lundi 30 novembre 2009

Les incontournables de l'hiver

Avec les soldes, les boules de neige chez Lili, le vin chaud au marché de Noël, la visite chez le médecin est une des étapes incontournables de l'hiver. Comment ? quoi ? ce n'est pas encore l'hiver ? et ben je peux vous dire que, vu comment ça démarre ici ... ça promet un hiver long et rigoureux ... quand ça commencera !!
Il y a 15 jours exactement, je suis allée voir ce cher docteur D. pour une scarlatine (et mon angine). Bon. La semaine dernière, encore un lundi, quasiment à la même heure que la semaine précédente, malgré les appels du pied de Nanny qui m'appelait au bureau pour me dire que Natourelle avait un peu de fièvre, j'avais botté en touche "pas de nez qui coule, pas d'apathie, pas de pleurs ... c'est les dents, cherchez pas".

Ce lundi, une semaine après cet incident, heure pour heure quasiment, appel de Nanny (c'est pas possible, les virus ont une organisation qui me laisse pantoise ... ces attaques à heure fixe ... c'est louche). "Pomponnette a mal à l'oreille ... Natourelle tousse beaucoup et a de la fièvre". Purrrrrréeeeeeeeeee ! Moi, ce soir, j'ai conseil de guerre avec mes potes de l'alliance sur mon jeu de gaulois en ligne ... je vais être en retard à la conférence avec leurs idioties !!! Sans parler du fait que je dois encore quitter le bureau plus tôt !

Donc, nous voilà reparties, chez ce cher docteur D, Pomponnette hurlante ('jai maaaal, j'ai maaaal, j'ai maaaaal, mais j'ai rien dit à l'école"), Natourelle ravie et sautillante de sortir de la maison, même sous une pluie battante et avec un vent à décorner des boeufs.

L'occasion pour nous de souhaiter un joyeux anniversaire à D. On est vraiment des clients ... pardon ... patients attentionnés en diable !!! (Comment je sais que c'est l'anniversaire de mon médecin ? huhuhu ... il se trouve qu'il avait la même date d'anniversaire que Choupinou ... et oui, Choupinou et Pomponnette avaient leur anniversaire côte côte ... mais heureusement, la nature a voulu que chacun ai eu son jour. Alors, entre nous, bon zanniv Choupinou !). L'occasion également de rafler la mise et de repartir avec l'ordonnance habituelle, Pomponnette toujours hurlante et Natourelle, ravie d'avoir été auscultée. Dès que sa soeur était descendue de la table, elle l'avait escaladée pour s'y installer, s'allongeant avec désinvolture dans une attitude suggérant clairement "soigne moi, trouve moi un truc, moi aussi je veux des médicaments !!!". Et même pas peur en plus !

Retour à la maison dans un hurlement de Pomponnette, fatiguée, éreintée et éreintante. Distribution des médocs (laissez moi me concentrer les filles, sinon les suppos vont finir dilués dans le verre à boire et les sirops en perfusion dans les fesses).

J'aime l'hiver ... mais pas ses dommages collatéraux ... et je sais ... c'est pas encore l'hiver. Le premier qui me le signale encore ... j'y fais un sort !!! Et dire qu'hier, c'était ça ... et ça .. tout sourire et plein d'entrain !!!

samedi 28 novembre 2009

Question de point de vue

Aujourd'hui mamie est arrivée (anniversaire de Pomponnette oblige). A 10H30 ... je ne l'attendais pas si tôt, mais bon, je n'allais pas la mettre à la porte non plus. Entrez donc vous mettre à l'abri, il pleut à verse.
Il a plu toute la journée. J'ai fait un virée à la déchetterie (au cours de laquelle je me suis enfin débarrassée du vélo d'appartement qui encombrait mon garage ... tout un symbole dans cette action) dont je suis revenue trempée jusqu'aux os.
Pomponnette a 4 ans demain. Pour lui faire plaisir, on lui a offert ses jouets aujourd'hui, histoire qu'elle profite d'eux plus longtemps sur le week-end. Un poupon qui pleure tout le temps, une flute, un appareil photo et ... une valise offerte par la soeur de belle-maman. Du moment où elle a eu ses cadeaux entre les mains, la fêtée a enchaîné les caprices.
- je veux pas manger de légumes, je veux des smarties, des smarties et des smarties
- Natourelle tu ne touches paaaaaaaaaaaas à mon poupon, à ma flûte, c'est à moi, à MOI, hiiiiiiiiiii
- MAMIE tu NE LIS PAS cette histoire à Natourelle, nan, tu changes, d'ailleurs tu ne lui lis pas d'histoires du tout
- MAMIE TU m'inventes une histoire MAINTENANT
- JE NE VEUX PAS que NAtourelle ait cette barrette, je la veux pour moi, tout de suite
- je fais le bébé et je crie très fort ouiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
Les filles n'ont pas arrêté de se disputer. Natourelle voulait le poupon. Pomponnette jubilait et mettait de l'huile sur le feu. Elle imposait à Mamie ses activités. Mamie balbutiait .... mais cédait. Et finalement, Natourelle n'a pas eu l'histoire qu'elle voulait.
Voilà. Il a plu toute la journée. Pomponnette a décliné sa Pomponite en FA majeur, en virtuose du sujet, magistralement. Je suis restée volontairement en retrait. Dans le bureau, je faisais mes comptes, écoutant sans vraiment le vouloir. Pas envie de prendre une balle perdue. Attristée plus qu'énervée, de voir un adulte se laisser balader par une insupportable capricieuse. Surtout qu'elle n'est pas méchante belle-maman. Elle répète à qui mieux mieux qu'elle est très contente d'être là. Et elle est sincère. Elle s'expose à une répartie cinglante de Pomponnette, mais cette dernière a su ne pas dépasser cette barrière-là. pour autant, mamie l'aurait cadrée dans les 10 premières minutes, on aurait eu droit à un roulage sur le tapis, des cris et puis finalement ... tout serait rentrée dans l'ordre pour la fin de la journée. Mais non. Mamie a préféré jouer autrement.
Commentaire de belle-maman sur l'après-midi : elles ont bien joué ensemble. Elles sont tellement gentilles. Une bonne après-midi, ça c'est très bien passé.
Commentaire que j'aurai pu faire : Pomponnette est insupportable, et pour la première fois depuis plusieurs week-ends, elles ont été incapables de jouer ensemble. Une bonne fessée (non pardon, c'est pas tendance, une bonne punition dans sa chambre aurait calmée le trublion)
Comme quoi ... tout cela semble être une question de point de vue.

vendredi 27 novembre 2009

Du rève à la réalité ...

