vendredi 31 juillet 2009

Ces parents qui vous forcent à faire des trucs chouettes

Aujourd'hui, j'avais décidé de proposer à Pomponnette une journée au centre aéré. Elle commence un peu à s'ennuyer, et le fait d'aller avec d'autres enfants, d'autres adultes, me semblait une bonne idée pour l'occuper.
L'idée ne lui déplaisait pas ... jusqu'à ce qu'elle prenne conscience que sa soeur resterait à la maison avec Nanny pendant qu'elle serait obligée de sortir de son cocon pour partir seule dans la jungle hostile ... avec son seul doudou comme arme. Elle a commençait à bâtir son contre argumentaire : "je veuuuuuuuuuuux pas y allllllerrrrrrrrrrrr" ! percutant comme contre argumentaire
J'ai donc mené une grande campagne de séduction ! une opération marketing proprement orchestrée : description enjouée des activités, rappel de ce que sa soeur n'était pas acceptée dans ce genre de structure parce qu'elle était trop petite, trop faible ... bref, qu'elle n'avait pas le niveau !!! J'ai tellement bien réussi mon coup, que Pomponnette est descendue dans la cuisine gonflée à bloc ! :
- "Pas le temps de petit déjeuner maman, il faut qu'on parte vite sinon on va être en retard"
-"Heu, Pomponnette, Nanny n'est même pas encore là ... on peut prendre notre temps tu sais ..."
-"vite, vite ... Maman ... je veux aller faire mon masque d'insectes ..."
Ravie de mon succès, nous sommes parties (après l'arrivée de nanny, quand même, qui gardait Natourelle) vers le centre aéré avant que la confiance ne retombe ...
Mais elle est quand même retombée ... à peine franchie la porte d'entrée. Sa petite main dans la mienne, Pomponnette n'était plus vraiment sûre de trouver ultra-chouette l'idée de rester au centre aéré. Quand elle a compris qu'en plus je ne resterai pas, les larmes sont montées, vites, fortes. Accrochée à son doudou, j'ai senti monter (avant de l'entendre) son cri "maaaaaaaaaaaamaaaaaaaaaannnn, je veux ma maaaaaaammmannnn"
Ouuuuuula, il m'a fallu un peu de discipline pour ne pas la reprendre illico et la ramener à la maison. J'ai tenu, en me disant qu'on pouvait essayer une journée ... pour voir .... cela ne devrait pas être plus dur que l'école (ça m'a d'ailleurs donné un aperçu de ce que sera la prochaine rentrée d'ailleurs). Pendant la journée, j'ai failli appeler ... pour savoir si tout se passait bien ...
Et puis finalement, à 18H00, je l'ai retrouvée : totalement décontractée ... parfaitement à l'aise. Vous laissez un pauvre être perdu au milieu d'un océan d'hostilité ... et vous retrouvez une petite perle parfaitement à son aise au milieu de tous ses vieux potes !
Maiiiiiiiiis pourquoi je me suis fait du souci ????!!!????

mercredi 29 juillet 2009

Les spécialistes de Trifouillis

Hahahaha !
Je viens de lire le dernier post de Umberbracht (les chroniques de Carpentras) sur les séries policières. Je vous le recommande chaudement, c'est poilant.

Cela m'a fait pensé à une anecdote qui n'a pas cessée de me titiller l'esprit depuis quelques semaines et que je n'avais jusque là pas trouvé le temps de vous relater. Depuis ce fameux jour où je me suis interrogée sur le contenu d'un épisode pour lequel, manifestement, le scénariste avait fait la fête la veille d'écrire le scénario. Il devait être au bout du rouleau, à sec d'idées, je sais pas, on a tous nos baisses de régime je suppose. Que je vous raconte :

Ce jour là, j'ai regardé un nième épisode des "spécialistes de Trifouillis", vous savez, cette série policière qui se situe dans une ville clinquante en bord de mer où l'air est constamment moite mais dans laquelle aucun des protagonistes n'affichent la moindre goutte de sueur, même après une course effrénée. Tout est propre, nickel. Les chemises repassées et amidonnées ; les costumes au cordeau, les postures apprêtées, les brushing impeccables, les réparties ciselées, les lunettes de soleil étincellantes.

Donc je regardais cette série. L'intrigue commence. Ce qui devait arriver arriva : un meutre (oui, dans une série policière, ça aide à pousser l'intrigue tout de même). Au 30ième étage d'un immeuble de bureau.
Les deux gars de l'équipe de spécialistes (aussi propres que s'ils sortaient d'un sas de décontamination) entrent en scène. Je dirais même plus, ils entrent sur LA scène de crime. Une salle de conseil d'administration, équipée d'une de ces invraisemblables tables à rallonge autour de laquelle on peut reunir au bas mot 30 personnes sans se serrer. Grande table donc. Manifestement la femme de ménage est passée juste avant, car pas un grain de poussière ne subsiste sur ladite table. C'est pas une salle de conseil, c'est un bloc opératoire. Salle blanche, aseptisée au possible.
Là, un des gars se penche vers la table, réflechit (en tout cas il fait mine de). Nous aussi, du coup, on se penche vers la table vu que la caméra suit les mouvements du spécialiste pas à pas. On regarde la table. Toujours aussi nickel, pas d'accros, pas de quoi agiter nos neurones. Là, le mec se retourne vers son collègue et lui dit "je crois qu'on a un témoin" !!!!, tout ça dit avec un air entendu .... QUOOOOOOIIII ????

Le type vient de voir, à l'autre bout de la salle, posé sur la table .... un moustique !!!! Je vous laisse imaginer la scène : il n'y a pas UN grain de poussière, la table fait 10 mètres de long et lui à l'autre bout, il distingue immédiatement un moustique !!!! c'est fou ces spécialistes !! il aurait aussi bien pu faire pilote de chasse vu qu'il a 14 à chaque oeil !!! j'en reste comme deux ronds de flanc !!! Et ce n'est pas tout ! parce que le mec, non content d'avoir des capacités physiques hors du commun a en plus un cerveau à faire pâlir d'envie Einstein : 3 heures avant (heures de l'épisode bien sûr), il faisait un cours sur les pneus, leur composition, les différentes marques, leurs traces adn ... bref, à 23 ans c'est, semble-t-il LE spécialiste du pneu. Et là, le voilà qui commence à nous faire un cours sur les moustiques : leur mode de migration, leurs habitudes, leur composition, leur code adn ....
Faudra quand même qu'on m'explique comment un type si jeune, qui débute, a de telles connaissances encyclopédiques dans autant de domaines si différents. C'est pas un spécialiste ... c'est un généraliste des spécialités !

