Certes, je le sais, la vie à deux, ce n'est pas toujours facile. En ce moment, autour de moi, les difficultés de couples (passagères ou plus durables), les divorces et les séparations le temps de réfléchir se multiplient. Ça ne donne pas tellement envie de refaire tout le chemin si difficilement accompli la première fois (je ne suis pas une tombeuse ... encore que ... mais ça c'est une autre histoire qu'il faudrait que je raconte ici ... ma renversante rencontre avec Choupinou). Bref ... je m'égare. Refaire tout ce chemin pour de telles perspectives ne me semblent pas, à l'heure actuelle, en l'état de fatigue physique et mentale dans lequel je surnage, un truc tentant.
Pourtant, du fond du marais dans lequel je suis tombée en début de semaine dernière et dans lequel je me débats toujours, je me dis qu'il y avait un truc bien dans la vie à deux (plusieurs même, mais au moins un) : le partage !!!! L'un va faire les courses, l'autre le ménage. L'un le repas, l'autre le repassage. L'un le lave-vaisselle, l'autre le lave-linge. L'un les câlins, l'autre les fessées ... et réciproquement. L'un le RTT, l'autre le boulot à marche forcée ... et réciproquement. L'un la tondeuse, la taille et l'élagage. L'autre le repassage, les couches et le quart chez le médecin. L'un la grasse matinée et l'autre la sieste. L'un le virus, l'autre la garde des mômes. BREF ! un truc qui permet de passer son petit bâton de relais, de ne pas être tout le temps dans le rouge. C'est sûr, en contrepartie, il y avait le renoncement à une certaine liberté. La nécessaire obligation de transiger, de débattre, de tenir compte de l'autre et de son avis. Et souvent aussi le rappel à l'ordre sur la notion de partage ... et de timing.
Certes, aujourd'hui, je suis libre. Libre de me lever 20 fois par nuit cette semaine et de distribuer menaces et remontrances à ma guise et sur le ton qui me plaît (et le ton qui me plaît quand je suis réveillée en plein sommeil fiévreux n'est jamais annonciateur de messages chantants ... c'est pas la mélodie du Bonheur). Libre d'aller vérifier la fièvre de Natourelle et d'en profiter pour prendre ma dose de paracétamol. Libre de trouver des soluces pour garder Natourelle et sa fichue scarlatine. Libre de ranger, re-ranger ... de hurler après les filles qui ne respectent même pas 3 secondes réglementaires avant de tout remettre en vrac avec une énergie crasse. Libre de décider qui va chez le médecin et quand, sans m'énerver de ce que l'autre s'inquiète trop ou pas assez, ou pas opportunément. Libre de changer les meubles de place pour organiser un espace bricolage pour les filles, de choisir l'heure où je vais entamer le repassage, libre de ne pas le faire. Libre de regarder un match de rugby ... ou pas. De faire des coquillettes ... ou des coquillettes. Libre de travailler le week-end, parce que certaines choses doivent être faites avant lundi, libre de ne pas accorder plus de temps aux filles. Libres de m'épuiser à essayer de tenir tous les sujets selon la même qualité labelisée poufpouf "le meilleur sinon rien" ! A ce rythme, il est probable qu'on approche bientôt du "rien".
Oué, c'est trop cool la liberté ... mais ça manque de partage. Et puis ça coûte. Même si, tout bas, je me fais la remarque que l'autre solution a aussi son coût ... et que dans quelques années je me demanderai pourquoi je me sentais aussi à plat ... là, en ce moment, présentement ... je n'ai qu'une envie : dormir pendant des plombes, dans un océan de silence. Sans chiffres, sans normes IFRS, sans cris, sans virus, sans Oedipe. Sans commissaire aux comptes, sans grand Faukon, sans logiciels de reporting qui plantent dès que 4 personnes le sollicitent en même temps. Juste dormir jusqu' l'ecoeurement. Se réveiller pour se rendre compte qu'on a tout le temps et replonger dans le moelleux, et retrouver l'ennui et l'envie de faire autre chose.
Le prix de la liberté ... en ce moment ... c'est mon sommeil. Et mon sommeil, c'est mon capital à moi. Mon atout et ma faiblesse. Sans lui, je suis perdue. Même pendant les périodes les plus sombres de ma vie, je ne l'ai jamais perdu. Je n'ai pas eu beaucoup besoin de somnifère, le sommeil venant toujours à mon secours. Mais là, mon sommeil, ma vie est en train de me le voler ... alors avant de devenir une petite chose vidée de sa substance et n'ouvrant la bouche que pour hurler qu'on lui fiche la paix ... je vais devoir mettre le holà !!
