dimanche 8 novembre 2009

Re-bond

Quand je n'avais pas encore d'enfants, dans ces moments de déprime, je m'enfonçais au fond, et n'en sortait qu'à l'issue d'un long moment. Avec les filles, ce n'est pas si facile. Elles ne m'autorisent pas à passer du temps en tête à tête avec ma déprime.
Désormais, nouvelle stratégie. Quand ça tangue et ça vacille version "ascenseur vers le fond", un seul mot d'ordre : ACTION.
Ainsi donc, ce matin, comme promis, nous sommes allées à la piscine. Une ballade à la piscine, c'est, en gros, 3 grandes étapes. Et ça n'a rien à voir avec une ballade.
1ère étape : la préparation. Habiller tout le monde dans l'excitation générale "moi aussi, moi aussi je veux venir, moi aussi ma couche maman, moi aussi". Dans le brouhaha général car Pomponnette parle beaucoup mais quand elle est excitée, elle multiplie le débit par 10. Essayer de réfléchir à ne rien oublier : serviette, bouées, culottes. Faire enfiler les pulls, les manteaux, les écharpes. Harnachées tout le monde, et lancer le bolide. Arriver à la piscine, faire descendre tout le monde vers les vestiaires et constater qu'avec le sac à dos, les manteaux, les écharpes et les pulls, on crève de chaud dans l'atmosphère tropical du centre ludo-aquatique. Enlever les chaussures de tout le monde, remonter les pantalons, attraper Natourelle en plus du sac à dos, des chaussures et des manteaux et passer le premier obstacle : le premier pédiluve. Ils mettent ça à l'entrée des vestiaires maintenant. 'achement merdique, moi je vous le dis. Déshabiller tout le monde. Se rendre compte que désormais, le cintre rouge de mon enfance c'est trop ringard et qu'il n'y a plus rien pour porter les affaires dans le casier. Hyper fastoche quand on a les manteaux, les chaussures, les pulls, les pantalons, les chaussettes ... de 3 individus ... dont 2 piétinent d'impatience dans la cabine. Faire donc 2 ou 3 voyages jusqu'au casier.
2nde étape : le plongeon dans l'eau. Là, finalement, c'est plutôt l'extase. Dommage, je n'ai pas pu prendre de photos de la mine extatique des filles. Natourelle, décidée à faire tout toute seule, flotte avec conviction, refuse toute aide, avale de l'eau sans broncher, bas des pieds et dérive. Pomponnette surexcitée bat des pieds, stresse à l'idée de ne plus avoir pied, mais veut quand même faire des choses plus dangereuses que d'habitude. Autant vous dire qu'on n'a pas traîné sur les marches. Et hop dans le courant (et tu me tiens pas maman), et zou dans les bulles. Le must ? une sorte de tapis en mousse flottante partant du bord et allant jusqu'au milieu de l'eau. Les enfants se précipitent et marchent aussi loin qu'ils peuvent. Les enfants adorent. Mes filles ont adoré. La première fois, j'ai tenu tout le monde, les filles se suivant cahin caha jusqu'au clou final : le saut dans l'eau. Les fois suivantes, elles se sont un peu affranchies. Jusqu'à ce que Natourelle se précipite en courant sur le tapis pendant que je suis Pomponnette des yeux. L'accélération m'a surprise. Course poursuite, Natourelle sur le tapis, moi dans l'eau. Elle saute dans l'eau, juste au moment où j'arrive essoufflée. Juste le temps de lui remettre rapidement la tête hors de l'eau et que ses bouées fassent effet. Pendant ce temps, Pomponnette hurle de rire mais plus prudente, avance à 4 pattes. Saute également dans l'eau et se retrouve avec la tête sous la surface. Relève la tête. Et continue de rire. Ben voilà ma belle ! Ça fait 3 semaines que tu me tannes pour apprendre à mettre la tête sous l'eau en pleurant que tu n'y arriveras jamais. Te voilà affranchie !
3ième étape : le retour. Tout le monde me suit sans histoire au moment du coup de sifflet final. Puis, une fois le retour à la cabine, il faut refaire les aller-retour vers le casier. Sécher, habiller, toujours dans une atmosphère tropicale. Pomponnette-la-machine-à-se-plaindre se remet en route "j'aurai voulu 6 minutes de plus maman, et c'est quand qu'on revient ?". Je commence à suffoquer. Il faut remettre le sac à dos humide sur le dos, prendre les manteaux, les pulls, les chaussures et Natourelle sous le bras et repasser le pédiluve (ce pt... de pédiluve). S'arrêter dans la cabine qui est après le pédiluve, pour finir de s'habiller. Se rappeler que les serviettes sont rangées en boule dans le sac à dos et qu'on a rien pour se sécher les pieds. La ressortir en pestant. Attraper les filles, finir le travail. mettre pulls et manteaux. Arriver au pied de l'escalier. Bon sang mais c'est pas vrai ! ils aiment ça les obstacles. Pomponnette continue son monologue. J'attrape Natourelle (encore une fois) et on franchit notre dernier pic. Hop. On re-harnache tout le monde dans la voiture. Et nous voilà repartit. Même Pomponnette, que j'observe du coin de l'oeil, est vidée. Elle s'est même tue 3 minutes ... d'affilée ... oui. J'ai cru qu'elle se sentait mal.
La sieste n'a pas traînée ... pour les filles. Pomponnette, entre deux plaintes (mais quand c'est qu'on y retourne), me dit qu'elle m'aime de tout son coeur ... mais que demain, elle veut toujours pas aller à l'école ! HAHAHAHA ! Ça m'a cocotte ... c'est une autre étape !