Donc le moustique est repéré ! le témoin donc !!! il a vu la scène, il a vu le meurtre . Tout le monde converge vers le moustique : les deux loustics, et la caméra qui zoome sur lui ! Moi, je pense en moi-même "ca va être coton de le faire parler le témoin", mais bon, ils ont peut-être des techniques particulières ... après tout, c'est eux les spécialistes. Le moustique, lui, il ne bouge pas d'une patte ! sa carrière à Hollywood est lancée pour peu qu'il arrive à se maîtriser un peu ... on le verrait presque rougir !!
Là, notre spécialiste en remet une couche (c'est que ses neurones travaillent à la vitesse de la lumière, alors forcément ... on peut pas suivre) :
-"qu'est ce que ce moustique fait là ? dans cette immeuble climatisé, au 30ième étage, sans ouverture sur l'extérieur" ! Hahaha, je vous le demande un peu ... qu'est ce qu'il fout là le moustique ??? (à part passer dans le coin en espérant se faire remarquer par un producteur ?). Rien à grignoter, même pas une miette de poussière, une température de climatisation désagréable ... nan vraiment, il a rien à foutre là ce couillon ....
-"c'est forcément l'assassin qui l'a apporté avec lui, sans le savoir" ! Mais ouuuuuuuuuuuiiiii !!! pourquoi je n'y avais pas pensé (hein ??? parce que j'ai des neurones de naze moi !!!!) ! il pouvait pas avoir pris le bus le moustique !!! c'était ballot ct'idée aussi ! il n'y avait pas d'arrêt de bus dans le couloir, j'aurai dû le remarquer !!! Les deux zozos continuent :
-"et alors, dans ce cas, on a une chance d'avoir une trace ADN du tueur" !!!! heinnnnn ??? keskidi ??? mais pourquoi ??
-" exact ! si c'est une femelle, elle pourra l'avoir piqué ... et si on ne l'écrase pas en le capturant, on pourra analyser l'ADN du tueur ... bien joué Tartampion" ... et là, zoom avant sur le moustique ... tétanisé comme nous par cette brillantissime démonstration de l'épatant génie des spécialistes de Trifouillis !! Il sent que tout son avenir dépend de l'adresse de Tartampion à le glisser dans le tube à essai ... mais faut pas t'affoler p'tit moustique, Tartampion, c'est aussi LE spécialiste de la capture des moustiques ! T'as rien à craindre, ce mec là, il sait tout faire ! c'en est presque flippant !

Mais comment font-ils .... pour nous faire avaler des conneries pareilles ???? Nan parce que toute l'enquête reposait en fait sur l'hypothétique goutte de sang qu'un moustique (peut-être femelle ... mais c'était pas sûr) aurait pris sur un individu dont on a considéré dès le départ que cela ne pouvait être que l'assassin ... pas la femme de ménage (celle qui a viré tous les grains de poussières avant que le cameraman débarque), nannnn .... l'assassin !!!

Je finis par me demander si leur spécialité ce n'est pas de se foutre de notre gueule ....

mardi 28 juillet 2009

Vite dit

Question existentielle de Pomponnette ce soir : "pourquoi je ne peux pas rester debout toute la nuit ? je suis en pleine forme moi".
Oui. Pourquoi au fait ?
- parce que tu as besoin de sommeil pour grandir ?
- parce que demain je n'ai pas du tout envie de te ramasser à la petite cuillère et de t'entendre ronchonner de fatigue ?
- parce que ça donne l'occasion à maman de profiter de son temps "libre" ?
- parce que la vie est dure, très dure et plus vite tu l'admettras, plus facile ce sera pour toi ?
- parce que je suis un despote et que c'est mon bon plaisir de te forcer à dormir ?
- parce que je suis belle, suisse et du lac des 4 cantons (ça c'est pour les fans de "l'aventure c'est l'aventure")
Si vous avez d'autres idées lumineuses pour éclairer sa lanterne, merci de lui adresser vos réponses par retour de courrier parce que moi ... là ... je peux plus.

Le cirque Pinder

Depuis quelques jours, Pomponnette s'offusque régulièrement de mes divers refus : refus d'aller à la piscine à tout heure du jour et de la nuit ; Refus de lui laisser regarder la télévision toute la nuit (activité d'ailleurs incompatible avec l'exercice d'une activité nautique nocturne intensive, soit dit en passant) ; refus de transformer le goûter en open bar pour toute sorte de sucreries ; refus de développer un argumentaire circonstancié et étoffé pour justifier de mes refus (c'est qui l'patron, mince alors !!!). Le nouvel argument choc de Pomponnette pour me faire plier est de s'exclamer "ooooooooooh, non, c'est pas drôle ! t'es pas drôle" !

La belle affaire !!! Je ne cherche pas à être drôle. Contrairement à elle, j'ai lu les petites lignes du contrat ... rien ne m'oblige à transformer sa vie en une succession folle de blagues et d'éclats de rire (rien ne m'oblige non plus à la transformer en une série de pleurs et de grincements de dents, bien sûr). Je ne suis pas le cirque Pinder à moi toute seule ma petite cocotte !! Les obligations qui m'incombent en vertu du contrat (très intuitu personae) qui nous lie n'incluent pas la comédie comme seul mode d'expression. Eeeeeeeeeeeet ouééé !

Trop dur la vie !!!

lundi 27 juillet 2009

Art et production

Les choses reprennent vite leurs cours habituels ici. Ce matin, j'ai eu droit à la question "y-a pas école aujourd'hui ???". Après un mois de grandes vacances, on aurait pu légitiment penser que Pomponnette était rassurée. Mais non. Je suppose que l'atmosphère, le décor ... tout devait rappeler à Pomponnette ces centaines de journées précédentes où elle fut obligée de mettre son casque et de partir pour sa mine à elle : l'Ecole !!
Ce midi, je suis rentrée manger à la maison .. comme d'habitude. Les filles avaient mangé. Et j'ai encore pu constater cette belle règle d'or : c'est pendant que maman mange que Natourelle a besoin de passer sur le pot. Normal, elle a mangé avant moi ... elle a donc un besoin légitime d'évacuation avant moi.
Ce n'est pas que je fasse une affaire d'état de cette histoire d'excréments mais bon, je finis par fatiguer de devoir interrompre mon repas pour gérer ces choses. D'autant que pendant que je me penchais pour essuyer les fesses de Natourelle, Pomponnette, un pinceau à la main (pinceau sec bien sûr), s'escrimait à essayer de me maquiller les yeux en semblant. Comment le pinceau n'a pas atteri dans la production de Natourelle et comment je n'ai pas perdu un oeil dans l'opération, je me le demande encore. En tout état de cause, il a fallu faire appel à tout mon sens de la diplomatie pour orienter sa pulsion artistique vers un autre support.
Pour finir, j'ai mangé froid le reste de mon repas. Vivement que cette histoire fécale se passe entre Natourelle et son fondement, dans la plus stricte intimité. Que je puisse profiter de mon repas ... dans la plus stricte tranquilité.