Ou presque... Oui, je ne vais quand même pas dire qu'aujourd'hui fut une journée de rève (pas assez de soleil, pas assez de sommeil, et un peu trop d'enfants en bas âge) ... mais ça en approchait.
J'ai donc fait ... en gros, ce que je m'étais promis.
  1. Les filles ont été déposées qui à l'école, qui à la garderie. Certes, avec un peu de retard (je ne suis pas aussi organisée que Karmara), mais cettte fois, je n'ai pas stressée parce que derrière, aucune ogligation infernale ne pressait. 10 minutes de retard dans une journée de RTT, c'est pas la même chose que dans une journée de travail ou tout s'enchaîne ! Et puis je vise toujours d'arriver 1/4 d'heure avant ... donc au final, j'avais 5 minutes d'avance (que 5 minutes quoi ... c'est là où j'étais en retard ...)
  2. j'ai récupéré les tickets de cantine. J'ai observée la dame, prendre les carnets, noter sur une feuille manuscrite volante, les numéros du premier et du dernier ticket de chaque carnet, compter tous les tickets dans chaque carnet pour s'assurer que je n'étais pas lésée. S'affoler parce que je voulais payer en carte bleue, et que, du coup, je ne me contentais pas de remplir le chèque pendant qu'elle comptait (ce qui lui aurait permis de se sentir moins seule, je la comprends). Ne me faite pas croire qu'ils ne peuvent pas automatiser ça ! Au moins saisir les données sur un pôv tableur, même basique que tout se palucher à la main, dans une mairie flambant neuve qui se la pète grave high tech avec son opposition chateau ancien et extension bois/verre.
  3. Je suis rentrée, ai siroté un café, papoté avec Lili, étendu du linge .. et c'était déjà l'heure de l'essentiel, à savoir le soin massage (de son doux nom "escale anti-stress") de mon esthéticienne préferée (celle de mon petit village, je ne suis pas allée très loin aujourd'hui). 2 heures de papouilles, les yeux fermés, à laisser mon cerveau vagabonder de sujet en sujet, sans s'accrocher, sans s'énerver. Le laisser engranger les constats, les points d'achoppement ... repasser les événements et émotions récentes en revue, se gaver d'informations dont on exploitera les résultats plus tard ... quand ce sera pas reuteuteu. Et laisser le corps profiter des bienfaits prodigués et de cette obligation qu'il avait de se poser pendant deux heures, sur une couverture chauffante, douillettement emmitouflé dans une serviette chaude.
  4. Une fois sortie (parce qu'il a bien fallu sortir), j'ai trouvé l'énergie pour passer chez Auber et changer le siège auto de Natourelle. Raz la casquette de me battre avec les lanières, lui demander de rentrer le ventre, de lever la tête, de se caler bien à fond au fond, de jouer des pieds et des mains pour fermer le tout avec le manteau d'hiver en boudin et le doudou en goguette. Alors, elle ne fait pas tout à fait le poids du modèle qui utilise la ceinture de sécurité, mais elle n'est pas loin, et s'il faut la gaver, je la gaverai ... mon et son confort est à ce prix. Harnachée comme elle l'était, elle finissait par ne plus pouvoir bouger, en tout cas pas plus qu'une sardine dans sa boite. Et respirer, ça commençait à devenir limite !
  5. Achats de médicaments aussi (puisqu'on était dans le coin), recherche de bretelles pour Natourelle ("oh non madame, on ne fait pas ça nous (sur le petit ton dégoûté de celle qui rencontre un alien de la mode)" "et bien c'est très dommage pour un magasin qui vend des pantalons taille basse pour des gamins de deux ans, en couche, pour qui le pantalon se retrouve, invariablement sous les fesses" "mais il y a des ceintures réglables pour ces pantalons madame" "figurez vous que j'ai remarqué ... et pour éviter que le pantalon descende, j'ai testé pour vous, il faut tellement serré que l'enfant ne respire plus ... c'est finement pensé par le concepteur hein ... mais bon, que ne sacrifierions nous pas à la mode ... vous êtes sure que vous ne vendez pas de bretelles donc ?")
  6. J'ai fini par les trouver les bretelles, dans un autre magasin que j'aime bien (plus dans mon style décalé apparemment !!!). Retour à la maison, trop contente de mes achats. Repas sur le pouce, bricolage dans le garage pour installer une étagère. Quand je me suis vue passer l'aspirateur dans ledit garage, je me suis dit à moi-même que je devenais vraiment trop maniaque ! j'ai donc orienté l'aspirateur vers la voiture (pour les rouleaux, on attendra demain).
  7. Je suis partie m'avachir devant mon ordinateur, pour installer mon nouveau disque dur ... et j'entends bien essayer de trouver si je ne peux pas mettre en route une tâche planifiée windows pour faire des sauvegardes régulières ... un truc qui ne dépende pas de mon temps ... et qui n'obère pas mon sommeil ... un truc qui se ferait tout seul sans que j'ai besoin d'y penser ... et sans que je puisse me reprocher un jour de l'avoir oublié.
  8. Là, le temps à passer et il était déjà l'heure du rendez-vous avec la maîtresse. Très intéressant le rendez-vous. D'abord parce que j'ai découvert une Pomponnette se rappelant parfaitement bien ses activités à l'école. Ensuite parce que j'ai beaucoup apprécié l'approche de la maîtresse sur ce rendez-vous. Elle a commencé par questionner Pomponnette sur son propre ressenti (aimes-tu l'école ? ouiiiiiiiiiiii ! qu'est ce que tu préfères ? jouer à la poupée ! qu'est ce que tu aimes moins ? boarf, je sais plus ! qui sont tes amis ?? Marine). De ce fait, c'est ma fille qui a raconté. J'en suis restée comme deux ronds de flanc. Et cela a permis à la maîtresse de me confirmer. Pomponnette restait rivée aux yeux de la maîtresse, et je la sentais un tantinet stressé, le doigt dans la bouche. Le constat ? si Pomponnette n'était pas si souvent dans son monde (ce qui la rend distraite, peu attentive, et peu participante à la vie de la classe), elle serait capable d'encore plus (parce que pour ce qui est des activités, il semble qu'elle suit le rythme. Tient donc ! comme on s'y retrouve. Pomponnette et son imagination débridée, qui vit dans sa "bulle" et n'a pas toujours conscience que le monde réel s'agite autour d'elle et que sa présence y est requise !! Forcer son attention, la ramener parmi les vivants et la sortir de son monde en semblant ... tout un challenge en soi ! Je n'imaginais pas que cette caractéristique de son comportement puisse agir de cette façon sur son parcours scolaire ! J'ai bien fait de passer la voir la maîtresse ! Et sa copine (oui, elle en a une) c'est idem. Deux bulles qui se sont trouvées autour de plaisirs communs (celui de jouer à la poupée). Deux bulles qui se complètent et qui n'exigent de l'autre pas plus que ce qu'elles aimeraient qu'on exige d'elles. Pendant que nous parlions, Pomponnette est partie à se raconter des histoires ... et nos voix ne devaient plus lui parvenir que comme un fond sonore ... alors que nous étions de chaque côté d'elle. La preuve par l'exemple ...
  9. Le reste de la journée ? rien qui ne sorte de l'ordinaire. Natourelle étrennant son nouveau siège avec fierté. Le bain et la mousse. Pomponnette entraînant Natourelle dans la préparation des sacs en vue du départ chez Mamoune et Grand-père (départ prévu le 21 décembre) ! Ce qui me fait penser qu'il faut que je demande à Mamoune si on ne pourrait pas dédier une pièce aux peluches qu'elles envisagent de prendre avec elles. J'ai failli avoir une attaque quand j'ai découvert le bronx qu'elles avaient mis pour "préparer"leurs "sacoches" (pardon, leurs 15 tonnes). Mon C4 n'y suffira pas ! Pour Pomponnette, bien évidemment, hors de question de ranger avant le 21 décembre ! HAHAHAHAHA !!! très drôle ... veux pas le savoir .... RANGE !
Mais le temps file et il est déjà presque 21H00. Sans rire ! Ma chance : Lili n'est pas là ce soir avant ... mouarf ... 23H00. Si personne ne cafte, j'ai une petite chance de pouvoir me coucher un peu plus tard ... bon, en même temps, belle-maman arrive demain ... j'ai tout intérêt à prendre des forces. Ce serait trop bête de perdre tous les bénéfices d'une journée sans courir aussi bêtement ! Je file donc ... dans mon lit douillet.

