dimanche 13 décembre 2009

Quand on arrive en ville

Hier, sur une sorte de d'impulsion, j'ai décidé de pousser jusqu'en ville pour une petite ballade à la bijouterie, histoire de voir, si, par hasard, je ne me laisserai pas tenter par deux trois trucs qui brillent. Pour être tout à fait honnête, j'avais bien une petite idée en tête et un catalogue en poche (merci chère Doudounette) avec quelques croix sur certains modèles.
Au départ, j'avais envisagé cette virée plutôt mardi prochain, à l'occasion d'un reuteuteu qui s'annonce déjà bien rempli. Du coup, hier, l'inspiration aidant, j'ai décidé de tenter ma chance immédiatement, avec les filles.
Il y a quelques années, Choupinou avait tenté de me convaincre d'acheter une maison en ville. En plein centre, histoire d'être au coeur de l'action. Outre le fait que j'y voyait l'occasion, pour lui, de multiplier les sorties, les gueuletons et les beuveries avec les copains à moindre frais, je n'étais pas spécialement séduite par la chose : aller chercher mon pain à pied apparaissait, certes, intéressant, mais toutes les vicissitudes de la vie en ville, après quelques années à Paris, m'avaient dessillé les yeux sur le charme apparent de cette solution. Même dans une petite bourgade comme Laval, on subit tous les inconvénients de la grande ville : embouteillage, difficulté à se garer. Manifestations diverses et variées bloquant la circulation en centre-ville (donc autant dire quasiment partout en ce qui nous concerne). Jardin minuscule rendant la vie des enfants et du chat compliqué. Je comprends tout ce que cette solution a de charmant pour pleins de gens, mais il se trouve que mon mode de vie en rend les inconvénients très pénibles.
Au décès de Choupinou, certains amis auraient également aimé que je vienne m'installer en ville, à deux pas d'eux, leur permettant de veiller sur moi et de m'apporter une aide inestimable le cas échéant. J'ai résisté à l'appel des sirènes, et ne m'en plains pas, dans mon petit village banlieue, à deux pas de Laval, mais à un pas des champs.
Hier donc, pour cette petite virée, j'ai pu à nouveau constater que j'étais très bien comme ça. Plus nous approchions du centre, plus la densité de population augmentait, et avec elle s'accentuait la raréfaction des places de parking. Des piétons en masse sur les trottoirs, se déversant en files ininterrompues, au grand dam de quelques riverains tentant vainement de sortir de leurs parkings privés. Impossible également de prendre des rues adjacentes, les piétons s'engouffrant sans considération des voitures, sur les passages piétons (combien de fois ai-je fais cela en tant que piéton ?). Trouver une place de parking a été, en soi, un exploit. Seule, je n'aurai pas hésité à me garer loin, mais avec les filles, j'ai préféré me rapprocher au maximum. J'ai pu constater que de pauvres riverains faisaient, comme moi, des boucles sans fin, en attendant le miracle inouï de voir une place se libérer devant leurs roues (et leurs appartements). Essayer de se garer avec la file des automobilistes pressants derrière, doublant le plus vite possible sans nous laisser le temps de finir le créneau, créneau qui se transforme alors en un truc merdique, parce que la pression nous fait perdre nos moyens. Sortir de la place est aussi pénible, sauf à trouver un pauvre hère qui justement rêve de se garer là. Forcer un peu le passage, passer pour un automobiliste revêche. S'échauffer, s'énerver. Creuser encore un peu plus le fossé entre les piétons indisciplinés et les automobilistes patibulaires.
Inexplicablement, j'étais plutôt détendue. Prête à faire mes ronds dans l'eau aussi longtemps que nécessaire, et, du coup, l'oeil et le cerveau plus réceptif à ces petites choses qui feraient de ma vie de citadine un véritable enfer. J'ai observé et enregistré en plaignant beaucoup ces pauvres malheureux citadins. J'ai laissé mon tour plus d'une fois pour les laisser sortir ou entrer chez eux ! Personnellement, j'ai eu une chance de débutante en trouvant une place quasiment dans la bijouterie (plus prêt, c'était impossible). J'ai pu faire mes deux trois courses, trouver le cadeau de mes rêves (hinhin, plutôt celui qu'on peut acheter avec des euros ). Expliquer à Pomponnette, qui s'interrogeait sur le paquet cadeau que faisait la vendeuse, que je rendais service au Père Noël (ce dernier, débordé par les cadeaux des enfants, m'ayant gentiment demandé de l'aider en allant essayer deux trois bijoux). Promis, Pomponnette, dès lundi, j'envoie le tout au pôle nord pour que le bonhomme rouge me remette le tout sous le sapin le 25 (quel trafic me direz-vous !!!).
La tentation a été grande d'ouvrir le paquet et, finalement, de profiter un peu avant l'heure de ma surprise ... oui, la tentation a été grande. Mais, si je ne crois plus au Père Noël, je crois à la force des traditions ... et s'agissant de Noël, c'est dans l'attente que réside le plaisir ...
Alors j'attendrai ! mais Dieu que c'est dur ... Moi aussi, je vais commencer à décompter les jours ...

