dimanche 31 mai 2009

Je ne veux pas qu'on m'aide !

Parmi les multiples manies dont je suis affublée, il en est une bien anodine mais à laquelle je tiens. Je n'aime pas faire les courses et la seule satisfaction que j'y trouve consiste à aligner, sur le tapis des caisses de supermarché, mes achats selon un ordre particulier et à trouver la façon la plus rationnelle de le faire. Du plus lourd au plus léger (ceci permettant qu'à la sortie mes fraises ne soient pas écrabouillées par 18 gourdes de pomme pots rustres à souhait), du pas frais au frais, le tout devant, par ailleurs s'aligner de façon parfaitement géométrique, carré. C'est un travail de précision, de repérages des achats dans le caddie, des places disponibles sur le tapis et de la façon la plus rigoureuse de les y placer. Ça n'a l'air de rien, mais c'est hyper prenant. Une amie très chère m'avait signalé un jour que ma compulsive logique ne prenait pas en compte l'usage qui serait fait des achats à la sortie. Autrement dit, il aurait été plus logique d'opter pour une organisation par placard. Certes, certes. N'ayant pu me résoudre à abandonner complètement la logique rectangulaire, j'ai toutefois concédé à isoler les aliments frais à part, ce qui permet, effectivement, un déballage plus rapide.

Voilà, rien de bien méchant donc, et a priori rien de sensationnel derrière ma petite manie. Sauf que vendredi dernier, ce bien inoffensif passe-temps a bien failli causer une grosse douleur à une salariée de Carrouf. Je faisais comme tous les vendredis mes courses de la semaine. Légèrement à la bourre, toujours aussi excédée de faire encore les courses, j'alignais avec compulsion mes achats sur le tapis de la caisse, apportant toujours la même attention à respecter la ligne épurée du rectangle. J'étais presque au bout de mes peines et pouvait constater avec satisfaction le résultat qui défilait lentement vers la caissière.

Et tout d'un coup, pour une raison qui m'échappe encore, une caissière est arrivée pour m'annoncer que la caisse derrière moi allait ouvrir, et que celle à laquelle j'étais allait fermer. Avant que j'ai eu le temps d'ouvrir la bouche, elle a ajouté "vous allez passer avec moi, si vous le voulez bien". " heu, ben .... c'est que j'ai déjà bien déchargé là" bafouillais-je en jetant des regards inquiets à mes achats si bien organisés ..." pas de problème, on va vous aider ..." ! et en deux temps trois mouvements, elle s'est précipité sur mes affaires avec une collègue et elle se sont empressées de "m'aider" en transbahutant le tout d'un tapis à l'autre, sans ordre ni logique, dans un capharnaüm affolant !!!
Coincé entre le tapis, le caddie et les deux folles furieuses, au bord de l'hystérie, j'ai bien failli écraser mon poing sur le nez de la caissière qui me regardait avec un air bonasse l'air de dire "vous voyez, c'est plus facile avec de l'aide non ????"


AAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRGGGHHHHH !!! JE VEUX PAS QU'ON M'AIIIIIDE !!!

3 commentaires:

  1. aaahhhh!!!je me reconnais bien là!! moi non plus je veux pas qu'on m'aide et je crois que Mamy aussi....

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  2. OK, c'est familial... N'empêche, c'est pas logique quand même...

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  3. Maiiiiiiiis si c'est trèèèèès logique ! j'ai un sens de l'estéthique particulier c'est tout ... un tapis de caisse en désorde, je suis désolée, ça me rend malade ....

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