Il y a de ces jours où, sans vraiment de raisons, la fatigue vous gagne et avec elle un peu de lassitude. Je fais pourtant une cure de gelée royale, mais je me demande si, en buvant de l'eau, je n'aurai pas les mêmes effets. Rien n'explique vraiment cela, sauf peut-être une accumulation de petites choses qui finalement finissent par peser. Au boulot, depuis 15 jours, j'ai l'impression de passer ma vie à débobiner les pelotes de laine emmêlées afin d'arranger la vie d'autres collègues déjà complément en brasse coulée. A la maison, je me pose beaucoup de questions sur la capacité de Pomponnette à se faire des amis et à trouver son rythme à l'école. De tout son cinéma, il y a peut-être un fond de vrai, une sorte de message un peu subliminal ... mais lequel ? une discussion avec la maîtresse (que j'ai quand même réussi à coincer 1 minute hier matin), n'a pas résolu mon problème, bien au contraire. A sa façon de me dire les choses par la négative "Pomponnette ne reste pas prostrée, non, elle participe aux activités""Pomponnette n'a pas d'amis attitrés, mais elle ne refuse pas de parler à ses voisins", j'ai fini par me demander si elle n'essayait pas de me dire des trucs entre les lignes ... Quand je lui dis "Pomponnette ne me raconte pas l'école, sauf pour me dire que c'est pas bien, ou qu'elle se sent petite, ou qu'elle n'a pas d'amis", elle me regarde en me disant "ha." et rien d'autre.
Abîme de perplexité donc ... son comportement est-il normal ou non, pathologique ou non, stressant pour elle ou non ? la prise de conscience que, face à ce silence de ma fille et de la maîtresse, je n'ai pas la main pour l'aider ou la soulager, recommence à m'angoisser. L'acceptation que, ce qui se passe à l'école, ne dépend pas de moi et que mon angoisse n'y changera rien (sauf à empirer les choses), n'est pas simple. Admettre que lâcher prise n'est pas se désintéresser du sujet. Accepter de ne me concentrer que sur les faits et rien que les faits : Pomponnette n'est pas angoissée (mais juste contrariée) à l'idée d'aller à l'école. Pomponnette passe des soirées détendues et des nuits calmes et n'est pas hantées par des angoisses nocturnes. Pomponnette exprime son désir de rester à la maison à glandouiller ... pas sa peur d'aller à l'école (moi aussi j'aimerai glandouiller à la maison ...). Je dois être en train de projeter sur elle mon manque de confiance en moi, mon sentiment de solitude de ne pas connaître plus de parents, de me sentir un peu esseulée dans cette classe ... finalement je connais moins de gens qu'elle ! La maîtresse ne m'a pas alerté sur un comportement problématique de sa part. En même temps, je sens cette maîtresse pas très communicante avec les parents ... ou bien est-ce moi qui suit dans une trop forte demande ?
Petit coup de flip, donc sur ma capacité à lui apporter l'assurance nécessaire pour affronter l'école avec son caractère entier et solitaire. Faut croire qu'elle le sent Pomponnette, qui me rassure l'air de rien en me racontant ce soir, enfin, un peu de ce qui se passe à l'école : c'est pas un compte-rendu des RG, m'enfin, il a un peu de contenu quand même, des bribes qui prennent forme : des prénoms qui reviennent. Son prénom difficile à écrire parce qu'il est long. Petite séance improvisée d'écriture, pour me rendre compte que pour ses 4 ans elle se débrouille quand même pas si mal pour l'écrire ce satané prénom. Je n'en saurai pas plus. Sauf qu'elle pleure quand elle n'y arrive pas. Quelle fait partie des moyens orange, et que demain c'est mercredi rose, et que le mercredi rose, chouette, il n'y a pas école ! et qu'elle n'apprend pas grand chose à l'école d'après elle (ça reste à prouver !!).
Je crois qu'il est temps que je dorme pour repousser au loin toutes ces inquiétudes nées de mon inépuisable capacité à me faire peur, qui me fragilisent et me fatiguent. Que j'écoute et que je m'imprègne des remarques de mes amies sur leur vision de Pomponnette ou sur le caractère similaire de leurs propres enfants ...
Ahhh, dur dur d'être parent parfois ...