dimanche 26 juillet 2009

Près des yeux

Et voilà !!!
Vendredi soir, j'ai filé (sous une pluie battante) vers le Morbihan retrouver mes deux trésors. A fond les ballons (dans la limite du raisonnable ... mais pas forcément de la légalité), j'ai tenu les délais et suis arrivée avant qu'elles ne se couchent.
Premier constat : après deux fois une semaine sans maman, mes filles m'aiment toujours. Couvertes de bisous, de sourires et de câlins, en moins de deux j'ai retrouvé mes deux crampons. Pomponnette, dans le plus pur style de la comédie française m'a inondé de "ooooooooh, tu nous as manquée ...." ... tout ce qu'une maman en mal de confiance avait besoin d'entendre. Natourelle est restée plus brut "c'est ma maman A MOI" ... et oui Natourelle ... sauf qu'on dit "de" et pas "à" ... mais bon ... hein ... il n'y a pas d'urgence pour les leçons de français...
Second constat : personne n'a souffert. Ni Pomponnette ni Natourelle ne semble avoir besoin de séances chez le psychologue pour sentiment diffus d'abandon maternel. Ravies de me revoir mais finalement ravies des minutes passées sans moi.
Troisième constat : La semaine chez Mamie n'a pas été aussi atroce que mon imagination délirante se la représentait. Oui, les filles sont plus capricieuses (ça marche tellement bien avec mamie) mais ça fait partie du jeu. Les quelques règles que j'avais imposées à Mamie ont semble-t-il étaient respectées. Certes, je suis convaincue qu'on ne me dit pas tout ... mais je ne mène pas l'enquête non plus. Les filles vont bien, c'est l'essentiel ...
Quatrième constat : C'est décidé, pour le prochain anniversaire de Mamie, je lui offre deux chaises longues ! c'est pas dieu possible de devoir se caler sur une chaise en bois raide comme un banc d'église pour se prélasser dans le jardin ("comme ça les chaises s'aèrent" m'a-t-on dit ... j'aurai pu répondre "ce ne sont pas des vaches que je sache" ... mais je n'ai rien dit et j'ai préferé m'asseoir par terre .... toute contente d'avoir une idée de cadeau aussi longtemps à l'avance).
Et nous voilà arrivée à Dimanche. Nous sommes de retour chez nous. J'ai tenue toutes mes promesses : nous sommes allées à la piscine. Nous sommes allées à la plage hier 'où j'ai retrouvé le goût du chateau de sable ... et Natourelle le goût de la destruction massive). Je suis revenue à chaque fois que j'ai dit que je revenais. J'ai donné toutes les fessées que j'avais promises. Je suis une maman digne de confiance !!!
Aujourd'hui, pour "fêter" ce dernier jour de nos vacances et le retour, demain, à notre quotidien, j'ai même sortie la piscine à 3 boudins ! ouiiiiiiiiiii !!!! un peu d'eau chaude sortie directement de mon robinet ... et hop, les deux championnes de plongeon s'éclatent dans 50 cmc2 d'eau, et plongent comme s'il y avait 3 m de fond ! un doudou a déjà fait le saut de l'ange (contre mes recommandations). Une bonne partie de l'eau est désormais soit dans l'herbe soit dans l'estomac des filles. Pomponnette veille jalousement sur sa bouée dauphin (rencardée aux oubliettes la bouée hippopotame ... elle la donne à sa soeur finalement ... celle avec un trou !!! trop sympa) !!! et Natourelle commence à me questionner sur l'organisation du gouter.
Aaaaaaaaaaaaah, rien n'a changé. C'est bon d'être de nouveau chez soi !!

mardi 21 juillet 2009

Loin des yeux

Au téléphone, les voix de mes filles me paraissent très différentes. Pomponnette a une voix de petite fille et Natourelle de bébé. En même temps, c'est bien ce qu'elles sont.
Pourtant, quand je les ai devant moi, cela ne me donne pas cette impression. Mais avec le téléphone, je n'ai que l'ouie qui est sollicitée. Et l'imagination. Peut-être que ce sens est plus aigû quand les autres ne sont pas en action. Alors j'écoute autant le fond que la forme. Je me laisse surprendre par ces petites voix qui me paraissent si neuves.
A la maison, Ulf le chat profite de ces vacances prolongées sans les filles. Toutes les chambres sont à sa disposition. Il a Poufpouf pour lui tout seul. Pas de biberons à préparer avant de lui donner des croquettes. Poufpouf disponible pour lui ouvrir et fermer les portes. Pas de Natourelle collée à lui pour le regarder manger ses croquettes.
Vraiment, je crois qu'il aime bien les vacances ce chat !

lundi 20 juillet 2009

Les mines de Silésie

"Alors ??? Alors quoi ??? Comment vont-elles, tes filles Poufpouf ???"

Allez, à vous je vais le dire. Elles vont très bien. J'ai appelé ce soir, comme promis. Car je suis une personne fidèle à ses promesses. Enfin j'essaye. Pomponnette m'a raconté avec une voix enjouée sa journée dans le jardin, les canards (en plastique), l'eau chaude, le partage avec sa soeur (3 canards pour deux ... quel drame). J'entendais, plus loin, la petite voix de Natourelle "maman ? c'est maman ? c'est maman !!!! moi aussi ... moi aussi". La voix de Mamie qui veut l'aider à prendre le téléphone, et puis tout d'un coup, beaucoup plus fort "TOUTE SEULE" !!! Mamie a battu en retraite. Oups, j'ai bien tort de m'inquiéter, mes dragons me semblent parfaitement à même de retourner la situation à leur avantage ! Je n'en sais pas plus de leur journée, et cela me va. Je ne demande pas un debriefing complet, c'est leurs journées avec Mamie et je n'y suis pas alors je ne me les approprie pas. J'appelle pour dire "je pense à vous et je suis contente que tout se passe bien. Amusez-vous bien et soyez sages".

"Bon, mais et toi ? la reprise du boulot ? c'était dur le retour à la mine ?"

Moarf, nan, pas tant que ça. C'est bien aussi d'aborder l'ambiance du travail avec un oeil plus apaisé et se rendre compte que tout n'était certainement pas aussi noir qu'on le pensait 3 semaines plus tôt. On était juste trop épuisé pour pousser son crayon.

Je suis déçue de ne plus être en vacances, bien sûr, mais j'ai eu des vacances et j'en ai profité. Une collègue m'a dit aujourd'hui : "nous on va tous partir et tu seras seule au mois d'août". J'ai bien cru qu'elle allait rajouter "nananananèèèère". Mon dieu mais quel âge a-t-elle ?
"Ben oué, c'est comme ça. Vous allez partir et vous êtes fatigués et contents de partir. Je suis revenue et reposée (autant que c'était possible de le faire). Et du coup je vais supporter de vous voir tous partir, l'un après l'autre". J'ai failli rajouter "même pas mal d'abord ... peut-être même que ça me fera des vacances à moi aussi". Mais je n'ai rien dit. Peut-être que j'ai grandi et je ne suis pas jalouse. Peut-être que je sais que j'aime aussi mon travail et que je suis bien avec mes collègues. Que ce qui me pesait c'était la fatigue et la lassitude. Le besoin de faire un break. Pas de disparaître. Peut-être que dans la vie, c'est chacun son tour et que c'est bien de profiter du sien sans lorgner sur celui du voisin avec envie. Et d'être juste content que les autres profitent aussi.