6 commentaires:

  1. C'est drôle ce que tu racontes... Il ne faut pas plaindre les citadins cependant!
    Beaucoup d'habitant de très grandes métropoles sont très heureux d'y vivre ;-) et ne voudraient les quitter pour rien au monde!
    Contrairement à toi Paris me manque et la campagne m'attriste... Pas la nature, hein, mais l'isolement et le fait de ne rien pouvoir faire sans voiture, je déteste ça. Je trouve que je pollue beaucoup plus ici qu'à Paris :-( en plus...
    Heureusement tous les goûts sont dans la nature :-)

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  2. Oh oui, je pense que la plupart des citadins sont des "victimes" volontaires. Et il y a campagne ... et campagne. Dans mon village précédent, effectivement, je devais prendre plus souvent la voiture. Là, dans quelques temps, je pourrai profiter du bus pour aller en ville avec les filles !!! Et le bus, j'ai toujours bien aimé ! Les derniers temps à Paris, je ne prenais quasiment plus que le bus ...

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  3. J'avoue tout aimer, la ville, la campagne, la mer... J'aurais toutefois du mal à vivre en campagne aujourd'hui, il me faut au moins la mer.

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  4. Tu vas déménager et changer de village?
    Je comprends ta décision en tout cas. Moi je n'arriverais plus à vivre en centre ville, mais pas trop loin quand même, j'aime savoir que tout est à portée, même si la campagne me plaît de plus en plus!
    Trop forte pour le truc des cadeaux! Je n'oserais pas faire ça devant Miss Blondinette, elle ne croirait pas une seconde au fait que je viendrais en soutien du Père Noël...Au point qu'on a même planqué le papier cadeau pour qu'elle ne le reconnaisse pas...Ce doit être qu'on manque d'imagination ;)

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  5. alors là ma poufpouf...tu pemrets cette familiarité ? je ne pourrias pas habiter à la campagne pas plus que je ne pourrias habiter Paris. Je suis née et j'ai grandi à lille, j'habite aujourd'hui Rennes. Deux villes importantes sans être tentaculaires, mon appartement est en plein cnetre mais je ne galère pas pour chercher une place car je fais tout à pieds ou en métro ou en vélo.....

    Laval mais c'est pas loin ça ?

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  6. Aude : moi je crois que ce sont les montagnes qui me manquent de plus en plus. La mer est associée à des souvenirs plus mitigés
    Floh : non, j'ai déménagé il y a un an est demi, en aout 2008 en fait. J'ai vendu la maison qu'on avait acheté avec Choupinou, pour me rapprocher de mon travail et être dans un village où j'avais beaucoup plus de commerces de proximité (et des structures d'acceuil pour mes louloutes) ... Pour l'histoire du père noel, ça a marché car c'était de mon cadeau dont on parlait ... sinon, le sien, je le cache bien précieusement et je vais aller l'emballer avant qu'elle ne le voit ...
    Bérangère : Et oui, on est presque voisine ... je suis à Rennes, en moins d'une heure. J'ai mon petit parking favori, et hop ... plein centre. Mais tout pour le plaisir ... pas pour y vivre. C'est ce qui est sympa avec Laval : Le mans, Nantes, Angers et Rennes à portée de main ... moi j'ai surtout vécu à la campagne (dans beaucoup de campagne d'ailleurs) et j'y suis bien ...

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