Pomponnette est dotée de deux signes distinctifs bien à elle. En plus, bien sûr, de son caractère bien trempé ... auquel je n'ai peut-être pas rendu justice dans mes derniers écrits. Ce qui donne tout son piquant à son personnage de râleuse, c'est son art consommé du spectacle et du drame. Toutefois, elle sait également jouer dans bien d'autres registres et peut être aussi intensément joyeuse qu'elle se montre profondément insatisfaite.
Ceci étant précisé (important les addendum, pour la postérité ... et pour sa biographie de future Grande du 7ième art), j' en viens donc à l'objet de ma prose du jour. Les signes distinctifs de Pomponnette :
Le premier, c'est ce que j'appelle, affectueusement, son vortex capillaire. Ce magnifique épi qu'elle arbore juste au dessus du front - rendant toute tentative d'organisation de sa frange infructueuse - est la première chose que j'ai remarqué chez elle, avant même de savoir son sexe. A peine sortie du ventre de sa mère, alors qu'elle avait à peine quelques cheveux, trois de ses cheveux s'enroulaient cranement au dessus de son front, rebelles d'entre les rebelles, dans une parfaite imitation du coeur d'un trou noir (du moins de ce que j'imagine être le coeur d'un trou noir car bien sûr, personnellement, je n'en ai jamais vu la queue d'un ... ). En grandissant, je constate que ce vortex confirme ses positions, se développe au rythme de la croissance du reste de son corps, et devrait donc définitivement décider du sens de la coiffure de Pomponnette. Ce qui ne va pas aller sans poser quelques problèmes le jour où ladite Pomponnette s'intéressera au sujet et découvrira avec effroi qu'elle n'aura pas la maîtrise du sujet !! Mais nous n'en sommes pas là !!
Le second signe distinctif que je lui attribue est ... sa tétine, petit appendice buccal, de couleur rose, violette, jaune ou bleu dont elle s'affuble régulièrement aux heures de repos. Au départ, soyons honnête, j'étais contre le port de la tétine : non hygiénique, non classe, inhibant le développement de l'enfant dans sa dimension verbale, un bouchon pour enfants turbulents, bref, la lie de la lie, un truc pour maman inapte !
Walla, ça c'était pour le principe. Avant que l'enfant paraisse en gros ... disons, qu'après un jour et deux nuit de vie de Pomponnette (oué, les principes peuvent avoir la vie dure !!), j'ai supplié le papa de se procurer dare-dare (en utilisant tous les moyens légaux ou non à sa disposition) une tétine : Pour essayer de calmer ladite Pomponnette dans la nuit, j'avais tenté de mettre mon auriculaire dans sa bouche ... auriculaire que je n'ai plus pu ressortir avant la fin de la nuit. De cette nuit, j'avais gagné mes premières valises sous les yeux de ma vie de maman, mais également la certitude que les principes d'éducation sont faits pour être balayés devant l'évidence crue de la "vraie" vie : certains enfants ont un besoin de succion qu'une tétine apaise, quand d'autres enfants, comme Natourelle, se contente de leur pouce ou de rien du tout. Vous aurez beau faire ou beau dire, vous devrez faire avec ce besoin quasi physiologique de votre bambin.
Oui, mais voilà, à 3 ans 1/2, la tétine commence à dépasser le cadre du besoin physiologique pour se muer en ... addiction. J'avais, quand même, rapidement, mis des limites à l'usage de la tétine : uniquement dans le lit, quand on est malade, chez le médecin, et après le bain du soir, sur demande. Pomponnette a, dans l'ensemble, bien suivi et accepté ces règles, et, contre toute attente, sans contestation violente. Par ailleurs, et afin de ritualiser ces phases, nous fixons la tétine à la pointe du chapeau d'un lutin (encore un !) qui trône au dessus de son lit. Il est le gardien de la tétine et veille à ce que personne n'y touche en son absence. Il lui restitue à elle et à elle seule, pour la sieste ou pour la nuit.
Et quand, parfois, il m'arrive d'oublier le rituel et que la tétine reste dans le lit ... quand dans ces moments là Pomponnette s'en rend compte ... voilà c'te petite espiègle qui commence à la remettre discrètement à la bouche. Enfin, disons que jusque là, cela reste discret. Mais afin que je ne m'en rende pas compte, elle a pris l'habitude de se coller, en plus, sur le visage, son doudou. Ce dernier lui couvre alors les 3/4 du visage probablement dans l'espoir fou qu'il fasse office de cape d'invisibilité ... ce qui, bien sûr, est déjà beaucoup moins discret et ne manque jamais d'attirer mon attention. Enfin, pour bien entourer le tout d'une "discrétion" absolue, elle vient toujours vérifier auprès de moi l'efficacité de son doudou-cape-d'invisibilité ... et me murmure "je n'ai rien dans la bouche maman !" ...
"Maiiiiiiiiiiiiiiis bien sûr !!!! et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu ...."
AAAAAaaaaaaaaah les mômes, ils nous prendraient presque pour des dindes !!!!
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