Et j'ai enfin pu retrouver Doudounnette avant qu'elle ne parte elle-même en vacances.

Mais avec qui je vais causer moi pendant 2 semaines ??? hein ??? Doudounnette ????? t'as pas le droit de quitter la mine toi ... tous les autres oui, mais pas toi !!!

dimanche 19 juillet 2009

Super maman ?

Walla.

La maman la plus formidable du monde vient de laisser ses deux petits trésors à belle-maman. Pour une longue semaine. Belle-maman en qui elle a une confiance ... toute limitée.

Ce n'est pas une question de sécurité, non, jamais je ne transigerai sur ce sujet. Disons que je sens que ces trois-là vont vivre collées-serrées, happées par une mamie en manque d'âmes à chaperonner. Mamie-glue pourrait être son surnom. Sa vie s'est construite sur l'idée qu'elle n'existait qu'à travers les autres. Alors elle a décidé de se sacrifier pour eux. Mais pas dans le sens altruiste de la chose. Point de générosité chez elle. Pas de bénévolat, pas d'actions caritatives. L'idée est plutôt de prendre chez les autres pour combler son vide à elle. Et surtout, de bien les attacher à soi pour ne rien en perdre. En commencant par son fils. Qui n'est plus (et qui, même de son vivant, lui a fait comprendre qu'il était assez grand pour se gérer tout seul ... et que sa femme pouvait avoir un rôle à jouer aussi). Alors, sa vie a perdu son sens. Et voilà qu'une nouvelle chance s'offre à elle : deux petites filles qu'elles va pouvoir infantiliser à l'extrême. Elle n'aime pas les voir grandir. Pour elle, il faut les porter, leur tenir la main. Leur essuyer les fesses. Leur donner à manger. Leur couper viande et légumes. Les habiller. Les border. Leur inventer des jeux. Constamment. Ne pas les laisser respirer une seconde. Ne pas les laisser imaginer la moindre chose par elles-mêmes. Faire de mes filles des petits êtres assistés qui donneront à Mamie l'impression d'être à nouveau indispensable.

Et quoi ? seront-elles malheureuses pour autant ? souffriront-elles de cette semaine si différente de celle passée chez Mamoune et Grand-père ? Pourquoi est-ce que je reviens éternellement sur cette question ? pourquoi suis-je aussi mal ? Me sentirai-je en danger par hasard ? Aurai-je peur de perdre quelque chose ? perdre, par exemple, un peu de l'amour de mes filles ? Que mes filles ne comprennent pas tout le bien que je vois dans le fait pour elles de grandir et de devenir autonomes ? Peur de passer du mauvais côté de la barrière auprès d'elles car mon rôle à moi devient terriblement moins valorisant : Être celle qui oblige Pomponnette à mettre ses pantoufles seule. Celle qui oblige Natourelle à manger seule au lieu d'attendre l'assistance d'un tiers. Même si j'encourage, je félicite, je valorise ... je menace aussi, je donne des ultimatums, je compte (l'inénarrable 1 ... 2 .... attention ...3 ... FESSÉE). Comprennent-elles que je ne fais pas cela uniquement par flemme ?

Voir tout cela mis à mal par Mamie qui se fait une joie (inconsciemment malsaine ?) de devenir leur esclave me rend .... mal à l'aise ... fébrile .... stupidement anxieuse. Voir Mamie essayer de tendre des chaînes invisibles vers mes filles quand je sais tout le mal que les boulets qu'elle avait fixés à son fils ont pu lui faire me rend nerveuse.

Serai-je jalouse de ce qu'elle gagne à si peu de frais ? Aurai-je l'idiotie de croire que c'est finalement ainsi qu'on gagne l'amour des autres ? NON, ça non. Et pourtant, ce soir, j'ai peur de ces croyances idiotes ...

Dieu que c'est dur de lâcher prise. Dieu que c'est dur de l'admettre et de l'avouer.

samedi 18 juillet 2009

Plif Plaf Plouf

Dernier week-end avant de reprendre le chemin de la mine. Ma période de liberté conditionnelle prend fin ... retour au taf lundi.Dernier jour avant de voir belle-maman entrer dans le décor. Demain, je vais déposer les filles dans le Morbihan, pour la première semaine où Mamie aura ses petites filles pour elle toute seule dans sa maison.

Pour lutter contre une sorte d'angoisse de fond, j'ai saisi l'occasion de me prouver que j'étais, somme toute, une maman formidable. Hier soir, j'ai décidé que nous irions à la piscine ce samedi. Informée de ce programme, Pomponnette rayonnait de joie hier soir. Petit bémol à sa joie : Bouée hippopotame se dégonflait régulièrement. J'ai diagnostiqué un trou dans sa carapace, sans arriver à mettre la main dessus. Même en la plongeant dans mon bain pour identifier une source de bulles d'air, je n'ai pas réussi mon coup. Confiante dans sa maman adorée, Pomponnette est partie au lit en me disant "maman, tu as toute la nuit pour le réparer ... demain, il pourra venir avec nous à la piscine" ! En maman infâme, je n'ai pas passé ma nuit à réparer bouée hippopotame. Je suis allée me coucher pour prendre des forces.

Ce matin, la bouée n'en menait pas large : corps flasque, oreilles avachies. Devant les larmes fontaines de Pomponnette à qui j'essayais d'expliquer que l'hippopotame ne pourrait pas nous accompagner ... j'ai cédé. oui, je l'avoue. Ça me coûtait quoi de le regonfler une dernière fois ? il tiendrait bien deux heures de plus...
Pour une fois, personne n'a traîné pour se préparer. Pomponnette a éteint la télévision et est montée fissa pour s'habiller. Natourelle avait dans l'idée d'emmener de grosses peluches avec elle. J'ai vite mis le holà. A 9H40, tout le monde était dans la voiture. 5 minutes plus tard j'étais devant le distributeur de cash. 5 minutes plus tard sur la route ... 5 minutes encore et nous étions sur le parking du centre balnéo-ludique de ma bourgade. C'est le côté ludique qui m'avait tenté. Espace enfants, bulles, vagues ... tout pour plaire. A 9H55, nous tentions une entrée. Portes fermées. Ouverture à 10H00 ! détail qui m'avait échappé, tant je suis convaincue que tout le monde se lève comme nous. Hahahaha ! Pomponnette s'est mise à râler "5 minutes c'est troooooooooooop long" (attend d'accoucher ma belle, tu vas voir ce que c'est l'attente, la vraie !!!). Puis, comme je ne semblais pas ébranlée par ses lamentations, elle a commencé à taper la causette à une dame qui attendait également. Toujours, bien sûr, avec sa bouée vissée autour de la taille.
Nous étions les premiers à entrer. Les premiers à aborder le vestiaire. Vestiaire d'ailleurs défendu par une petite zone d'eau destinée à faire comprendre à tout un chacun qu'il faut enlever ses chaussures. J'ai compris. Une fois les pieds dedans et les chaussures immergées ! Les cabines étaient spacieuses. Ils ont prévu des cabines "famille", vastes comme mon salon (ou tout comme). Pratique comme tout. Pomponnette et Natourelle se sont quasiment mis à plat ventre en criant "Liliiiiii, Lilllliiiiiiiiiii, t'es où ?". "elle n'est pas là les filles ! je vous rappelle que nous ne sommes plus chez Mamoune et Grand-père !!!".

