mardi 22 décembre 2009

La force des traditions

Marrant comme certaines habitudes se perpétuent, de génération en génération, sans que rien ne vienne vraiment expliquer la chose, à part peut-être le fait que les enfants passent tous, à un moment ou à un autre, par ces étapes.
Hier, dans la voiture, Pomponnette scrutait l'horizon, pour apercevoir les montagnes de Mamoune et Grand-père. A peine aperçues, la voilà qui s'exclame "Natourelle, je les ai vues, je suis la première, j'ai gagné !!!". Quelques minutes après, elle s'endormait. Petite phrase anodine, que sa soeur n'a peut-être même pas vraiment saisie, mais qui m'a, personnellement, catapultée des années en arrière. A cette époque où, à l'arrière de la voiture, Lili, Umberbracht et moi-même scrutions la route, pour apercevoir le premier le panneau "Auch", signe que nous approchions de chez Mamy et Papy. Fallait pas le louper, vu qu'on avait une chance par an de gagner. Lili était forte à ce jeu. Plus de persévérance ? plus de mémoire ? plus de talent ? ... peu importe. C'était un jeu récurent, et si aujourd'hui nous nous retrouvions tous ensemble dans une voiture sur cette route, je suis quasiment certaine que j'entendrai Lili nous annoncer "ça y est, je l'ai vu ... la première".
Chez mes parents, mes filles se disputent le même poupon. Le gros "Jacques". Celui que mes parents m'avaient offert il y a ..... pfuit ..... un siècle. Je me rappelle de ce jour assez précisément. J'ai en tête un film muet. Je vois le paquet devant moi, et mes parents me parlant, me disant des trucs, que je ne comprends pas. Je fixe le paquet. Paquet qu'ils finissent par me donner, excédés. Je le prends, avec un petit sentiment de malaise, celui de n'avoir pas bien répondu à leur attente. Mais avec une certaine joie aussi, celle de le toucher enfin. Je sais aujourd'hui qu'il voulait que je me rende compte que ce poupon avait le même prénom que mon père, mais à l'époque, j'étais sourde à tout ça. Juste intéressée par le poupon en question.
Mes filles, aujourd'hui, en sont dingues. C'est à celle qui le chipera à l'autre. Je peux comprendre !
Comme une tradition désormais inébranlable, cela ne fait pas 24H que nous sommes ici que j'ai déjà une fille qui a de la fièvre. Pour qui, pour quoi, l'histoire nous le dira. Les sujets ne manquent pas. Mamoune dit que c'est normal. Nous faisions cela aussi. T'en avais toujours un pour faire le malin. Je crois qu'elle dit ça pour me consoler.
Il n'y a pas à dire, il y a des traditions qui m'émeuvent plus que d'autres.

6 commentaires:

  1. Ca doit être parce que ce serait trop facile sinon...
    Allez, bon courage.
    Bises
    Pat

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  2. J'avais les nerfs solides mouâ, et ma concentration ne faiblissait pas.......

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  3. Ton poupon s'appelait Jacques, le mien Nicolas. Que de prénoms présidentiels!

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  4. Pat : oué, ne cédons pas à la facilité !
    Lili : je crois que tu savais te concentrer au bon moment surtout
    Aude : ces poupons sont nés pour accomplir de grandes choses ... reste à savoir si ce sont de belles choses ...

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  5. ton billet me rappelle le dernier Gavalda...bonne année à toi et à tes fillettes

    bises

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  6. Mon poupon à moi m'a été offert pour la naissance de mon frère, et portait le prénom de la petite fille qui était à côté de lui dans la pouponnière. Mais mon frère n'a jamais cherché à me le piquer, cela dit ;)
    Chez nous, je crois qu'on se disputait les plaques des voitures, ou les marques, je n'ai plus trop de souvenir. Pas de fièvre pour les fêtes ,mais on les faisait tourner en bourrique différemment.
    Bon courage, douces fêtes à vous tous, profite (quand même) :)

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