Un samedi donc qui se promettait d'être long et difficile. Le seul remède : l'action ! faire subir plutôt que subir. Quand rien ne va comme je veux il faut mettre en place les conditions propices à l'auto-satisfaction. Même minime, elle permet de se remettre en selle ! J'ai opté pour une bonne séance de bricolage.
Le petit déjeuner avalé, j'ai mis la démultiplié pour engouffrer les filles habillées et pimpantes dans la voiture .. direction leroy merlin. Cette fois-ci, pas de détours par le centre-ville, on a filé droit vers la zone industrielle. Briefing avant de descendre de la voiture sur le parking "on ne s'éloigne pas de maman, quand maman dit STOP on s'immobilise dans le quart de seconde, on ne râle pas, on ne touche à rien, on ne demande rien !!". Quand tous les protagonistes ont eu signé la charte susmentionnée, nous sommes parties à l'assaut du magasin, à la recherche de rails et d'équerres pour installer une étagère dans le garage. L'idée m'est venue comme ça, je voulais tenter. Je ne suis pas particulièrement habile de mes mains, ni même créative, mais quand vous ne pouvez pas confier la tâche à quelqu'un d'autre sans un coût exorbitant ... mieux vaut avoir de l'imagination ...
Errant dans Leroy Merlin comme je le ferai de n'importe quel magasins de fringues, à la recherche de LA bonne idée, j'ai trouvé ... LA bonne idée ! je suis restée un bon moment à réfléchir, à quasiment monter une étagère dans le rayon pour être sûre de ne pas me tromper. Pendant ce temps, Pomponnette m'imitait, la main sur le menton "hum, hum, c'est difficile ... hum, je réfléchis ..." et Natourelle tentait de descendre du caddie et d'attraper les équerres !
Une fois sûre de mon coup (c'est à dire persuadée que je ne devrai pas revenir 3 fois), j'ai quand même limitée mes achats à une étagère ... partie comme je l'étais, vu comme ça avait l'air fastoche, j'en aurai bien tapissée tous les murs de la maison !
J'ai eu la force d'attendre la sieste des filles pour me lancer dans le bricolage ! pendant que Lili me montrait, par ordinateur interposé (le mien étant posé sur un meuble du garage) les photos de sa dernière soirée pétanque, je sortais la perceuse ! celle-là, je ne suis pas trop copine avec, mais il semble que je n'ai pas d'autres choix que d'en passer par elle pour la plupart des idées de bricolage qui me viennent ! dur ! une fois la mèche (choisie au pif) installée, j'ai fait les repères dans le mur (au doigt mouillé ... là-haut, Choupinou a dû s'étrangler "et le niveau à Bulle Poufpouf !!! ça sert à quoi ???") et j'ai lancé la machine ....
Aaaaaaaaaaargggh !!! impossible de faire le trou dans le parpaing !!! j'ai eu beau forcé, juré, crié, tempêté ... bidouillé tous les boutons au pif ... je n'ai pas réussi à faire ce satané premier trou !!! ça commençait hyper mal !! Ce qui était d'autant plus rageant, c'est qu'il y avait déjà des chevilles dans le mur ... chevilles sur lesquelles je me suis appuyée pour faire mes repères ... donc il y a bien quelqu'un qui a réussi, un jour, à faire un trou dans ce foutu mur !!! Alors pourquoi pas moi ??? je n'ai pas de force physique mais j'ai en général une rage qui compense ! mais là, non !
Finalement, je me suis calée sur un bout du mur qui semblait être un joint et j'ai pu fixer mes rails ... mais pas jusqu'au bout car le parpaing est resté de marbre. J'ai quand même réussi à fixer mes étagères, pas aussi bien que je voulais, mais quand même pas si mal ...disons que les étagères sont droites, couleurs alternées (rouge, blanc, rouge blanc ... ouéééé, j'aime bien les effets, même dans mon garage et ça coûtait pas plus cher). En haut, faut pas trop surcharger (rapport à cette vis que j'ai pas pu mettre), et les étagères, faut pas les changer de hauteur (rapport à ce que j'ai pas mis les rails tip-top droits ... ça a l'air de rien quelques millimètres ...mais au final, ça joue). Mais sinon, vous n'avez qu'à voir, ça ressemble à une étagère esthétique .... une étagère quoi !
Étagère qui prend bien moins de place que l'énorme armoire qui était à côté ... et que je me suis empressée de démonter une bonne fois pour toute avant qu'elle ne s'écroule d'elle même. Le démontage de cette armoire, c'était un peu la fin de quelque chose ... Je l'avais achetée avec mon premier salaire ... pour ranger mes affaires qui étaient stockées, pendant mon premier mois de travail, dans des cartons. Premier prix chez conforama, je l'avais ramené je ne sais trop comment dans ma 205, puis montée seule dans mon petit deux-pièces. Le plus dur fut de mettre le sommet en tenant 3 pans droits ! Croyez le ou pas, j'avais réussi ! ce fut long et douloureux, mais j'avais réussi !
Cette armoire m'a suivi tout au long de mes déménagements, témoin visible de mon indépendance, passant de la chambre au garage par petits bonds mesurés, ne tenant debout, au fil des déménagements que par l'opération du saint esprit.
Hier, j'ai pris une autre forme d'indépendance ! celle consistant à aller au bout de ses idées, mêmes bancales et à accepter de se débarrasser doucement des traces matérielles de notre passé. L'accumulation d'objets, témoins de la progression de notre maturité, nous alourdit l'âme et la vie. Nous encombre et nous empêche d'avancer.
Le changement comme thérapie, le mouvement comme art de vivre, l'acceptation de l'éternelle et constante évolution de soi.
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