Et nous sommes entrées dans l'antre du plaisir version Pomponnette. Une pataugeoire digne de .... rien du tout. Un ridicule petit espace pour faire tenir 3 gamins et encore pas des épais. Du coup, on a dérivé vers l'espace "ludique", zone super sympa avec petit geyser chaud, petit courant, petites marches pour Natourelle. L'éclate totale ! Pomponnette, harnachée comme un paquebot des mers (bouées bras ET bouée hippopotame), a retrouvé une petite copine d'école qui, elle, nage comme un marsouin (apparemment elle est dans l'eau depuis qu'elle a 10 mois ...). Du coup, les parents de cette petite fille ont, petit à petit, géré Pomponnette pendant que je drivais Natourelle. Qui voulait faire "tout seul, TOUT SEUL MAMAN !!!!". Sans rire ! La première fois ils vous agrippent à vous broyer les os ... et dès la deuxième plongée ils veulent déjà vous reléguer au rôle de plante aquatique ! Ingrate petite créature !!!!

Les filles s'en sont donnée à coeur joie. Et vas-y que je saute, et vas-y que je boive la tasse. Et paf dans les bulles, et pif sur la vague. Plif, plaf, plouf pendant une heure, à battre des bras, des jambes, à lancer le ballon à monter et descendre les marches, à tenter de mettre la tête sous l'eau. Làààààààà, je les ai bien fatiguées. Et ravies aussi ! Un truc à refaire !
Et tant pis si la haie n'est toujours pas taillée, si le repassage s'amoncelle et si les mails du boulot se bousculent sur mon qteck en attendant que je m'intéresse à eux. Aujourd'hui, je suis la maman la plus formidable du monde !!!

vendredi 17 juillet 2009

EX terminator

De retour à la maison, il a fallu reprendre les activités là où on les avait laissées. Et plus si affinités.

A peine le pied posé dans la cuisine, j'ai pu constater que les plombiers en charge de l'installation de ma nouvelle chaudière étaient passés, conformément à nos accords. Outre le déplacement de la machine à laver (avec nouveau branchement, nouvelle évacuation, tout propre tout bien), outre également le stockage de la moitié des meubles de l'arrière-cuisine dans le garage (pas vraiment prévu), j'ai pu découvrir avec émotion leurs traces de pas sur le carrelage. Manifestement ils avaient sautés dans des flaques de boues préalablement. Un vrai carnage !

Ainsi donc, les valises encore en vrac sur le seuil, j'ai sorti ma serpillière pour me frayer un passage jusque dans la maison. A 21H00, j'étais toujours en train de réaménager provisoirement l'arrière-cuisine et évacuer le garage : et oui, parce les plombiers ... ils n'ont fait que la moitié du boulot : enlever l'ancienne chaudière, mettre des cables, des trucs et des bidules dans les murs, des raccordements en tout sens, un chauffe-eau provisoire. Mais le gros du matériel arrivant en août, ils vont revenir ....foutre leur zone dans mon arrière-cuisine. Pas la peine donc de peaufiner l'ameublement !!!

Et puis, hier, il a fallu se décider à déplacer mon rhododendron et mon hortensia pour faire de la place à la future nouvelle pompe à chaleur. Tache que je n'avais pu caser avant mon départ (pour ceux qui suivent l'histoire). Fastoche me suis-je dis. Y-a qu'à sortir la pioche, déplacer la petite bordure posée par les anciens propriétaires ... ça devrait pas être compliqué.
Ça devait pas ... Mais ça a été ...

D'abord parce que mes deux très belles plantes (je parle des massifs bien sûr) étaient collées au mur du garage. Pas d'ouverture de ce côté pour piocher. Ensuite parce que j'ai découvert que la petite bordure était fixée dans du ciment en profondeur. Indéplaçable donc et pas d'ouverture non plus pour piocher. Sur la droite, la haie. Me restait la gauche. pas gagné donc !
Gardant mon bel optimisme tout neuf tout frais, j'ai attaqué ! vu la circonférence, je n'ai pas vraiment pu approcher. Alors j'ai coupé un peu les branches ... puis encore un peu ... puis encore un peu. J'ai creusé, j'ai pioché. J'ai dû encore couper. Et puis encore un peu. Et toujours piocher. J'ai un peu frotter le mur du garage avec mon bras. Je ne sais pas si le mur a eu mal. Moi, mon bras s'en souvient. J'ai tiré. J'ai poussé. J'ai un peu juré. Je me suis cogné la tête contre le mur et je me suis retrouvée sur les fesses plus d'une fois. J'ai quand même fini par les extraire ces massifs. Enfin ... disons, deux pauvres petites boules de racines martyrisées par la pioche et la pelle. C'est tout ce qui restait après mon intervention. Arrachées - à la seule force de mes petits bras musclés à une mort certaine - elles ont dû subir la pire des tortures : un ratiboissement massif, des racines coupées, écartelées, ciselées.

Penaude, je suis allée les replanter un peu plus loin avec l'espoir un peu fou qu'elles auront la force de se faire une deuxième vie dans ce nouveau terreau ... on peut rêver ... dès qu'elles vont me voir passer dans le jardin, elles vont avoir la peur de leur vie ... peut-être que si je leur fait un sourire ? hum ?

jeudi 16 juillet 2009

Champion de plongeon

Mardi était le dernier jour que nous passions dans l'Isère, auprès de Mamoune et Grand-père. Le mercredi (déjà) nous devions reprendre le bâton de pélerin et se refaire la route à l'envers pour une ruée vers l'Ouest (molle la ruée).
Pour optimiser cette dernière journée, Lili a eu la chic idée de nous proposer une virée à la piscine municipale. Et c'est vrai qu'elle était chic l'idée. Parce que seule je n'ose pas y aller avec deux bolides autonomes et déterminés, mais là ... à deux adultes ... ça faisait un compte rond dans chaque camp. Parce que Pomponnette, de ses premières expériences avec les piscines, ne m'avait pas convaincue de son intérêt imodéré pour ce genre de loisirs ... mais depuis elle était passée par la piscine de ses cousins ... alors oui, pourquoi pas.

Dans un premier temps, il a fallu déterminer le créneau horaire. Motivées comme pas deux la veille au soir devant l'apéro, on se voyait bien, Lili et moi, à 10H00 du matin, sur les bords de la pataugeoire. Le lendemain matin, émergeant de mon lit à 9H00, je sentais qu'on n'était pas vraiment dans les clous. Après mures (mais rapides) réflexions, Lili et moi avons convenu qu'une virée après la sieste de l'après midi serait largement plus bénéfique à tous.