mardi 24 novembre 2009

Le point sur le Zi

Le timing est serré. Je me précipite sur le blog pour lâcher quelques lignes avant de me coucher. L'objectif de la semaine, fixé par coach Lili, est de me coucher à 21H00 tous les soirs. Je sais, ça fait trop la fille qu'à une vie de la mort qui tue ... mais c'est vital. Donc voilà, à l'heure où je vous parle, Lili, campée derrière sa webcam, égrenne les minutes en me rappelant le temps restant avant la tombée du rideau. Les filles sont prévenues. Cette nuit maman dort. Pour le bureau des pleurs, adresser une lettre manuscrite, on transmettra.
Vendredi, j'ai posé mon Reuteuteu. Pas encore signé, mais posé.
A 8H30-8H45, je largue mes bombes dans les lieux publics prévus à cet effet : garderie et école.
A 9h00, je suis à la mairie pour acheter des nouveaux tickets de garderie (encore un truc couillon ça, les tickets)
A 9h45, j'ai déjà pris rendez-vous pour un soin du visage et un massage d'une heure. "Ca sera ma collègue qui s'occupera de vous Poufpouf, ça vous pose un problème ?" "elle sait masser ?" "heuuuuu, oui, bien sûr" "alors, ça ne me pose aucun problème" ! Super horaire : pas le temps de me lancer dans autre chose, de repousser ... pas le choix de faire autre chose que de glandouiller en attendant l'heure.
Dans la liste, je rajoute :
  • "laver la voiture" (y a des rouleaux qui font ça très bien).
  • Préparer les cadeaux de Pomponnette pour son nanniv de ce week-end (pour une fois je vais pouvoir dépaquetter en avance ces jouets harnachés comme si on les catapultait sur la lune en fusée)
  • mettre en ordre la chambre d'amis pour l'arrivée de mamie le samedi (avec le massage, je devrais être détendue)
  • FAIRE LA SIESTE (ouééééééééé)
  • aller chercher Pomponnette et faire le RV pris avec la maîtresse (pour faire le fameux point ... voir comment ma Pomponnette vit l'école ! huuhuhu)
  • aller chercher Natourelle, rentrer, se faire un gros gouter et jouer au mikado ou au domino ! ou pas ....

Walla ! Si la grippe ne touche aucune de mes filles et ne conduit pas à fermer l'école vendredi. Et pour le vaccin, on attendra la semaine prochaine ...

Allez, je dois vous laisser, Comptearebouror me rappelle qu'il est presque l'heure ... je vais aller reprendre une activité normale.

lundi 23 novembre 2009

Le prix de la liberté

Certes, je le sais, la vie à deux, ce n'est pas toujours facile. En ce moment, autour de moi, les difficultés de couples (passagères ou plus durables), les divorces et les séparations le temps de réfléchir se multiplient. Ça ne donne pas tellement envie de refaire tout le chemin si difficilement accompli la première fois (je ne suis pas une tombeuse ... encore que ... mais ça c'est une autre histoire qu'il faudrait que je raconte ici ... ma renversante rencontre avec Choupinou). Bref ... je m'égare. Refaire tout ce chemin pour de telles perspectives ne me semblent pas, à l'heure actuelle, en l'état de fatigue physique et mentale dans lequel je surnage, un truc tentant.

Pourtant, du fond du marais dans lequel je suis tombée en début de semaine dernière et dans lequel je me débats toujours, je me dis qu'il y avait un truc bien dans la vie à deux (plusieurs même, mais au moins un) : le partage !!!! L'un va faire les courses, l'autre le ménage. L'un le repas, l'autre le repassage. L'un le lave-vaisselle, l'autre le lave-linge. L'un les câlins, l'autre les fessées ... et réciproquement. L'un le RTT, l'autre le boulot à marche forcée ... et réciproquement. L'un la tondeuse, la taille et l'élagage. L'autre le repassage, les couches et le quart chez le médecin. L'un la grasse matinée et l'autre la sieste. L'un le virus, l'autre la garde des mômes. BREF ! un truc qui permet de passer son petit bâton de relais, de ne pas être tout le temps dans le rouge. C'est sûr, en contrepartie, il y avait le renoncement à une certaine liberté. La nécessaire obligation de transiger, de débattre, de tenir compte de l'autre et de son avis. Et souvent aussi le rappel à l'ordre sur la notion de partage ... et de timing.

Certes, aujourd'hui, je suis libre. Libre de me lever 20 fois par nuit cette semaine et de distribuer menaces et remontrances à ma guise et sur le ton qui me plaît (et le ton qui me plaît quand je suis réveillée en plein sommeil fiévreux n'est jamais annonciateur de messages chantants ... c'est pas la mélodie du Bonheur). Libre d'aller vérifier la fièvre de Natourelle et d'en profiter pour prendre ma dose de paracétamol. Libre de trouver des soluces pour garder Natourelle et sa fichue scarlatine. Libre de ranger, re-ranger ... de hurler après les filles qui ne respectent même pas 3 secondes réglementaires avant de tout remettre en vrac avec une énergie crasse. Libre de décider qui va chez le médecin et quand, sans m'énerver de ce que l'autre s'inquiète trop ou pas assez, ou pas opportunément. Libre de changer les meubles de place pour organiser un espace bricolage pour les filles, de choisir l'heure où je vais entamer le repassage, libre de ne pas le faire. Libre de regarder un match de rugby ... ou pas. De faire des coquillettes ... ou des coquillettes. Libre de travailler le week-end, parce que certaines choses doivent être faites avant lundi, libre de ne pas accorder plus de temps aux filles. Libres de m'épuiser à essayer de tenir tous les sujets selon la même qualité labelisée poufpouf "le meilleur sinon rien" ! A ce rythme, il est probable qu'on approche bientôt du "rien".

