samedi 13 février 2010

Le retour

Oui, alors voilà, je pensais que l'arrivée de mes commissaires aux comptes me laisserait du temps et la possibilité de revenir tranquillement à mes amours de blog après ce mois de janvier un peu intense ... je me suis, une nouvelle fois, lourdement trompée. Pour une raison que j'ignore, ces derniers ont été, cette année, particulièrement pénibles (quand je vous dis que 2010 a une saveur particulière). Ils avaient l'air de découvrir nos dossiers et la façon que nous avons de les organiser pour eux (et Dieu sait si, ayant fait leur métier pendant presque 7 ans, je sais de quoi ils ont besoin et je m'attache à leur fournir ce qui nous permet aussi de documenter nos travaux et n'est pas sans une certaine utilité en interne). Questions sur questions toutes plus basiques les unes que les autres, dérangée constamment, l'esprit incapable de se concentrer sur les choses à préparer pour la semaine suivante et dont grand Faukon et eux-mêmes allaient avoir besoin. Des soirées à essayer de rattraper le retard, ou parfois (quand même) à souffler mais en réfléchissant au lendemain ... et de fait, la tête vide et stérile de toute inspiration blogesque ... devant mon ordinateur ... éteint ... à me dire ... j'ai pas le courage ... je ferai ça demain ...
Les voilà définitivement partis ... restent encore une bonne série de coup de fil pour affiner ceci ou cela, mais le plus gros est fait et est derrière nous. La fatigue est au rendez-vous, mais les beaux jours sont devant. Un petit RTT se profile dans 10 jours, benis soit-il, avec à la clé 24H de liberté totale car les filles seront en vacances chez mamie ! De quoi me faire tenir rien que d'y penser ...
Les filles qui tiennent une forme olympique et qui sont toujours capables de me surprendre par leur poésie. La semaine dernière, je conduisais pour me rendre à la déchetterie, les filles à l'arrière. Pomponnette me dit négligemment :
- "heu, maman, on te dérange pas là, Julien et moi, on fait pas trop de bruit en faisant l'amour ?" ....
- "... ...." . Forte d'une discussion avec Marraine dont le fils avait également décidé de faire l'amour avec une copine, à 5 ans, je n'ai pas fait une grande embardée sur la route ... j'ai juste respiré et posé la seule question qui valait la peine d'être posée.
- " et ça consiste en quoi, pour toi, faire l'amour ?"
- "et bien c'est prendre mon coeur, le mettre dans un plastique transparent et le regarder"
- "oué ... et il fait quoi Julien, lui ? (julien étant un personnage de son imagination)"
- "ben il est à côté de moi et il regarde aussi"
- "OKAYYYYYYYYYYYYYY ! ... pas de problème, tu peux faire l'amour avec Julien ...."
Au-delà de la simple description chirurgicale de la chose, qui pourrait en rebuter plus d'un, j'aime cette idée qu'elle pense que faire l'amour consiste à mettre son coeur à nu pour l'autre ... le rendre accesible et transparent ... et partager avec l'autre ce qu'il contient ...
Des pensées comme ça vous font vite oublier les commissaires aux comptes ... et vous rappelent que les beaux jours sont là ...

mercredi 3 février 2010

Une vie en relief

Toutes celles qui, comme moi, frisent à plat (mais alors ... totalement à plat hein), savent ce qu'est ce grand moment de solitude du matin, retranchée dans la salle de bain, les yeux dans les yeux avec le sèche cheveux, prête à lui faire passer d'un seul regard tout ce qu'on attend de lui :"allez mon gars, aujourd'hui encore, mission de l'extrême ... donne du volume à cette bande de raplapla" !!!
Ainsi motivé, ledit gars se met en route. Sans disposer d'un outil sorti tout droit de l'esprit ingénieux des spécialistes de la NASA, mon sèche-cheveux a toutefois quelques spécificités le mettant au dessus du matériel de base (non Lili, le tien est encore un cran au-dessus, c'est sûr). Vaillamment, il se lance à la conquête de mon cuir chevelu, et de massage, en soufflerie, de "tourni" en "cota" il arrive à donner une sorte de relief à ma chevelure. On est loin des Jackson five, mais on me différencie bien d'un lévrier afghan. C'est pour ça que je l'aime mon sèche cheveux !!!
Sauf que bien sûr, arrive le moment où l'on doit sortir de la salle de bain ... déjà le cheveux, s'éloignant du sèche-cheveux, perd un peu de son volume, mais on ne le voit pas parce que la glace est restée dans la salle de bains (forcément). Et puis on croise le chemin des pioupioutes, On les aide à s'habiller et pour ne pas tomber, ces belettes s'appuient allégrement sur moi, les deux mains bien à plat sur le sommet de mon crane ou collées sur les oreilles (aaaaargghhhh !!! le brushing !!!!!). Et puis on regarde l'heure et on se rend compte que le coup d'accélérateur serait le bienvenu là, maintenant, tout de suite. On enfile le pull en quatrième vitesse, (celui qui s'enfile par la tête et qu'on a pas pensé à enfiler avant de se sécher les cheveux), on active tout le monde, on enroule l'écharpe sans trop regarder, on saute dans la voiture, on court pour déposer la grande à l'école. On refile dans la voiture ... entre temps, on a essayé d'éviter les gouttes de pluie, le brouillard ou le vent (cherchez pas, dans ma région, on a forcément l'un des trois l'hiver) ... et quand enfin on arrive au bureau et qu'on aperçoit fugitivement son reflet dans la vitre de l'entrée ... on se rend compte que les exploits du sèche-cheveux ne sont qu'un lointain souvenir et que la nature a repris le dessus : du plat, du plat et encore du plat !!!
Et dire que demain, je vais y croire tout pareil ! c'est ça la beauté de la chose !