Dans un second temps, il a fallu essayé d'être discret pour ne pas allumer les antennes de Pomponnette. Peine perdue, le mot a été lâché par inadvertance mais n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde ... Aussitôt l'artillerie lourde s'est mis en action "on y va quand ? on y va tout de suite ? comment ça il faut faire la sieste d'abord ? et si je faisais la sieste tout de suite hein ? quoi ? il faut manger d'abord ? mais on dirait que j'ai pas faim ... et je peux emmener ça et ça et ça ??? dit mamannnnnnnnnnn ? mais réponnnnnnnds". A artillerie lourde, réponse adaptée ! j'ai également sortie le canon à menaces :
- si tu ne manges pas => pas de pisicine
- si tu me gonfles => pas de piscine
- si tu ne fais pas la sieste, si tu tapes ta soeur, si tu fais une bêtise, si tu ne révises pas ton vocabulaire anglais (ah, non, ça c'est pour plus tard) => pas de piscine ....
COMPRIIIIIIIIIS ?

Dans un troisième temps, il a fallu passer en vitesse chez Carrouf pour acheter des bouées que j'avais malencontreusement oubliées à la maison (ben oué, quoi, en Mayenne, on n'a pas le réflexe piscine). Laissant sur le parking Lili et les deux louloutes, j'ai sprinté dans les rayons pour péniblement trouver deux paires de bouées-bras ET une bouée simple (enfin, en forme d'hippopotame). Arrivée à la voiture, Lili m'a jeté un regard inquiet :
- elles sont violettes j'espère, parce que Pomponnette elle en veut des violettes et uniquement des violettes ...
- quoi ??? nan, elles ne sont pas violettes, purée, il n'y avait qu'une marque et il n'en restait presque plus
- bon, on va bien voir. Et puis tu en a mis un temps ... Pomponnette m'a même soufflé "je suis sure qu'en plus maman elle ne se presse même pas"
- QUOI ? M'enfin elle se croit où ???
Bon, compte tenu du petit dessin ludique ornant la bouée, Pomponnette a accepté de renoncer à la couleur violette. Nous étions sauvées !!

Dans un quatrième temps, il a fallu aborder la piscine. Ce qui nécessite évidemment une phase de déshabillage en cabine qui à elle seule m'a valu de perdre quelques litres de sueurs. Natourelle s'amusait à passer sous la porte (vous voyez ces portes de cabines de piscine, coupée en haut et en bas .. telllllllement pratique avec des petits bouts). Pomponnette voulait absolument faire des signes à Lili dans la cabine d'a-côté et mettre ses bouées en même temps. Et les deux voulaient ouvrir la porte alors que j'étais quasiment nue à me battre avec mon maillot.

Enfin, nous avons pu nous approcher de la piscine !! ouiiiii ! pas d'écueil de dernière minute, de gamine qui se fracasse le crane contre le carrelage à 2 mètres du bord et qu'il faut courir faire recoudre à l'hôpital. Nan, rien de tout ça. On est arrivé à la piscine et on a même pu s'y plonger, qui avec délectation (Pomponnette), qui avec circonspection (Natourelle) : agrippée à mon cou, à mon maillot, elle souriait d'un sourire crispé en réclamant "la marche", seul endroit de la piscine où elle avait pied. Assise sur la marche, elle m'intimait l'ordre de m'asseoir à côté pour se rassurer. C'était frais, c'était rafraîchissant.

Pomponnette, grande exploratrice devant l'éternel a même dégotté la pataugeoire super moderne que Lili et moi, toutes à nos occupations de surveillance n'avions pas repérée. Toboggan, poisson cracheur d'eau, moultes gamins et surtout moultes parents en surveillance étroite. Natourelle s'y est tout de suite sentie à l'aise. suffisamment à l'aise pour aller arracher des mains d'une gentille maman un ballon qui lui faisait très très envie. Pour faire du toboggan sans lâcher le ballon. Pour jouer au ballon seule. Bref, elle s'est éclatée. Idem pour Pomponnette qui, en plus, a cherché à comprendre pourquoi le poisson avait une varicelle bleue. Effectivement, bonne question qu'il conviendrait de poser au décorateur si un jour on met la main dessus !

Il n'y a même pas eu tellement de larmes pour repartir. Nan, même pas. Le passage dans la cabine pour se rhabiller a été aussi épuisant que le premier passage. N'ai-je pas entendu Lili pouffer dans la cabine mitoyenne ? Il y a eu la promesse faite par Pomponnette à Pomponnette de revenir très vite dans cette piscine. D'ailleurs pourquoi pas tout de suite ? non ? demain alors ? non plus ... m'enfin pourquoi ?????

Il y a surtout eu la découverte par Pomponnette, dans le fond du sac, de la petite bouée hippopotame, négligée jusque-là. Autant vous dire que Pomponnette a tout mis en oeuvre pour rattraper cette injustice : depuis ce fameux mardi, Pomponnette dort avec cette bouée, mange avec cette bouée, prend son bain avec. Elle a fait les 800 km qui nous séparait de notre maison avec la bouée collée à elle et j'ai eu toutes les peines du monde à lui faire comprendre qu'elle ne sortirait pas sur l'aire d'autoroute avec ladite bouée. Elle regarde la télé avec la bouée, elle lui parle et ils me parlent. Bouée Hippopotame (car tel est le nom qui lui a été attribué par Pomponnette) et Pomponnette me parlent : oui. Ils me harcèlent devrais-je dire. Pour une virée à la piscine ! aujourd'hui, demain, cette nuit, quand tu veux maman ... mais on y va hein ??? toutes les 5 minutes le message pas subliminal du tout refait surface pour éviter qu'il ne tombe dans les limbes de mon oubli. Comment pourrais-je oublier, je vous le demande !!!

Comment vais-je m'en sortir ??? je le sens pas ce truc, je le sens pas ....

mardi 14 juillet 2009

maman, vous avez dit maman ?