Oué, c'est trop cool la liberté ... mais ça manque de partage. Et puis ça coûte. Même si, tout bas, je me fais la remarque que l'autre solution a aussi son coût ... et que dans quelques années je me demanderai pourquoi je me sentais aussi à plat ... là, en ce moment, présentement ... je n'ai qu'une envie : dormir pendant des plombes, dans un océan de silence. Sans chiffres, sans normes IFRS, sans cris, sans virus, sans Oedipe. Sans commissaire aux comptes, sans grand Faukon, sans logiciels de reporting qui plantent dès que 4 personnes le sollicitent en même temps. Juste dormir jusqu' l'ecoeurement. Se réveiller pour se rendre compte qu'on a tout le temps et replonger dans le moelleux, et retrouver l'ennui et l'envie de faire autre chose.

Le prix de la liberté ... en ce moment ... c'est mon sommeil. Et mon sommeil, c'est mon capital à moi. Mon atout et ma faiblesse. Sans lui, je suis perdue. Même pendant les périodes les plus sombres de ma vie, je ne l'ai jamais perdu. Je n'ai pas eu beaucoup besoin de somnifère, le sommeil venant toujours à mon secours. Mais là, mon sommeil, ma vie est en train de me le voler ... alors avant de devenir une petite chose vidée de sa substance et n'ouvrant la bouche que pour hurler qu'on lui fiche la paix ... je vais devoir mettre le holà !!
A commencer par tout de suite maintenant ... Purée c'te vie que j'ai !! ça donne envie grave, rien qu'à me lire !!


jeudi 19 novembre 2009

Que ces choses là soient dites

Pendant que je me bats avec les petits virus ou autres bactéries (je ne sais pas bien, en fait), mes filles ont encore la force, elles, de commencer leur lettre au Père Noël (on ne commence jamais assez tôt). Hier soir, quand je suis rentrée du bureau, l'ardoise magique avait été remplie d'idées de cadeaux. Je cite :
"Pomponnette veut une maman en semblant, un petit chat, un petit noeud pour les cheveux, un petit chiot et un vêtement de danseuse" (ndlr : une maman en semblant serait certainement plus influencable, un noeud dans les cheveux pour faire une belle danseuse, et des spectateurs à sa mesure !!!).
"Natourelle veut Lili, Grand-Père, Mamoune, une dinette, des crayons et des livres" (ndlr : les rois mages, des crayons pour griffoner sur les livres et une dinette pour siroter du thé en admirant son oeuvre).
Je constate que Pomponnette est plus versée sur le côté animal, et Natourelle sur le côté relations sociales. La question de savoir si je pourrai ramener Lili, Grand-Père et Mamoune à la maison ensuite (ben oui, quoi , elle a bien le droit de profiter de ses cadeaux) n'a pas été posée.
La question de qui serait susceptible de s'occuper du chat et du chiot n'a également pas été posée. Peut-être pourrais-je imaginer que les cadeaux de Natourelle s'occupent de ceux de Pomponnette .... à voir ...
Je connais un Père Noël qui n'a pas fini de s'arracher les cheveux moi ....

lundi 16 novembre 2009

Le mauvais cheval

Samedi, je suis partie faire une descente à la pharmacie. Décidée cette année à prévenir les rhumes et autres nez qui coulent, j'ai décidé de faire du préventif. Homéopathie, quand tu nous tiens ... je ne sais pas si tu fais du bien, en tout cas, tu ne me feras pas de mal ... on y croit, et on va voir ce qu'on va voir.
Je suis ressortie les bras chargés de boites (en promo), ayant également profité de l'occasion pour refaire les stocks de deux / trois petits indispensables (efferalgan, tout ça, tout ça ...).
Hahaha, il n'avait plus qu'à se pointer le virus de la grippe ... il allait voir ce qu'il allait voir ! hinhinhin ! un mur de granules d'homéopathie l'attendrait dans notre organisme ! Gonflées à bloc qu'on était, les Poufpouf girls, gloussant comme des ânes dans la voiture en pensant au sale tour qu'on allait jouer à H1 machin.
Ca, c'était samedi. Aujourd'hui, c'est lundi. Il y a deux heures, je sortais de la pharmacie, les bras chargés de médicaments prescrits par le médecin. Natourelle, pour une scarlatine. Moi, pour une angine. Je pense repasser dans pas longtemps pour Pomponnette (dommage, j'aurai pu négocier un prix de gros si Pomponnette y avait mis du sien). Je suis shootée au paracétamol et je pense que mes nouvelles réserves ne vont pas tenir très longtemps.
J'en connais un qui doit bien se marrer là ... c'est H1 machin. Moi je n'ai qu'un mot à lui dire :"Tricheur ! LOPPPPPPPPETTE ! c'est vraiment pas très sport d'envoyer les copains !!!"

samedi 14 novembre 2009

Enfer et Damnation

Je suis un tout petit peu maudite je pense ... un truc de famille, une malédiction qui doit dater du moyen age et qui se transmet de génération en génération au gré des naissances ... et des karmas.
Hier soir, sortant à 17h00 du travail pour cause de fermeture de garderie à 17h15 (j'ai depuis longtemps abandonné l'idée de désespérer de ces horaires contre-productifs professionnellement parlant ...), j'ai pensé aller jusqu'à la poste avec les filles, pour poster mon DD. Petite promenade à pied, dans l'air doux de cette fin d'après midi, testant avec elles les raccourcis qui n'en sont finalement pas mais nous permettant de découvrir des recoins que nous ne connaissions pas. Arrivées devant la poste (nous n'avions pas oublié l'objectif principal), nous nous sommes heurtées à une porte fermée : "FERMETURE EXCEPTIONNELLE POUR CAUSE DE PANNE INFORMATIQUE INEDITE" ! nannnnnnnnnnnnnnnnn !!!! pourquoi moi !!!! trop tard pour aller jusqu'à un autre bureau de poste !! Défoncer la porte à coup de pied n'aurait pas arrangé mes affaires, bien au contraire. J'ai juste tourné les talons en murmurant "même pas mal .. allez, les filles, on retourne à la voiture" ... et d'expliquer à Pomponnette ce qu'on avait fait car, du coup, elle ne comprenait pas bien le but de la promenade. Hinhin ! tu m'en diras tant !
Pomponnette qui en ce moment est particulièrement versée sur la pente contestataire. Depuis quelques jours, rien ne va. Rouspétant pour un rien, contestant chacune de mes décisions, de mes ordres. N'acceptant aucune des punitions, tout cela dans un cri incessant qui vous vrille les tympans. Hier soir, quand la responsable de la garderie m'a dit "Pomponnette, elle est vraiment adorable, elle aime venir ici, elle est toujours gentille, ça se passe toujours très très bien", je l'ai regardé avec mon usine de valises sous les yeux en soupirant "super !".
Ce matin, après une nouvelle soirée épique et un début de journée s'annonçant mortel, j'ai quand même tenté d'apaiser les débats et de lui faire comprendre deux trois trucs. Les filles jouaient depuis un moment dans le salon pendant que je repassais à l'étage, connectée à elle par un lien sonore permanent. Tout ce passait bien, quand des cris surviennent, des histoires de cheveux tirés, des pleurs de toute part ... je descends, et pour calmer la troupe, intime à chaque protagoniste l'ordre de se rendre au coin (chacun le sien). Histoire que chacun retrouve ses esprits. L'une pour avoir tirer les cheveux, l'autre pour avoir provoqué la situation et pour l'ensemble de son oeuvre. Natourelle s'exécute en soupirant. Pomponnette se met à hurler et à se rouler par terre. Nonnn, pas moi, nan, je veux pas aller au coin, nan, nan et nan. Cris, pleurs, grincements de dents. Punition maintenue et prolongée, criaillements permanents. Au bout de 3 minutes, la punition de Natourelle est relevée. Elle a exécuté la sentence sans broncher. Pomponnette continue de crier. Je la prends à part et essaye de lui expliquer :
- "Pomponnette, maman vous a puni toutes les deux car vous aviez fait les andouilles et vous vous étiez battues. Natourelle a accepté sa punition sans broncher. Elle a fait sa punition et est déjà repartie jouer. Toi, tu te plains, tu refuses, tu trépignes ... résultat, tu es toujours en train de purger ta punition et si tu ne t'arrêtes pas de crier, ça va encore durer longtemps. Tu ne crois pas que tu aurais pu faire différemment ? qu'est ce que tu aurais dû faire à ton avis ?"
Elle m'a regardé et s'est mise à réflechir. Je lui ai laissé le temps. Je n'ai rien dit. La logique ne pouvait que l'emporter. Ma démonstration allait éclater de toute son aveuglante clarté dans son petit cerveau d'anarchiste. La conclusion ne pouvait que lui tomber sous le sens. J'ai attendu. Au bout d'un moment, elle a murmuré :
- "courrir"
- "quoi ? je ne te suis pas bien là ... pourquoi courrir ?"
- "pour m'enfuir"
Haaaaaaaaaa purée ... c'est pas gagné ! Elle n'est pas matée ma petite bolchevique !