Peut-être qu'elle n'a pas très envie d'aller à l'école parce qu'elle préfère être avec toi et sa soeur que tu lui as construit un beau cocon?
RépondreSupprimerJe ne détestais pas l'école j' avais des amis mais j'ai toujours trouvé ça trop cadré, avec un manque de liberté; je crois que mon Pierre ressent ça aussi.
Milo ne m'a jamais raconté ses journées à l'école, et même encore maintenant il faut que je lui arrache les mots de la bouche, cela ne m'a jamais inquiété...on va dire que c'est leur jardin secret, pourquoi savoir à tout prix?
RépondreSupprimerTartopoir
Aude => moi j'aimais l'école, aussi en partie parce que je me sentais rassurée par le cadre ... mais tu as raison, Pomponnette n'aime pas les cadres ...
RépondreSupprimerTartopoir => je ne veux pas savoir à tout prix ... je crois que tout bêtement, j'aimerai qu'elle me dise que tout va bien et qu'elle aime y aller. Comme elle me dit l'inverse, j'imagine des problèmes que j'aimerai résoudre pour elle .. pourtant je devrais le savoir qu'elle dit toujours "c'était pas bien" quand on lui demande ... c'est automatique ...
J'étais aussi déçue du peu de choses que me racontait Anouk sur ses journées d'école en maternelle. Et donc, je ne m'émeus pas trop quand le résumé de Claire se résume à : "On a mangé du poisson pané".
RépondreSupprimerJe trouve que tu es très très sur le coup, et juste comme il faut. Tu te poses des questions, légitimes, sans réponses toute faites. Tu t'interroges même sur tes interrrogations :) cela me semble la démarche la plus juste pour guider ses enfants. Même si ce n'est pas très confortable pour toi ;)
J'en reviens à Anouk. En petite section, elle a eu une instit' vraiment merdique (la seule de tout son parcours scolaire jusqu'à présent). On a mis l'année scolaire à le comprendre. Et la directrice nous a alors dit son impuissance. Elle attendait que des parents évoquent le sujet car elle n'avait aucun poids hiérarchique sur elle !
Si tu as le moindre doute, et si l'instit ne communique pas plus, parles-en à la directrice de son établissement. Je pense que cela te rassurera.
Et dis à ta pépette qu'elle n'a plus que 14 ans minimum à tirer… Ah non, ça c'est peut-être pas une bonne idée ;)
je me demande si Pomponnette ne ressent pas ton angoisse et se dit, "si maman s'inquiète, c'est qu'il y a des raisons de s'inquieter", un enfant, c'est magique pour ressentir la peur des parents. Ensuite, dans l'école il y a sûrement une association de parents d'élèves, tu commences par aller voir le ou la présidente, en général dans ces assoc ils connaissent bien les maîtres et maîtresses et leurs "travers" s'ils en ont.
RépondreSupprimerdernière chose, quelque soit la façon dont elle "ressent" l'école, elle devra y aller un "certain temps", alors détends toi, c'est le meilleur service que tu puisses lui rendre, tu ne pourras pas vivre "ses peurs", si elles sont réelles, à sa place. Et tu connais ma devise "ce qui ne vous tue pas, vous fait grandir".
Mamoune
Bon, guère d'expérience à t'apporter, mais quelques réflexions :)
RépondreSupprimerPour le boulot, ben que te dire, si ce n'est: si tu y arrives, décide que tu n'es pas là pour démêler des pelottes de laine qui ne t'appartiennent pas (à moins que ce ne soit professionnel et donc ton job, et donc là, un bon recadrage bien senti peut soulager parfois - surtout toi), et prends de la distance parce que bon, ils sont mignons, mais toi tu as déjà ton propre tricot à gérer ;)
Pour Pomponette: Miss Blondinette est aujourd'hui, à 5 ans et demi, incapable de me raconter sa journée à l'école. Tout juste de me dire ou non si elle a dessiné, et encore. Alors oui, elle, j'ai des noms et des amis qui reviennent, mais bon, si je ne l'interroge pas, elle ne parle pas spontanément (après je ne la vois pas quotidiennement non plus).