Le retour en France a signifié, bien sûr, les retrouvailles avec Natourelle et Pomponnette. Première séparation ... premières retrouvailles. Affectueuses, agréables, du bonheur en barre.
C'est vrai que depuis mon retour, il m'arrive d'avoir l'impression d'avoir attrapé deux excroissances à chaque jambe. A se demander comment elles ont pu vivre ... voire respirer ... en mon absence !! Heureusement, j'ai des témoins fiables au dessus de tout soupçon pour en attester : comme tout enfant qui se respecte, elles ont vécues leurs vies tranquillou :
Même si Pomponnette n'a toujours pas compris pourquoi j'ai ressenti ce besoin de m'absenter et de ne pas respirer le même air qu'elle, elle a occupé le temps de mon absence (fort long selon ses dires ... beaucoup moins selon mes propres calculs) en jeu divers et variés, en activité constructive ... ou deconstructive ... enfin bref ... elle n'est pas morte d'ennui ou d'inquiétude.
Il n'empêche, elle avait hâte que je revienne (normal, je fais cet effet là souvent ... une sorte de manque de ma fascinante personne) et m'attendais de pied ferme. Mon pied à moi était un peu moins ferme ... vu l'heure tardive de mon arrivée et les 9 heures de "route" dans les pattes.
Natourelle, elle, comme à son habitude, s'est adaptée : sans les jambes de maman auxquelles s'accrocher ... elle a trouvé de bonnes jambes accueillantes (celles de Mamoune et de Grand_Père, voire de Lili), prêtes à la soutenir et surtout ... surtout ... à lui assurer un passage sans encombre jusqu'au garde manger. Je ne dirai pas que je ne lui ai pas manqué ... (quand même hein ...), mais elle a su, comme à son habitude, faire contre mauvaise fortune bon coeur ... et attendre ... pour m'accueillir avec beaucoup de joie ..
C'est sûr, ça fait plaisir ... des enfants qui vous aiment ... sans conditions ... Quand on a l'esprit vierge de leurs bêtises, de leur épuisante présence, on profite sans fard ni philtre de ces marques pures d'amour. C'est pourquoi, je comprends mieux aujourd'hui cette nécessité, de temps en temps, d'aller faire le vide, de se reposer ... de reformater un peu le disque pour repartir sur des bases ... presque fraîches.
Prendre du recul ...
Retrouver le plaisir d'apprécier ce qu'on a parce qu'on en a manqué ... ne serait-ce qu'une toute petite semaine ...
Apprécier le plaisir de manquer car on sait qu'on retrouvera ce qui nous manque ...
Apprécier ... simplement ... le fait d'avoir des raisons de le faire ...
Vous ai-je dit que mes vacances m'avaient fait un bien fou ?

lundi 13 juillet 2009

H + je ne sais plus combien

A Y E !
Poufpouf is back !
Bronzée, reposée, maîtrisant à fond la technique de l'algue qui dérive dans la piscine. Plus un bouquin à se mettre sous la dent, tout mon stock ayant été épuisé en Tunisie. Mais sinon, totalement zeeeeeeennnn !

Ce n'est pas tellement le programme de balnéothérapie qui a agit sur mon caractère passablement à cran avant le départ... disons même que je l'ai écourté du fait des formidables migraines ophtalmiques que chaque séance de massage induisait. Avant de perdre un oeil, j'ai préféré jeté l'éponge !

C'est surtout, donc, mon programme hyper chargé (et précis) de remise en forme : un programme que j'ai suivi à la lettre, sans y déroger, avec l'application d'un métronome (et je peux vous dire, un métronome, en Tunisie, ça dénote un peu) : lever 8H00 (oué, ça, on se change pas, il y a des programmes génétiques qui se réécrivent post-accouchement, j'en suis convaincue) ; rapide passage à la piscine pour trouver l'emplacement (c'est à dire le transat idéal) que mon corps de rève va occuper toute la journée ; Dépose de ma serviette pour marquer mon territoire (c'est, depuis quelques années, beaucoup plus apprécié par les vacanciers - et beaucoup plus efficace - que de compisser son transat) ; petit déjeuner sur le pouce ; retour à la piscine où je passe 3 heures entre le transat et la piscine, histoire de mesurer les effets des échanges thermiques et d'expérimenter avec profondeur le théorème d'archimède (tout corps plongé dans une eau dont la température avoisine celle du liquide amniotique ressent instantanément un sentiment de bien-être, surtout si le ciel est bleu et le vent doux) ; retour dans la chambre pour se faire une beauté pour le déjeuner ... pris à 12H30 pétante ... retour dans la chambre pour une sieste profonde ... reprise de mon poste d'observation en bordure de piscine vers 16H00 ... piscine, transat, livres, piscine transat livres (épuiiiiiiiiiisant ... on devrait mettre les transats directement dans la piscine, on gagnerait du temps) ... retour dans la chambre vers 18H30, pour un bon bain (ben oui, quoi, ça décrasse) jusqu'au repas vers 19H30. Puis retour dans la chambre ... pour une poursuite de la lecture ... et l'acceuil d'un sommeil hautement réparateur ... jusqu'à 8H00 le lendemain matin.

WALLA ! cela tous les jours de la semaine ! astreinte totale ! résistance à toute forme de divagation vers des soirées (arrosées ou non) ... de la volonté, de la volonté ... rien que de la volonté !!! c'est ça qui fait la force de vacances réussies !

Bon, le hic, c'est la nuit blanche pour revenir en France : départ de l'hotel à 20H00, arrivée à 5H00 du mat chez Mamoune et Grand-père : qui aurait cru que la Tunisie était si loin ? personne assurément, à moins de prévoir un retard au décollage, une escale à Marseille (on croit réver) ... le passage aux douanes, l'attente des bagages, le retour entre l'aéroport et la maison ... bref ... la routine habituelle quoi, mais de quoi vous faire perdre un peu de votre ... comment dire ... zénitude toute fraîche !!!

dimanche 5 juillet 2009

H-20

Hier soir. 19 heures. Température : 40°C. Ce n'est pas la température extérieure. C'est celle de mon corps. Allongée sur mon lit (mamoune drive les 2 pioupioutes), je me dis qu'il me reste moins de 24H pour convaincre mon corps de se retaper car j'ai bien l'intention de partir en Tunisie dimanche soir.
Lili arrive enfin. Prévenue de la situation, elle n'est pas arrivée les mains vides. Elle monte me voir et me déballe l'artillerie lourde : antifièvre, antidouleurs, anti ceci anti cela. Traitement de cheval pour situation spéciale ! Ouééééééééééé !!!! c'est cool d'avoir une soeur pharamacien !!


Elle m'a aussi amené la trousse de "survie" à emmener avec moi pour le cas où je ne mange pas ce qu'il faut, je ne boive pas ce qu'il faut. Au cas où l'antibiotique me générerai des problèmes intestinaux, au cas où ...


C'est clair qu'avec ce que j'ai dans ma valise et dans mon sac, je vais me faire arrêter pour trafic de médicaments tansfrontaliers !!! Se reposer, c'est un sacerdoce !

jeudi 2 juillet 2009

l'enfant do

J'aime observer mes filles dormir. Chaque soir, avant de me coucher, je fais un tour discret dans leurs chambres et les observent quelques secondes. Je les écoute également. La respiration légère de Pomponnette qui ce soir à laisser toute la place dans son lit à son poupon et qui dort sur une toute petite tranche du lit. La respiration bruyante de Natourelle, qui a toujours un fond de ronflement et qui est aujourd'hui prise par cette maudite poussée dentaire. On sent les efforts que fait l'air pour se frayer son chemin dans son nez encombré. On comprend mieux aussi sa fatigue quand elle se lève après la sieste et la nuit : son sommeil n'est pas de qualité. Mais elle a l'air apaisée, bien plus qu'aujourd'hui en tout cas, tiraillée entre les efforts que font ses 4 grosses dents pour se faire voir, et les efforts qu'elle fait, elle, pour montrer ses qualités d'emmerdeuse : oui, la période d'opposition est là et bien là !
Pour l'instant, donc, je profite de ces quelques minutes pour les observer dormir ... et me dire que malgré la fatigue qu'elles me créént, la vie serait bien terne, bien différente, sans elles.