mercredi 11 novembre 2009

C'est une belle journée ... qui s'achève

Voilà une bonne journée comme j'aime.

Pas au niveau du temps, bien sûr. Pour un 11 novembre, je ne pouvais pas non plus demander la lune. Gris donc. Humide. Limite pluvieux. Cela ne nous a pourtant pas découragé et j'ai fait mon ramassage de feuilles. Non pas que je trouve cette activité passionnante ni même utile (demain, probablement, il faudra tout recommencer) ... mais cela nous donne l'occasion de sortir dans le jardin, de bouger un peu, de prendre l'air pendant 3/4 d'heures sans s'éloigner trop. Le temps de préparation est minimum, l'effet maximum. En rentrant, c'est l'heure du goûter. Une tisane chaude, une tranche de pain et une barre de chocolat. Aujourd'hui les filles ont voulu banane, pomme et mandarine. J'ai donc gardé pour moi l'idée de gâteaux. C'est pas tous les jours fêtes.
Pas non plus du fait de la commémoration du jour. Je me réjouis juste qu'une guerre ait pris fin ce jour-là et qu'aujourd'hui j'ai droit à une journée de repos. Mais l'évocation d'une guerre ne me réjouit pas vraiment et tout ce que j'ai lu sur cette première guerre ne me porte pas à la rejouissance.
Nan, c'est surtout pour toutes les petites choses insignifiantes dont cette journée a été remplie et qui m'ont permis de rassembler les petits boulons qui partaient un peu à vollo depuis quelques jours.

D'abord, on a retrouvé le petshop. Comme je m'y attendais, au saut du lit, l'esprit frais, on est tombé dessus par hasard, derrière un rideau. Et d'une. On a glandouillé joyeusement toute la matinée, en écoutant de la musique (celle que je m'escrime à remettre sur ma bibliothèque itunes depuis que mon DD ... réceptacle de toute ma musique ... enfin bon, je ne vais pas revenir sur le sujet). Lili nous a rejoint, par webcam interposée. On a discutaillé, et de fil en aiguille, j'ai voulu comprendre pourquoi je n'arrivais pas à partager mes fichiers de Grozordi sur Petitzordi portable, ainsi qu'avec Lili. Je me suis attelée à la tâche. Tout en faisant la cuisine, et en bataillant avec Pomponnette qui commençait sa rengaine "je-veux-des-saucisses-et-des-pates-et-j-aime-pas-les-légumes".

Je n'ai pas forcé (sur l'informatique). J'ai laissé mon cerveau se heurter à la logique informatique, reculer, revenir .. se confronter, tester, analyser. J'ai priorisé le repas. Au moment de partir faire la sieste (sieste que j'avais décidé de m'accorder), un appel de grand Faukon. Oups. A la fin de la conversation, plus envie de faire la sieste. Du coup, je suis repartie à l'assaut de mon problème. J'ai cherché .... j'ai trouvé. J'ai retrouvé le fil de mes réseaux ... j'ai remis les uns avec les autres ... même l'imprimante est désormais opérationnelle sur petizordi portable. C'est trop d'la balle !! J'écoute de la musique piochée sur l'ordinateur de Lili en lançant une impression de mon salon sur l'imprimante qui est dans le bureau. Moi, la technologie, quand ça marche ... ça me rend toujours euphorique !
Et pour la technologie qui ne marche pas (consécutivement à une malheureuse chute), les choses avancent aussi. J'ai trouvé, chez mon carrouf préféré, tout le matos pour envoyer mon DD, protégé comme un oeuf de porcelaine, à l'autre bout de la France, dans des mains amies et compétentes. Je n'ai pas reussi à mettre la main sur le poupon que Pomponnette veut pour son anniversaire et qui se trouve dans tous les catalogues qu'on reçoit (sans parler de la télé). Mais chez carrouf, rien. Nada. En revanche, pour que le père noel puisse envoyer des cadeaux dans tous les coins du monde et les jeter sans incident dans les cheminées, il y a tout ce qu'il faut : plastique à bulles, sac de boule de polystyrène, cartons postaux, scotche. Une aubaine pour moi. Alors, voilà, Floh, j'ai préparé le paquet. Je n'ai plus qu'à passer à la poste ... samedi je pense. Je te tiens au courant du grand départ
Et le troisième ordinateur de la maison me direz-vous, celui du bureau ? et bien il trône, esseulé, sur ma table de salle à manger. Il prend la poussière. Pas eu l'envie. Le courage. La motivation ... d'essayer de rattraper un peu le retard accumulé et de me plonger dans l'analyse de la rentabilité opérationnelle des comptes au 30 septembre. On fera bouchée double demain. Envie de me laisser vivre aujourd'hui. De siroter mon café et de ne pas forcer. Objectif atteint !
Que nous réserve la soirée ? un bain ... en général ça plait. Un peu de télé. Un repas ... ha, oui : on a mangé du poisson et des légumes ce midi. Tic et Tac ont voulu de la glace en dessert. Elles en ont été quitte pour 3 bouchées de légumes supplémentaires (on n'a jamais rien sans rien) ! On est donc tranquille pour ce soir ! Je vais éviter les pleurs et les trépignements ... à pas cher !
Et voilà .. quand on n'a pas d'autres ambitions que de se laisser pousser par les minutes qui défilent ... on a toutes les chances de se faire plaisir ! Je souhaite que votre 11 novembre ait été aussi agréable que le mien !

mardi 10 novembre 2009

L'invité

Alors voilà !

