mardi 2 mars 2010

Pour le pire et le meilleur

"Maman, quand tu seras morte, je jetterai Natourelle à la poubelle, na" !

Une telle déclaration de Pomponnette, déclamée mardi soir dans le parc des O. de mon village, avec toute l'emphase qui va bien, venait forcément d'une énormmmmmme frustration dont elle était victime. Un truc de fou, on imagine bien, sinon comment aurait-elle oser nous vouer aux gémonies de la sorte, nous, ses plus proches parents ? Et oui, c'est vrai que le fait de ne pas avoir le droit de monter dans la poussette de Natourelle (pour la simple et bonne raison que Natourelle l'occupait déjà) semblait une raison suffisante pour nous pulvériser toutes les deux dans un grand éclair fumant ! si en plus on pouvait souffrir un peu, je crois que cela aurait rajouté à son plaisir. Faut croire qu'à 4 ans et quelques, la frustration est une notion très relative.

Ceci étant, une telle déclaration n'a pas entamé le plaisir que j'ai eu à passer un peu de temps avec les filles, que je suis allée chercher qui à la sortie de l'école, qui à la sortie de la garderie, pour profiter du soleil et du temps doux en allant goûter au parc.
Rien n'était écrit, et quelques heures encore avant d'y être, je pensais surtout qu'à 17H00, je serai de retour au bureau pour me plonger dans mon travail et oublier le début de journée, un peu difficile.
Partie à 8H00 dans le Morbihan, pour assister à la sépulture de la tante de Choupinou, décédée vendredi dernier d'un cancer généralisé à 55 ans. Moment difficile assurément : voir 3 garçons et son mari désemparé, rappel du dernier enterrement auquel j'avais assisté (et auquel Choupinou tenait la première place). On a beau avoir des relations compliquées avec certaines personnes, cela ne nous rend pas plus insensible à leur malheur. "Rassurée" toutefois de revoir ces 4 hommes (à 15 ans, âge du dernier enfant, on est presque un homme) dans l'intimité de leur maison, unis et proches, faisant face avec beaucoup de douceur les uns envers les autres.
Repartie vers 14H00, direction la Mayenne, prête à débarquer au bureau pour m'occuper l'esprit. Détournée de cette voie par un ami, contacté entre temps, qui m'a incité à m'occuper l'esprit d'une façon qui me remplirait plus qu'elle ne me viderait. Et me voilà allant chercher mes filles, ravies de ce changement de programme et de la surprise que je leur ai faite. Une bonne façon pour moi de me changer les idées.
Il n'y a pas à dire, l'idée était excellente ... même si Pomponnette a rêvé un instant de me voir disparaître pour virer sa soeur de la poussette !

4 commentaires:

  1. "Détournée de cette voie par un ami, contacté entre temps, qui m'a incité à m'occuper l'esprit d'une façon qui me remplirait plus qu'elle ne me viderait. "

    il y a dans cette phrase une poésie et un clin d'oeil qui n'échappe pas au lecteur

    Natourelle Poubelle ça rime y'a pas ;-)

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  2. En tout cas cette phrase est très joliment formulée ;)
    Les impromptus font parfois les plus jolis moments, malgré une petite crise de jalousie :) M'enfin quand j'étais petite, j'avais dit à peu près la même chose à ma mère au sujet de mon petit frère, donc... (il est en bonne santé, grand et me rabat régulièrement le caquet maintenant, pas de souci à avoir pour Natourelle non plus donc)

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  3. Sachant que Natourelle part pour être bien plus costaud que son éphébe de soeur, il n'y a pas trop de souci à se faire. D'autant que la louloute ne rentre plus dans une poubelle....

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  4. Oui, Bérangère, c'te gamine a le sens du mot !
    Floh et Lili : pas d'inquiètude pour Natourelle, qui, du fond de sa poussette déclamait à sa soeur "c'est MA poussette, à MOI" ! pas spécialement traumatisée donc par les malédictions de sa soeur !

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