui nous a plu chez notre mari ... ce qui ne faisait pas sa famille justement ...
Aurai-je des raisons de rayer belle-maman de ma vie ? personnellement, oui, des tas. Mais ai-je le droit de la rayer de la vie de mes filles ? non, je ne crois pas. Un enfant dans l'histoire et vous n'avez pas d'autres choix que de vous comporter en adulte ... responsable ... raisonné qui sait faire la différence entre ses besoins et ses désirs ! qui imagine l'importance que peut revêtir pour un enfant de connaître ce qui a construit ses parents. Alors, pour elles ... je fais ce qu'il faut. Et j'entends le faire bien. Ni trop ... ni trop peu.

Notez, je pourrai prendre la baby-sitter, mais le samedi matin est beaucoup moins rigolo, quand je dois me lever à 8h00 après m'être couchée à 1H00 ou 2H00. Et Natourelle n'est pas vraiment en âge de comprendre le message "maman dort, va prendre ton petit déjeuner sans faire de bruit !".

Or donc, demain, belle-maman sera là, à m'attendre devant la porte quand je rentrerai du travail (alors même que je lui aurai dit de ne pas arriver avant 18H00). Elle m'arrachera Natourelle des mains, ce petit trésor qui ressemble tant à son fils. Elle me collera en échange les tombereaux de nourriture qu'elle aura apporté et qui lui donneront l'impression de "s'occuper de nous" : pommes de terre, carottes, pains au chocolat pour tout le week-end (comme ça on n'aura pas à sortir dimanche). Tonnes de kinder (parce que c'est pleins de lait), far breton (parce que Choupinou aimait ça), pain de ménage (parce que sa maman à elle aime ça) ...ça m'émeut toujours quand on pense à moi comme ça ... et là ... il sera temps que j'aille respirer l'air de la fête .... que je décompresse ... et que je retrouve ma capacité à voir le plaisir qu'ont Natourelle et Pomponnette de voir leur grand-mère, qui leur passera tous les caprices et qui jouera à tous les jeux que Pomponnette aura en tête ... (autant vous dire qu'elle n'est pas sauvée Mamie) ... et de me rappeler que Choupinou a été ce qu'il a été aussi parce qu'elle a été ce qu'elle a été ...

... Pour le pire, certes, mais aussi pour le meilleur.

Cafards

Natourelle est pleine de vie et elle porte ses 20 mois avec assurance et toute la joie que peut emmagasiner un petit bout comme elle. C'est un bonheur de l'observer courrir vers moi dès qu'elle me voit arriver quelque part (même quand ce quelque part est chez moi ... puisqu'elle est gardée à domicile), lâchant tout ce qu'elle tient et bousculant le moindre obstacle sur son passage. Elle met d'ailleurs la même énergie à se diriger vers son repas où un gâteau, dès qu'elle entend le froissement du papier. Ce soir, elle avait placé avec beaucoup d'attention une poupée sur sa propre chaise haute, tout en discutant avec elle, en rapprochant la table de la chaise. Puis, m'ayant entendu ouvrir le micro-ondes, elle a poussé son cri de guerre "mannnnnnjjjjer !" avec force sourire, a attrapé la poupée sans ménagement pour la jeter par terre ... et prendre sa place sur la chaise ! Heureusement que toutes les mamans ne font pas cela ...

C'est pourquoi, quand des amis autour de moi sont touchés par de gros problèmes (enfants gravement malades), cancers, maladies orphelines, mon coeur se serre et l'angoisse m'étreint. Plus aujourd'hui qu'hier .. peut-être parce que la fatigue trouble les sens. Et si un jour c'était ma fille ? comme cela a été un jour mon mari ... si un jour on m'annonçait qu'elle est bipolaire, leucémique ?

Rien, bien sûr ne me met à l'abri des maladies graves et ne protège mes enfants. Le malheur, une fois qu'il est tombé sur vous, ne vous immunise pas, il n'y a pas de quotas "un membre amputé = 1 point, un décès =10, quand tu as atteint 7, tu peux opter pour une garantie tout risque).

La seule véritable différence que je vois à avoir "côtoyé" le malheur, c'est que je sais ... un peu plus précisément (car je ne prétendrai pas savoir mieux) ... la douleur que cela cause de voir quelqu'un qu'on aime souffrir, puis s'éteindre. On ne peut pas prendre une part de sa souffrance pour le soulager, le monde s'écroule autour de lui et de vous. Il s'en va et vous restez ... avec cet affreux sentiment de culpabilité qui met du temps à se résorber. Et pour rien au monde je voudrai revivre ça.

La vie est ainsi faite qu'elle avance en broyant quelques âmes au passage. Je n'idéalise pas, je ne suis pas naïve. Mais il y a des jours où je trouve cela insupportable ... au sens propre du terme. Mettre la tête dans le sable ne changerai rien. Comme restez cloîtrée chez moi d'ailleurs. Mais juste, quand la pression est trop forte, déposer au bord de la route le fardeau que représente cette implacable vérité : nous ne sommes à l'abri de rien. Et nos enfants idem. Les petits bonheurs quotidiens sont un fragile équilibre et rien ne nous garantit un ticket gagnant pour un radeau de première classe dans l'ocean de la vie.

Probablement donc que la seule chose justeà faire est de s'adapter. Admettre et s'adapter. Parce ce que l'homme est un animal qui s'adapte à son environnement, et qu'il n'y a pas de place en ce bas monde pour les êtres trop sensibles. Alors s'adapter, encore et encore et profiter - surtout - de tous ces petits riens de tous les jours ... les câlins de Natourelle et son regard si particulier quand elle prend conscience de ma présence dans la pièce, les histoires de Pomponnette, les "jolies choses" auxquelles elle pense, son premier "maman" écrit au dos d'une boite de kiri, son pouce levé devant un grand sourire pour dire à Maman que tout est OK quand la distance rend les voix inaudibles.

Quelqu'un m'a dit récemment que la peur n'éloigne pas le danger. C'est bien vrai. Mais ce soir, ce n'est pas la peur que je crains ... mais le danger...