Il est arrivé.

Le tiers "Petshops"
On va le chouchouter. La tâche est immense. Faut qu'il se sente bien chez nous.
L'autre (celui que j'ai acheté ce midi pour Natourelle en même temps que celui de Pomponnette) est déjà perdu. Ne me demandez comment ... je ne sais pas. Je suis partie mettre un pantalon en rentrant du boulot. Elle est restée seule 30 secondes avant de me rejoindre. Quand je suis partie, elle l'avait dans les mains. Quand elle m'a rejoint, c'était doudou dans les mains. Entre les deux ... pfuiiiiiiiiit, disparu. Corps et bien.

C'est mardi soir. Demain c'est férié. J'ai droit à mon petit apéro sans courir partout dans la maison à la recherche d'un tiers séparateur qui s'est déjà fait la malle (après avoir fait un rapide tour de la question et constaté le boulot qu'il avait) !
Sans déc !

lundi 9 novembre 2009

Oedipe Reine

Il y a un truc que je n'avais pas bien compris en fait. Non pas que je comprenne tout du premier coup d'habitude, mais j'ai pu expérimenter encore une fois que je peux être très fortiche en théorie ... sans arriver à comprendre la pratique. Je sais, ça paraît bizarre, mais je suis comme ça. Je récite les règles par coeur ... mais j'ai tout faux à l'exercice !!
Il y a quelques temps, je m'étais inquiétée ("nan ! toi ? Poufpouf ? tu t'inquiétais ??? c'est pourtant pas ton style) ... hahem ... je m'étais inquiétée, donc, de la manière dont les filles (et Pomponnette en particulier) allaient pouvoir assouvir leur complexe d'oedipe. Complexe dont on dit qu'il est si structurant pour les enfants, que ça conditionne tout un tas de trucs 'achement vital pour leur développement futur de grands, tout ça tout ça. J'en avais parlé à mon psychiatre. Qui m'avait expliqué qu'il n'y avait pas de problèmes car le plus important pour l'oedipe, c'était le tiers séparateur. Qu'il soit un parent ou non. Hum. J'avais opiné du bonnet avec gravité, genre j'ai tout compris ... mais en fait, en y réfléchissant, j'étais pas vraiment sûre. concrètement, je ne voyais pas bien qui allait pouvoir jouer le rôle du tiers dont Pomponnette devait tomber amoureuse et grâce auquel j'allais me retrouver sur le banc de touche ... banc dont, grâce à toute mon habileté, j'allais dégager vite fait pour reprendre ma place sur le trône. On avait beau me dire "mais si, il y a des hommes dans ta vie, ton père, ton frère, les maris de tes copines ..." je ne voyais pas vraiment pratiquement comment, en une après-midi, la fusion pouvait se faire avec un ami de passage. Et en terme de tiers, il n'y a quand même pas tant de passage que ça chez moi ... Bref, je la sentais pas des masses cette histoire.
Et là ... depuis quelques jours ... je viens de comprendre ! Ce n'est pas du tiers séparateur qu'elle tombe "amoureuse". D'ailleurs, il n'en avait jamais été question finalement. C'est de moi !! A sa façon bien sûr, rien d' ouvertement incestueux, mais tout à fait comme dans le manuel du petit Oedipe : "maman, on vivra toujours ensemble" (baaah, mais non, ça va pas la tête, quelle horreur !!!) " et moi, je voudrais toujours être avec toi, et ne pas aller à l'école" (oui, celle-là, elle le ressort à toutes les sauces, dès fois que sur un malentendu j'accepte de la retirer de cette bienveillante institution). "Et tu sais, maman, moi je t'aime très fort" ... et tout ça ... et tout ça ... et tout ça. Okkkkkkkkkkay ! C'est donc à moi de jouer les adultes et de lui expliquer que je n'ai pas envie de vivre avec elle, que j'ai envie de passer du temps avec d'autres, et que je veux qu'elle ait ses amis qui ne seraient pas que mes amis à moi. Et le tiers séparateur c'est pour me sauver MOI ! m'aider à m'échapper ! à me soulager ! Et là je comprends tout de suite mieux ce que voulait dire la psy ! Voir des amis, sortir au cinéma, en week-end, c'est salutaire pour mon moral et vital pour mes filles ! Mais ouiiiiiiiii ! c'est ça !!!!
fallait pas m'embrouiller avec ces histoires de tiers .... nan mais !! Il n'y avait qu'à me l'expliquer simplement ! huhuhu !!!
Du coup, je suis bien contente, le week-end prochain, d'aller chez des amis (avec enfants). L'occasion de lui expliquer que maman parle avec des adultes, ses amis, et qu'elle passe dans ce cas au second plan. Pas à la trappe ... mais au second plan. Pas toujours agréable de jouer les intransigeantes, mais salutaire je pense.
Pomponnette est également ravie et j'ai eu le malheur de l'avertir hier de ce déplacement. Depuis hier donc, elle a préparé ses sacs, et ne se déplace pas dans la maison sans eux. Je dois me fâcher pour l'obliger à les laisser dans sa chambre, sous le motif que bon .. il n'y a pas urgence non plus. On a l'impression, chaque fois qu'elle va dans le salon, qu'elle part pour un trekking de 3 mois. Elle commence déjà à pleurer car je n'ai pas DÉJÀ mis le sac de couchage dans la voiture (oui, je ne t'ai pas dit cher Ourson, je viens avec son sac de couchage ... pas moyen d'y échapper). Elle me demande de compter les jours. Puis de recompter. De convertir en nuit, en sieste. Soupire que c'est trop long. Demande si dès fois on ne ne pourrait pas squizzer l'école, ça ferait gagner du temps (quand je vous dis qu'elle me le ressort à toutes les sauces !!) ... jusqu'à ce que je craque. Que je hurle que ça suffit et que maintenant je ne veux plus qu'elle m'en parle ! Elle rétorque que, puisque c'est comme ça, elle va en parler à ses pet shops en semblant ... et toc ... et se remet à parler dans le vide en direction des susnommés.
Pitié ... chers tiers séparateurs ...ou que vous soyiez ... je vous invite à la maison quand vous voulez !!!

