C'est déjà dimanche soir. le week-end est passé vite. Ce matin, j'envisageais d'écrire un petit texte sur le privilège que j'ai, en tant que veuve pensionnée (donc touchant la retraite de mon mari), de recevoir un mensuel m'indiquant les milles et une façons de bien vivre ma retraite. A 37 ans, cela ne manque jamais de me laisser perplexe. Peut-être que dans 30 ans, je serai tip top au point, quand je prendrai cette fameuse retraite !
Sauf que, non. Je n'ai plus envie de parler de cela. J'ai vécu une journée qui m'a mise profondément en colère. Tellement en colère que j'ai beaucoup de mal à me calmer et à évacuer le sujet de mon esprit.
L'année dernière, plusieurs amis avaient organisés, pour un couple d'amis, un vrai faux mariage. L'organisation ayant été réalisée dans le plus grand secret, le couple concerné a eu une surprise totale. Je participais à ladite fête, poussée par des amis qui ne voulaient pas me voir me renfermer en ce mois sinistrement anniversaire. Et de fait, c'était très sympathique. Les filles étaient restées à la maison, il faisait beau et je regrettai presque de ne pas les avoir amenés.
Ce couple d'amis a décidé, cette année, d'organiser le retour. Bref d'organiser la fête sans le mariage, avec les mêmes amis. Ils ont donc loués un gîte aux alentours, du samedi au dimanche soir. Poussés par les mêmes amis, et malgré quelques réticences, j'ai accepté de me joindre à nouveau à la fine équipe. Mais, comme je prenais Natourelle et Pomponnette, j'avais indiqué que je ne viendrai que le samedi jusqu'à 20H00 et que je reviendrai le dimanche.
Le samedi s'est bien passé, et les premiers moments passés (qui me sont toujours pénibles car je n'ai pas un naturel très ouvert et sans mon Choupinou, cela me paraît encore plus insurmontable), j'ai bien discuté avec plusieurs amis et j'ai même regretté au moment de partir, de ne pas m'être organisée différemment, et d'avoir absolument voulu emmener les filles et de ne pas les faire garder.
Ce dimanche, après une bonne nuit de sommeil, nous sommes reparties à la fête, toutes guillerettes. Les filles ont refusé de faire la sieste, et, pour ne pas passer mon après-midi à me battre, j'ai laissé filé. Je voulais profiter un peu.
Et profiter de quoi finalement ? du spectacle affligeant d'une dizaine de mecs, quasiment tous pères de famille et professionnellement bien lotis (entrepreneurs, professions liberales), se jetant à qui mieux mieux dans la boisson, en riant gras et en se tapant dans le dos. Certainement que l'alcoolisme est le comble de la coolitude dans le milieu select bourgeois de ma petite bourgade. Mais personnellement, j'ai trouvé cela écoeurant. Aucune des conjointes n'a rien dit, riant même de voir l'un de leur conjoint s'écrouler beurré en cassant une chaise. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé la moindre raison de rire. Je me suis sentie tellement décalée, tellement à côté de la plaque que j'ai cru que j'allais pleurer devant eux. Voir ma Natourelle regarder ces types parlant fort sans vraiment comprendre ce qui se passait et étudiant leur visage ...
Jusqu'à ce que je me rappelle que Choupinou n'était plus là pour me retenir en m'expliquant que j'était vraiment pas drôle. Alors, aussi douloureux que cette prise de conscience soit, j'ai pris mes filles, ai dit au-revoir à quelques personnes, et me suis littéralement échappée de ce petit enfer pour moi. Et depuis, je rumine douloureusement cette sinistre journée, en me demandant ce qui déconne chez moi pour être aussi mal.
Je ne suis personne pour donner des leçons de morale et d'ailleurs je n'en donne pas. Je ne crache pas sur un petit verre, je prends des apéritifs seule parfois, parce que je considère que ce n'est pas un privilège des personnes en couple que de pouvoir prendre un peu de bon temps et de se détendre raisonnablement.
Que ces hommes (ou même que les hommes) aient besoin de ces moments de pure descente, soit. Je ne cherche ni à comprendre ni à expliquer. Mais le faire devant leurs femmes (qui semblent trouver cela normal apparemment) et leurs enfants, j'ai plus de mal. Le pire c'est qu'ils l'ont fait devant les miens et là, je n'accepte pas. C'est ça l'image que mes filles vont avoir des hommes ? des individus immatures qui pensent que se "lâcher" plus que son copain c'est cool. Que bégayer et tituber c'est top et rigolo ? et que tout cela ne porte pas à conséquence parce que "maman" est là pour ranger, s'occuper des enfants et les ramener à la maison ? Quel goût peut bien avoir la 20ième coupe de champagne ? le 10ième verre de ricard ? Et quand bien même ils en apprécient le goût, avaient-ils besoin de nous comme spectatrices ?
Si c'est cela les hommes (car ne nous y trompons pas, je sais bien comment mon Choupinou se serait comporté dans une telle situation), alors je crois que je vais m'en passer. Si les femmes ne sont pas assez importantes à leurs yeux que de se montrer à elles sous un jour aussi minable ne les gènent pas, alors je ne crois pas avoir envie de les cotoyer.
Heureusement, j'ai d'autres amis ... qui me récupèrent chaque fois à la petite cuillère sans rien dire... qui me montre que ma présence a de l'importance ... qui se respectent et qui me respecte ... moi, mes filles. Qui savent profiter de l'alcool sans en faire un déshinibiteur brutal.
Ce soir, cette mauvaise bande m'a fait détester les hommes et douter de l'amitié.
Ben tu seras surprise un jour de constater qu'ils ne sont pas tous comme ça......et qu'il y a aussi des filles qui se torchent en beauté lors de soirées......
RépondreSupprimerC'est comme tout, il faut selectionner, accepter que quelques relations soient superficielles sans forcément être décevantes (il faut jamais trop attendre.....) que les amis, les vrais sont peut être peu nombreux mais que c'est aussi tout ce qui donne sa valeur à l'amitié.
Je ne pense pas que ce soit un problème "d'hommes", je pense que c'est plutôt un problème de confiance. Ces types ne s'amusent que de cette façon peut être tout simplement parce qu'à jeun ils sont persuadés de n'avoir rien à dire.........eux aussi sont mal à l'aise et l'alcool leur donne ce qu'ils croient être une contenance......
.....et puis tu n'es pas la seule.....je me souviens d'une soirée où je ne me sentais tellement pas à ma place que j'avais été m'enfermer dans les toilettes en attendant que l'heure tourne pour partir ensuite discrétement.....
RépondreSupprimerCa me parait très loin ce genre de fête et pourtant je ne crache pas sur un petit verre, mon amoureux non plus d'ailleurs. Bien sur qu'ils ne sont pas tous comme ça même ceux qui aiment faire la fête.
RépondreSupprimerCe qui paraît incontournable à 20 ans est déjà plus suspect à 30 ... devient carrément immature à 40 ! moi aussi je voulais croire que tout cela était très loin.
RépondreSupprimeril en existe donc dont le neurone de la maturité n'est pas atrophié ?? il me reste donc un petit espoir ...