5 commentaires:

  1. Félicitations ! Moi, après ce genre de séance, je suis tellement vidée que je vais moi aussi faire la sieste. Ou alors je suis d'une humeur massacrante toute l'après-midi.

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  2. Ouaouh :)
    Ca aide à reléguer tout le reste en arrière-plan hein?
    Dernier souvenir de la piscine pas si lointaine avec Miss Blondinette: elle s'auto-gère correctement, à son âge pas de souci. Par contre la jeune maman devant moi dans la file d'attente du guichet, dans la chaleur de fous, s'est d'un coup retournée vers moi avec son tout petit boud'chou (3 ou 4 mois) dans les bras en me disant "vous voulez bien me le tenir deux secondes? J'ai ma ceinture de pantalon qui a lâché, il faut que je fasse quelque chose sinon je l'aurai sur les talons tout soudain"....
    Alors oui, chapeau d'avoir géré tout ça avec tes 2 petites furies qui ont ma fois l'air de faire des progrès à vitesse fulgurante dans l'eau ;)
    Et puis une si belle reconnaissance de sa fille, même formulée ainsi, c'est le plus beau, nan? ;)
    Bises

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  3. On ne le dira jamais trop : la piscine, c'est le top ! Rien que pour les voir s'éclater dans l'eau, on peut bien faire quelques petits milliers de manipulations-allers-retours-harnachements-etc, hein ?
    J'espère que cette séance a réussi à illuminer ton dimanche...
    Bises
    Pat

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  4. Karmara : heu, ben moi, bizarrement, ça m'a calmée mais je n'ai pas eu besoin de sieste. En revanche, le soir ... j'ai fait ma mamie de base : les dents dans le verre et au lit !
    Aude : merci ! je ne ferai quand même pas ça tous les week-ends ... même sous la pression de Pomponnette
    Floh : oué, ça m'a permis de me concentrer sur autre chose. Perdre des photos ce n'est pas perdre le modèle. en revanche, il faut que je réflechisse à une organisation différente des sacs, parce que là, avec leur idiot de pédiluve juste à l'entrée, c'est vraiment vraiment merdique ...
    Pat : oué, c'est le top ! faudrait qu'il y ait un tout petit peu moins d'enfants (pour que je puisse mieux m'étaler) et peut-être ... un petit peu plus de "côte de boeuf" célibataire (enfin ... on s'comprend) !

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