dimanche 8 novembre 2009

Re-bond

Quand je n'avais pas encore d'enfants, dans ces moments de déprime, je m'enfonçais au fond, et n'en sortait qu'à l'issue d'un long moment. Avec les filles, ce n'est pas si facile. Elles ne m'autorisent pas à passer du temps en tête à tête avec ma déprime.
Désormais, nouvelle stratégie. Quand ça tangue et ça vacille version "ascenseur vers le fond", un seul mot d'ordre : ACTION.
Ainsi donc, ce matin, comme promis, nous sommes allées à la piscine. Une ballade à la piscine, c'est, en gros, 3 grandes étapes. Et ça n'a rien à voir avec une ballade.
1ère étape : la préparation. Habiller tout le monde dans l'excitation générale "moi aussi, moi aussi je veux venir, moi aussi ma couche maman, moi aussi". Dans le brouhaha général car Pomponnette parle beaucoup mais quand elle est excitée, elle multiplie le débit par 10. Essayer de réfléchir à ne rien oublier : serviette, bouées, culottes. Faire enfiler les pulls, les manteaux, les écharpes. Harnachées tout le monde, et lancer le bolide. Arriver à la piscine, faire descendre tout le monde vers les vestiaires et constater qu'avec le sac à dos, les manteaux, les écharpes et les pulls, on crève de chaud dans l'atmosphère tropical du centre ludo-aquatique. Enlever les chaussures de tout le monde, remonter les pantalons, attraper Natourelle en plus du sac à dos, des chaussures et des manteaux et passer le premier obstacle : le premier pédiluve. Ils mettent ça à l'entrée des vestiaires maintenant. 'achement merdique, moi je vous le dis. Déshabiller tout le monde. Se rendre compte que désormais, le cintre rouge de mon enfance c'est trop ringard et qu'il n'y a plus rien pour porter les affaires dans le casier. Hyper fastoche quand on a les manteaux, les chaussures, les pulls, les pantalons, les chaussettes ... de 3 individus ... dont 2 piétinent d'impatience dans la cabine. Faire donc 2 ou 3 voyages jusqu'au casier.
2nde étape : le plongeon dans l'eau. Là, finalement, c'est plutôt l'extase. Dommage, je n'ai pas pu prendre de photos de la mine extatique des filles. Natourelle, décidée à faire tout toute seule, flotte avec conviction, refuse toute aide, avale de l'eau sans broncher, bas des pieds et dérive. Pomponnette surexcitée bat des pieds, stresse à l'idée de ne plus avoir pied, mais veut quand même faire des choses plus dangereuses que d'habitude. Autant vous dire qu'on n'a pas traîné sur les marches. Et hop dans le courant (et tu me tiens pas maman), et zou dans les bulles. Le must ? une sorte de tapis en mousse flottante partant du bord et allant jusqu'au milieu de l'eau. Les enfants se précipitent et marchent aussi loin qu'ils peuvent. Les enfants adorent. Mes filles ont adoré. La première fois, j'ai tenu tout le monde, les filles se suivant cahin caha jusqu'au clou final : le saut dans l'eau. Les fois suivantes, elles se sont un peu affranchies. Jusqu'à ce que Natourelle se précipite en courant sur le tapis pendant que je suis Pomponnette des yeux. L'accélération m'a surprise. Course poursuite, Natourelle sur le tapis, moi dans l'eau. Elle saute dans l'eau, juste au moment où j'arrive essoufflée. Juste le temps de lui remettre rapidement la tête hors de l'eau et que ses bouées fassent effet. Pendant ce temps, Pomponnette hurle de rire mais plus prudente, avance à 4 pattes. Saute également dans l'eau et se retrouve avec la tête sous la surface. Relève la tête. Et continue de rire. Ben voilà ma belle ! Ça fait 3 semaines que tu me tannes pour apprendre à mettre la tête sous l'eau en pleurant que tu n'y arriveras jamais. Te voilà affranchie !
3ième étape : le retour. Tout le monde me suit sans histoire au moment du coup de sifflet final. Puis, une fois le retour à la cabine, il faut refaire les aller-retour vers le casier. Sécher, habiller, toujours dans une atmosphère tropicale. Pomponnette-la-machine-à-se-plaindre se remet en route "j'aurai voulu 6 minutes de plus maman, et c'est quand qu'on revient ?". Je commence à suffoquer. Il faut remettre le sac à dos humide sur le dos, prendre les manteaux, les pulls, les chaussures et Natourelle sous le bras et repasser le pédiluve (ce pt... de pédiluve). S'arrêter dans la cabine qui est après le pédiluve, pour finir de s'habiller. Se rappeler que les serviettes sont rangées en boule dans le sac à dos et qu'on a rien pour se sécher les pieds. La ressortir en pestant. Attraper les filles, finir le travail. mettre pulls et manteaux. Arriver au pied de l'escalier. Bon sang mais c'est pas vrai ! ils aiment ça les obstacles. Pomponnette continue son monologue. J'attrape Natourelle (encore une fois) et on franchit notre dernier pic. Hop. On re-harnache tout le monde dans la voiture. Et nous voilà repartit. Même Pomponnette, que j'observe du coin de l'oeil, est vidée. Elle s'est même tue 3 minutes ... d'affilée ... oui. J'ai cru qu'elle se sentait mal.
La sieste n'a pas traînée ... pour les filles. Pomponnette, entre deux plaintes (mais quand c'est qu'on y retourne), me dit qu'elle m'aime de tout son coeur ... mais que demain, elle veut toujours pas aller à l'école ! HAHAHAHA ! Ça m'a cocotte ... c'est une autre étape !

samedi 7 novembre 2009

grise mine

Il y a des jours où, on a beau se démener, le sentiment d'échec prime sur tout. C'est d'ailleurs étrange de se dire que nos échecs nous reviennent bien plus facilement en mémoire que nos succès. Et qu'ils nous plombent le moral bien plus que l'évocation de nos succès ne nous le remonte. Manifestement, je n'ai pas assez travaillé la sophrologie. Il faut absolument que je profite de cet hiver pour me reprendre en main.

En attendant, je nage dans le morose. j'ai récupéré mon DD, "mort de chez mort" d'après le spécialiste. Je n'arrive pas à m'y faire et ça tourne en boucle dans ma tête. Toutes les photos de Natourelle depuis sa naissance perdues, envolées ? ce n'est pas possible. Heureusement, une petite lueur d'espoir vient de poindre sur le sujet, grâce à Floh. ... au moins l'espoir de comprendre. Et la compréhension aide à faire son deuil.

Un mal de crâne depuis une semaine qui ne veut pas passer. des dossiers qui piétinent au bureau. Ça n'avance pas, pas aussi vite que je le voudrais. Je joue mes burettes de service. J'aide mes collègues, parce que c'est comme ça, qu'on fonctionne en équipe et que c'est la moindre des choses. Parce que s'ils n'avancent pas, c'est mon travail à moi qui va en pâtir dans quelques jours (semaine). On vit (et on travaille) en interaction constante avec les autres et un grain de sable pour l'un restera pénalisant pour tous ... alors un rocher, je ne vous dis pas. En attendant, j'aide à pousser le rocher hors du chemin, et je laisse sur le coté mon propre travail, que malheureusement, dans la longue chaîne d'entraide, personne ne se charge de prendre à sa charge.

A cela s'ajoute la campagne de pub lancée par Pomponnette pour que je l'emmène à la piscine. Parce que les "grande section" vont à la piscine ce trimestre. Pas de bol pour moi, Pomponnette a bien compris ce qui se passait. Du coup, j'y ai droit matin, midi et soir. "C'est trop bien la piscine", "vient Natourelle, on va nager sur le tapis", "maman, tu as vu mon sac bleu .. il ferait très bien à la piscine non ?", "ça y est, tu as réfléchi maman ? nan, bon, ben tu fermes les yeux, tu réfléchis et tu me redis quand on y va ? .... ça y est ... tu as réfléchis ?" ... Ça n'arrête pas, le disque tourne en boucle. Mon mal de crâne grandit ...