A commencer par tout de suite maintenant ... Purée c'te vie que j'ai !! ça donne envie grave, rien qu'à me lire !!
Bon, tu connais mon point de vue sur la vie à deux hein....., pis à Noël (c'est à dire bientôt) tu pourras dormir un peu plus chez les parents.....
RépondreSupprimerUn amoureux c'est tout simplement bon.
RépondreSupprimerLe quotidien d'une maman seule avec deux enfants est déjà lourd à la base, avec ses grands moments de bonheur certes, mais lourd à porter. Alors quand en plus, il y a la maladie, la fièvre, le temps pourri, les jours trop courts, le boulot stressant, ça peut devenir extrêmement pénible. Et surtout éreintant.
RépondreSupprimerDans mon cas, ce qui est différent, c'est que je l'ai voulu, car c'était encore plus lourd avant. Et puis mes filles sont un peu plus grandes, ce qui simplifie la vie. Mais je vois très bien ce que tu veux dire… La fatigue est une s…
Tu devrais te payer une baby-sitter deux heures samedi, pour qu'elle emmène tes filles se balader pendant que tu ferais la sieste !
Bises
Ce qui complique les choses c'est l'éloignement par rapport à la famille..........impossible de pouvoir venir te soulager un après midi ou un week end.....
RépondreSupprimerJ'espère que tu vas vite pouvoir redormir ton compte, et puis relâcher un peu la pression... parce que oui, la possiblité de partage, ça change beaucoup la donne... Enormément, même.
RépondreSupprimerBon courage en tout cas...
j'ai élevé mon aîné seule. Je bossais dur, je pleurais beaucoup, je ne pouvais plus supporter de voir un couple main dans la main...Et puis le temps a passé...courage mais Karmara a raiosn Accorde toi du temps POUR TOI ! Nul n'est parfait !
RépondreSupprimer"La vie à deux, c'est comment résoudre ensemble les problèmes que l'on aurait pas eu seul"
RépondreSupprimerTrêve de propos de café du commerce, tu es toujours la bienvenue à la maison, sans avoir à y être invitée formellement, tu viens et basta.
Et quand tu veux te reposer, tu peux aussi proposer à tes filles d'aller passer un jour ou un WE chez l'ourson, il sera toujours ravi.
Et une baby sitter un soir, ça peut se trouver, l'ourson peut aussi le faire, comme beaucoup d'autres au "chateau".
Y'a des ours sympas en Mayenne, je trouve.......
RépondreSupprimerAude : oui. En fait, je finis même par l'oublier ... et je me vois mal expliquer, au deuxième RV "bon, alors, on se les répartit comment les tâches là ?"
RépondreSupprimerKarmara : voilà. C'est ces pics de fatigue qui rendent les choses toutes noires parfois. Parfois on a l'énergie pour déplacer des montagnes, alors garder deux mômes ... pfuit ... même pas mal ... et d'autre fois, on voudrait trouver le bouton stop pour se poser et réflechir 2 secondes à ce qu'on fait ... et là ... s'occuper de soi est déjà trop dur !
Anne : ce soir, objectif coucher à 21H. Ordi de travail est resté sagement au cravail ... comme ça, pas de tentation. Au fait, tu sais quoi ? la nuit dernière, j'ai révé de toi. Je te rencontrais au restau, avec ton namoureux et mon mari ... c'était très sympa.
Bérangère : Je comprends parfaitement ce que tu dis. Je sais qu'un jour ça va passer, ça sera moins dur ... ou dur différemment, en tout cas pas aussi physique. Alors, je vais commencer par suivre ton conseil ... et ce, dès vendredi
Ourson : j'aime bien ta vision de la vie à deux ! pas si basique que ça ! En attendant, je note ta proposition. Tu as noté que je progresse bien sur le sujet, et maintenant, quand on m'invite, je ne décline plus sous de fallacieux pretexte. Je viens de m'acheter un calendrier 2010 pour me projeter sur les week-ends ... et imaginer des choses ... sans les filles !
Lili : Un jour, oui, je me rapprocherai. Je ne m'accroche pas désespéremment à cette région ... mais j'y ai aussi de très bons moments ! et les ours, pour être sympas, sont importés directement de Sarthe. C'est un vrai label !!
Ce que je voulais dire c'est qu'à mon avis c'est qu'avant de faciliter le quotidien, un amoureux ça donne des ailes, tout parait plus léger et on accorde peut-être moins d'importance aux soucis du quotidien.
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