Je crois qu'en fait, les enfants n'ont pas encore le réflexe de "raconter", pas si petits. Ils gardent pour eux, parce qu'ils vivent le temps présent, l'heure H en quelque sorte. Quelques événements marquants laisseront des traces (elle me parle encore de son voyage à Disney d'il y a un an), mais c'est rarement scolaire je crois.
Par contre, ils savent dire quand ça ne va pas. A leur manière, mais je pense que tes antennes de maman vibreront très vite dans ce cas. Te dire de ne pas te faire de souci est la première chose, mais comme dit karmara, je suis sûre que tu sais te poser les bonnes questions, et maintenant il faut juste lâcher prise. Tu l'as dit, ta fille est plutôt solitaire mais semble entourée, elle se porte bien à la maison. Progressivement elle apprendra à raconter, et sans doute aussi quand sa soeur aura vécu ses expériences, et qu'elle voudra s'y confronter.
Pour ce qui est des contacts avec la maîtresse, là je n'ai aucune expérience, si ce n'est te dire que les suggestions des autres intervenants me paraissent pertinentes!
A mon tour de te suggérer de te reposer? ;)
Et plein de courage aussi, à force d'être lundi, tout soudain le vendredi va arriver :)
Merci de vos commentaires ! je crois qu'il est un peu tôt pour vraiment juger la maitresse. L'année passée déjà, je trouvais sa maitresse très froide au début et finalement, elle s'est avérée juste un peu timide avec les parents mais très très bien pour les enfants comme Pomponnette. Ca ne fait pas si longtemps que l'école a repris. Je vais attendre la réunion de présentation qui a lieu dans 10 jours ... voir un peu comment ça se passe, ce qu'ils font, comment ils sont organisés, entre les grands et les moyens ... bref, je vais accepter que les choses mettent du temps à se mettre en place aussi ... et pour ce qui est des parents d'élèves, j'ai une collègue qui fait partie de l'association et qui travaille pas loin de moi ... je vais aller lui en causer ... good idea ...
RépondreSupprimerJe crois qu'il ne faut pas se prendre la tête...
RépondreSupprimerIl me semble qu'il est fréquent que les jeunes enfants ne racontent pas leurs journées, tout simplement parce qu'ils ne s'en souviennent pas !!! Ca vient plus tard. Et d'un autre côté, ça peut être considéré comme leur jardin secret à eux... quelque chose qu'ils ne veulent pas forcément partager avec nous...
Mana (certes, 7 ans) joue avec plein de petits camarades chaque jour... Je trouve ça sain qu'ils ne s'aliènent pas à une seule personne...
Quant à la maîtresse, il faut peut être la laisser gérer son truc... C'est un peu tôt pour la juger... Mais demander à l'APE, ça ne coûte rien... Y'a des gens très bien dans les APE !!!! (ça se voit que j'en fais partie ???!)
A+
Anne
Pour la cure de gelée royale, la réponse est oui. Mais l'important c'est d'y croire !!
RépondreSupprimerSinon, je partage tes questions autour de la scolarité. Et je me dis, avant toute chose : laissons un peu de temps au temps. C'est très neuf, encore, cette rentrée, pour les petits même un peu grands, non ?
Ce qui est bien avec le lundi... c'est qu'il n'y en a qu'un par semaine ! Et qu'il ne dure que 24h. Donc entre temps il y a eu le mardi et une bonne partie du mercredi. J'espère que ces deux journées étaient un peu plus joyeuses pour toi. Je te le souhaite en tout cas !
RépondreSupprimerAnne Onym : voui, voui, je vais me calmer. Et admettre qu'à la maison, elle ne se comporte pas comme une enfant terrorisée par l'école, juste ennuyée ! je croyais qu'elle aurait adoré l'école, moi ... mais je crois bien qu'elle n'aime pas qu'on décide des activités à sa place !
RépondreSupprimerAnne (pas Onym) : oui, j'avais complétement oublié que c'était tout nouveau cette rentrée. Me battre avec elle tous les matins pour aller à l'école m'avait donné le sentiment que ça faisait un sacré bail qu'on était dans les tranchées !
Leelolène : ouéééé ! sans que je m'en rende compte, on est déjà jeudi !!! ce que le temps passe vite !!! je ne connais pas la couleur du jeudi (telle qu'ils la voient à l'école) mais je me rappelle bien que demain ... c'est vendredi ! youpi !!!