J'ai bien failli craquer cet aprem. Mais ma morosité a pris le dessus. Pas envie de sortir de chez moi, de me bouger. Et pourtant, c'est ce que je devrais faire. me bouger. Reprendre l'initiative. Me gonfler du plaisir de voir Pomponnette ravie. Même si je sais que ça va être fatiguant. Qu'une heure sur place, c'est autant en préparation. C'est de la surveillance sans espoir pour moi de me détendre complètement, entre Pomponnette et Natourelle qui veut tout faire comme sa soeur. C'est le combat du départ "si, on part maintenant".

On va y aller demain. Il le faut. Sinon, mon week-end va tourner au vinaigre, à l'insatisfaction crasse. Marre de passer mon temps à dire "NON", à crier. A endiguer leur vitalité débordante, alors que je devrais juste avoir l'envie de la laisser s'exprimer vers des exutoires à leur mesure.

jeudi 5 novembre 2009

Soleil rouge

Ce soir, Pomponnette dessine des soleils rouges. Rouge, parce que le soleil, ça brûle ... comme le rouge. Hé, oui ! pas bête ! je n'y aurai pas pensé ! La logique des enfants est toujours fascinante.
Celle des informaticiens, beaucoup moins. Quel rapport me direz-vous ? aucun, si ce n'est que j'ai eu à suivre les deux aujourd'hui. Pomponnette donc pour la partie enfant, et le Sieur en charge de la récupération des données de mon disque dur pour la catégorie informaticien. Après un appel hier (où je n'ai pas réussi à le joindre), je suis passée directement au magasin à midi. Tout sourire, il m'a expliqué qu'il avait commencé à regarder mais qu'il ne savait pas encore ... mais qu'il saurait dans l'après-midi et qu'il m'appellerait. Ben bien sûr ! Justement aujourd'hui ! Comme promis, il m'a appelé. Comme de bien entendu, c'était à un moment où je n'étais pas devant mon portable. Il m'a donc laissé un message "madame, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c'est que le boîtier est intact. La mauvaise c'est qu'on ne peut pas récupérer les données. Appelez moi, pour me dire si vous voulez récupérer le DD, sinon, je le jette".
MAIS ELLE EST OU LA BONNE NOUVELLE ?? Je m'en fiche d'avoir une boite en plastoque sans accroc. Je veux son contenu. La qualité du contenu l'emporte largement sur l'esthétique du contenant. Je me suis précipitée sur le téléphone pour le rappeler et ... c'est là que lui n'était pas joignable. J'ai laissé le message "NE JETEZ RIEN !!!". J'espère que le message lui a été transmis et qu'il va le suivre à la lettre. Sinon, je fais du petit bois d'informaticien pour me chauffer cet hiver !
Je vais essayer de tenter ma chance ailleurs. Je sais, ça fait la fille qui ne veut pas se rendre à l'évidence, et c'est probablement le cas. Pourtant je n'arrive pas à me faire à l'idée que rien n'est récupérable. Pour un pauvre petit choc de rien du tout. Je n'arrive pas à admettre que le type trouve le temps de me répondre uniquement le jour où je passe pour savoir un peu où il en est et qu'en deux coups de cuillère à pot ... alors que cela fait des jours qu'il bosse dessus d'après lui, paf, il n'arrive pas. Ce soir, c'est moi qui voit des soleils rouges ...

lundi 2 novembre 2009

A saisir

L'éducation, c'est quelques beaux principes auxquels on s'accroche tant bien que mal et des opportunités qu'il faut savoir saisir quand elles se présentent.
J'ai eu droit à ce genre d'opportunité cette semaine, et j'ai sauté dessus : Pomponnette est une accro à la tétine. Enfin ... était ...
Mardi dernier, elle a perdu sa tétine, après la sieste. Sans sortir de la maison, elle l'a fait tomber on ne sait où. Incroyable mais vrai. Impossible de savoir où elle est. On a retourné la maison, rien n'y a fait. Par ailleurs, elle a oublié, à l'école, son sac "doudou-tétine-d'école". Une coïncidence pareille, c'était une aubaine à ne pas laisser passer ! j'ai donc poussé un peu l'avantage et, malgré la 3ième tétine de rechange bien au chaud dans ma table de nuit, je lui ai expliqué qu'on en avait plus et qu'il allait falloir s'en passer. Ça a été un peu dur au début. Elle a pleuré un peu bien sûr. Elle a essayé tout un tas d'arguments "maman, tu sais, c'est trèèèèèèèès important pour moi la tétine ... et mon pouce, ça fait mal".
Pourtant, j'ai tenu bon. J'ai dit que je comprenais et que j'allais l'aider à passer le cap. Je lui ai raconté le jour où on m'a demandé d'arrêter de sucer mon pouce, le gant de toilette sur la manche du pyjama. 1 nuit est passée. Puis une sieste ... et encore une autre nuit ... et encore une autre. Elle ne pleure plus ... trop. Elle ne la demande plus ... trop. c'est arrivé pile poil pendant les vacances. Je ne pouvais pas rêver mieux. Je prie pour qu'on ne retombe pas sur la tétine égarée. Ce serait tellement ballot !
Reste à passer le cap de l'école. Arriver à subtiliser la tétine dans le sac qui doit normalement l'attendre sagement dans la classe. Expliquer à l'Atsem ... croiser les doigts pour que ça passe ...
Fin d'une addiction pour elle ... d'un esclavage pour moi ... j'y crois ...

Vite dit

Natourelle a un cap a passer ... celui de la propreté. On avait bien avancé ... mais là, elle marque un pas, une sorte de petite rébellion entre nous. La prise de conscience que, du haut de ses deux ans, elle a un pouvoir absolu sur le sujet. Rien ne sert donc de l'intimider, de hurler, ou de se rouler par terre.
Pour rendre le passage sur le trône plus ludique, j'ai mis une carte du monde sur le mur. Qu'elle regarde, et qui, l'air de rien, l'incite à rester un peu plus longtemps, et qui sait ce qui peut arriver dans ces petites minutes de détente ...
Une vieille ruse de sioux héritée de Mamoune qui avait pratiqué ainsi pour nous inciter à regarder plus attentivement la carte du monde. On devait rechercher un coin paumé sur le globe ... le premier qui trouvait avait gagné ... Maintenant, je sais où est la presqu'ile de Kanin (pas facile à replacer dans une conversation, certes, mais la culture générale ne fait jamais de mal ...).
A l'instant, je viens de mettre Natourelle sur le trône, avant de la coucher. En regardant la carte, elle m'a sorti d'une traite "Chine, Amérique, majeur, auriculaire".
Tout n'est pas encore bien rangé dans ce petit cerveau ... manifestement .... Trop d'apprentissage ne tuerait-il pas l'apprentissage ?