L'heure de l'apéro

Mercredi soir ... 19H00 et des bananes. Quelque part en Isère. 32°C au compteur. Sur la terrasse, je sirote mon petit verre de bigalet avec Mamoune et Grand-père. Pomponnette regarde la télévision et Natourelle est au lit ! Aaaaaaaah, ce petit verre de bigalet, je l'attendais depuis longtemps. Il a le goût des vacances, des vraies, celles qu'on passe loin de chez soi où l'on a laissé la contingence quotidienne.

Ce petit verre, il n'est pas arrivé tout seul devant mon petit corps assoiffé. Naaaaaaaan, il a fallu le mériter, une sorte de petite quête du graal perso, en trois actes :

1er acte : lundi, premier jour officiel des vacances (je ne vais pas compter le week-end, hein), j'ai fait accompagnatrice de bêtes sauvages de moins de 4 ans. Cela m'a pris la journée et Pomponnette et moi sommes rentrées sales comme des peignes, fatiguées et assoiffées. Il a toutefois fallu courir chez le médecin car Natourelle continuait à afficher des températures au dessus de 38°5 malgré les antalgiques. Effectivement, Natourelle nous fait 4 sorties dentaires, les grosses à 4 pointes (non ce ne sont pas des diamants mais franchement, vu ce qu'on déguste avec Natourelle en ce moment, je mériterai bien que cela en soit ... ). Je suis repartie avec l'ordonnance habituelle : efferalgan, nifluril, bronkokod et... si cela s'aggrave (charge à la maman de définir le degré d'aggravation) .. antibio. De toute façon, c'est toujours ça que j'ai sur ma liste en sortant de chez le médecin. A part l'antibio ... j'avais déjà tout en triple exemplaire. Donc on a zappé la case pharmacie, et on est rentré dare-dare, la journée ayant été assez complète.

Deuxième acte : mardi, le programme devait s'enchaîner au poil : dépose de pomponnette à l'école, retour à la maison, arrivée du chauffagiste pour faire les repérages pour l'installation de la pompe à chaleur, virée en ville pour les courses de dernière minute (et il y en avait). Puis à 13H, arrivée de la baby_sitter, trimbalage du chat à la pension, retour au bercail, peaufinage de la valise, récupération de Pomponnette à l'école. Breeeef ... un programme qui ne souffrait pas de retard !
A 10H30, je tournais en rond dans la maison en attente du fameux chauffagiste qui, renseignement pris après moultes appels s'avéra nous avoir ... oublié !! ben tient ! un peu énervée, j'ai encore patienté 1/2 heure le temps qu'il rapplique (informé qu'il avait été que j'étais pas du genre patiente, surtout à 30°C à l'ombre et avec une Natourelle pénible au possible). En deux temps trois mouvements il a fait ses repérages et est reparti, non sans m'avoir expliqué que, si l'installation se faisait effectivement pendant mon absence, il se pourrait que mon arrière-cuisine soit un tantinet chamboulée à l'arrivée (sannnnnnnns dec ???), "mais vous z'inquietez pas m'dame, on fera tous les branchements nécessaires" ! ok ! tant que vous ne me mettez pas la machine à laver à côté de la télé dans le salon, hein ! Et puis, bien sûr, j'ai appris qu'il fallait que d'ici au lendemain matin, je démonte un meuble (qui se trouve à la place du futur ballon) et que je transplante mon rhododendron et mon hortensia qui occupent, présentement, la place de la future pompe ! Pas vraiment prévu au programme ça, le déplacement de deux massifs plus grands que Natourelle !
A l'heure où est parti le chauffagiste, impossible de partir en ville sans bousiller le programme alimentaire de Natourelle. Et on sait combien elle est tatillonne sur ses horaires la Natourelle ... qui plus est quand elle a une rage de dents. J'ai donc essayé de finir ma valise, tout en me rendant compte que ma machine à laver, trop lourdement chargée n'avait pas essoré le linge ... linge dont une partie devait atterrir dans ma valise ! aaaaaaaaaaaaaaaaaaaarggghhhhh ! Moarf, là, ça commençait à devenir pénible cette journée !

Je me suis autorisée une petite pause et Doudounnette est venue manger à la maison. Petit moment de pur plaisir : Papotage, grignotage, en un rien de temps, nous étions déjà à l'heure où je devais attraper le chat pour l'emmener à la pension ! chat qui bien sûr, pendant cette matinée chaotique, avait pris du large ! impossible de mettre la main dessus, même en agitant une bouteille de lait et un sac de croquette (je sais, c'est bas, mais parfois, on n'a pas le choix) dans mon jardin. En désespoir de cause, je suis quand même partie faire le reste de la liste des tâches. Virée en ville, en quatrième vitesse pour être de retour pour la sortie des classes. Là, j'ai eu l'idée fumeuse de passer chez France télecom pour savoir pourquoi je n'avais plus de téléphone depuis une semaine ... mal m'en a pris, j'ai poireauté une heure avant d'avoir la réponse à ma question : livebox kapput, tenez madame, la nouvelle. Vu que cette visite ne faisait pas partie de la liste des courses indispensables à mon départ, j'étais désormais complètement hors délai pour tout le reste de la journée !! Les autres magasins ont été survolés, toujours poursuivie par un cagnard terrible.
Au retour à la maison, le chat était réapparu. Embarqué dans sa boite, j'ai mis la boite dans une main, Natourelle dans l'autre et j'ai enfourné tout le monde dans la voiture non sans avoir tenté préalablement, sans succès, de mettre en marche ma livebox. La porte du garage ne voulant plus s'ouvrir électriquement (m'enffffffin, c'est quoi cette malédiction ???), j'ai peiné pour trouver l'ouverture manuelle. Dans tout ça, on a quand même réussi à être à l'heure à l'école. Pomponnette en plus (ainsi que ses cahiers, ses doudous, sa couette et tout son bazar que la maîtresse me rendait), nous avons réembarqué dans la voiture pour filer à la pension du chat !
Cette petite virée nous a coûté une heure et le retour à la maison a été un peu sport car :
- la porte du garage continuait ses caprices ;
- les filles ne voulaient pas prendre leur bain ;
- la livebox faisait la sourde oreille et donc, en plus de ne pas avoir de téléphone, j'avais désormais perdue internet ;
- cette satanée valise n'était toujours pas bouclée ;
- le linge n'était pas sec ;
- la fièvre de Natourelle recommençait à monter et avec elle les larmes, les grognements et les caprices ;
- puréeeeeee, il faisait toujours aussi chaud.

Allez, j'ai quand réussi à me coucher ce soir là. Oui. Tard. Certes. Mais avec une valise à peu près finalisée, une voiture chargée. Une livebox à nouveau opérationnelle mais toujours sans téléphone. Les massifs de fleurs sont toujours à leur place (ça, franchement, j'ai pas eu le temps). J'ai même terminé par une douche et un petit tour de mes villages gaulois, avant de m'écrouler dans les bras du sieur Morphée. Oui !
Faut croire que 24H00 suffisaient finalement ...

Troisième acte : mercredi ... le voyage (suite demain ...)